A Kisangani : Les enfants subissent la loi de pseudo homme de Dieu qui les accuse de sorcellerie

Mardi 18 novembre 2014 - 08:34

Les policiers ont réussi à extraire ces enfants d’une chambre de prière grâce l’intervention d’un homme dont l’enfant y a été amené à son insu par sa grand-mère, ont affirmé les témoins. Les enfants qui ont été récupérés, manifestaient une faiblesse et portaient des cicatrices sur leurs corps.
Par ailleurs, une fille de 7 ans a également témoigné des maltraitances qu’ils ont subies. « Nous étions frappés à l’aide d’une barre de fer. Ils nous frappaient aux mains, à la tête et partout au corps. Ils utilisaient des coups de poing pour nous frapper à la figure et j’ai même perdu quelques dents. Après la nourriture, ils utilisaient les assiettes pour nous frapper au front. Ils nous intimidaient et ils nous obligeaient d’accepter que nous sommes sorciers. Alors que je ne suis pas sorcier » a témoigné une fille victime de ces sévices corporels. Le commandant de la police spéciale pour la protection de l’enfant en Province Orientale, colonel Honorine Munyole, promet de transférer à la justice les auteurs de ces violations notamment les parents qui ont confié leurs enfants à cette « prophétesse ». « Les auteurs de cet acte seront mis hors d’état de nuire. « Nous allons d’abord les auditionner et puis nous allons rassembler toutes les preuves possibles et la justice s’occupera d’eux », a-t-elle promis.
L’enfant a droit à la protection
Ces enfants ont été transférés à la maison Saint-Laurent, un centre des prêtres Sacré-Cœur qui encadre les enfants de la rue. Des enquêtes montrent qu’à Kisangani près des 2500 enfants sont dans la rue dont 539 sont accusés de sorcellerie.
Un enfant est un être fragile, dont son éducation exige la protection par des personnes matures. Compte tenu de la maltraitance qui subit la plupart d’enfants, certains organismes de défense de droits des enfants ont pris de dispositions susceptibles de les protéger. Qu’à cela ne tienne, certaines personnes s’adonnent à la pratique qui frise les consciences humaines, le cas de cette prophétesse en panne de l’esprit saint de Dieu, mais use de châtiment corporel pour obtenir les aveux sous torture.
Ces pratiques deviennent monnaie courante dans nos sociétés à travers les Eglises qui sont la base de la division des familles, plutôt que de les unir.
Le pseudo homme de Dieu s’illustre dans la plupart de cas dans les pratiques en complicité parfois avec certains parents et/ou responsables des mineurs impuissants, accusés des sorciers. Cette situation est la conséquence même de plaintes des parents au pseudo homme de Dieu, plaintes consécutives aux mauvaises conduites de leurs enfants en famille.
La majeure partie des enfants accusés de sorcellerie sont innocents, mais pour se débarrasser d’eux en raison de la déchirure de leur famille due au divorce, l’un de conjoints ne voudrait pas la présence d’un enfant qui n’est pas issu de leur union.
A en croire ces familles qui vont demeurer naïves dans cette situation à laquelle leurs enfants sont traités des sorciers en famille, le but poursuivi et de les chasser du toit parental, pour assouvir le besoin de l’un de conjoints. Il arrive parfois que l’enfant quitte de sois même la maison parce qu’il ne supporte plus un mauvais traitement.
Face à l’ignominie de certains parents, il est de bon aloi que les parquets se saisissent de cas de maltraitance en mettant en cause et les responsables et les pseudos hommes de Dieu.
La Rédaction du Journal L’Avenir a approché un responsable qui a requis l’anonymat, à propos de ce phénomène d’accusation fortuite des enfants sorciers, indique que la cause de cette attitude des pseudos homme de Dieu est doublée de la mauvaise foi qui les habite. Il argumente pour dire que si un homme de Dieu pour qui les parents s’amènent avec leurs enfants qui se trouveraient dans cette situation de métaphysique, le mieux serait d’envisager des solutions qui ne vont pas en l’encontre des droits de cet enfant que de les tourmenter par des rituels qui puissent lui fatiguer. Un vrai serviteur de Dieu, ne s’adonne pas aux pratiques fétichistes, il implore par conséquent la puissance du Saint Esprit et donne également de bon conseil dans le sens de récupérer celui qui prétendument perdu ou emporter par les esprits qui les tourmentent. Dans cette optique que l’apôtre Paul dit dans ses écrits que la conscience précède le Saint Esprit. On ne peut pas avoir l’Esprit Saint sans conscience. Dans la plupart de cas, les pseudos homme de dieu placent l’Esprit saint avant la Conscience, ce qui est aberrant.
Dans la plupart de cas également, certains parents fuient leurs responsabilités parentales en raison d’une part des conditions sociales imposées par la nature, et se versent dans les accusations gratuites de leurs enfants, questions de s’en débarrasser au profit des églises, et/ou de maisons de placements.
Pour ce faire, l’éducation reste la base fondamentale pour cimenter la famille. A ceux qui ne sont pas en mesure d’assumer leurs responsabilités, autant s’en méfier d’en faire ou d’en produire.
Mamie Ngondo