Par manque de discipline à tous les niveaux, la classe politique congolaise s’est écartée de la Constitution. Cela a été prouvé avec les différentes concertations qui n‘ont accouché que d’une souris. Décryptant l’actualité politique de la RDC, Konde Vila ki Kanda trouve injustes les critiques faites contre Moïse Katumbi. Selon lui, « Les personnes qui vilipendent Moise Katumbi aujourd’hui ont, hier, apprécié son bilan »
Cadre de l’Alliance pour le renouveau du Congo (ARC), parti membre de la plate-forme G7, Konde Vila ki Kanda émet un point de vue sur les enjeux politiques de l’heure.
Ne voulant pas revenir sur l’utilité et l’opportunité du dialogue suffisamment abordées par sa plateforme politique, l’élu de la ville de Goma soutient, cependant, qu’« un pouvoir basé sur un compromis politique ne réussit pas».
A Sun City, en Afrique du Sud, a-t-il indiqué, une Constitution, acceptée par tous, a été mise en place pour tracer le chemin à suivre. Mais, au fil des temps, il s’est posé un problème de discipline à tous les niveaux. D’où le désaccord souvent observé sur l’application d’un texte. Gaston Kisanga Kabongelo n’a-t-il pas dit que «le régime de Mobutu a commencé à péricliter dès l’instant que le pays allait de négociations en négociations ?» La classe politique s’étant écartée de la Constitution, la République démocratique du Congo semble perdre la boussole.
Avec ce tâtonnement, Konde Vila ki Kanda est convaincu que le dialogue va aboutir à autre chose. La pétition de la Majorité présidentielle déposée hier mardi à la Cour Constitutionnelle en est un exemple probant. Contrairement aux juridictions de l’Afrique du Sud et du Brésil, cette requête va passer. Si tel est le cas, le dialogue n’aura pas lieu, affirme le député national Konde Vila ki Kanda. « La Cour Constitutionnelle va confirmer le maintien de l’actuel président de la République jusqu’à l’élection de son successeur. Faute de moyens, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ne sera plus pressée jusqu’au bon vouloir du gouvernement. On aura compris qu’il n’y aura pas d’élections en 2016 », a-t-il avancé.
Concernant le dialogue, Konde souhaite qu’on pense également à l’organiser pour le Nord-Kivu où l’on enregistre des tueries tus les jours.
POIDS PLUME PAR RAPPORT A QUEL CANDIDAT
Parlant de Moïse Katumbi qui a été désigné par le G7 candidat à la présidence de la République, Konde Vila ki Kanda souligne qu’il est parmi les Congolais qui connaissent Katebe Katoto et Moïse Katumbi pour avoir à l’époque où il fut gouverneur du Katanga, collaboré avec eux dans la recherche des problèmes de ravitaillement de la province. Les pêcheries de Moero ne fonctionnant plus, il fallait trouver une solution palliative. En accord avec le président Mobutu, le gouverneur avait résolu ce problème.
A la Gécamines dirigée à cette époque par MM. Mulenda Mbo et André Atundu Liongo aux postes respectifs de directeur général et directeur général adjoint, le gouvernement avait mis à la disposition de Katebe plus de 2 millions de dollars lourds pour importer les chinchards, communément appelés « Mpiodi ».
Quant à Moïse Katumbi, dira Konde, il s’est lancé dans la politique sous le label du PPRD qui l’a tellement vanté, si bien que le pouvoir actuel n’a pas hésité de le plébisciter comme le meilleur gouverneur que le pays ait connu depuis l’indépendance. Tous les Katangais ne jurent que par lui.
Aujourd’hui, les gens qui le vilipendent le contactaient pour solliciter des aides.
En tant qu’homme d’Etat, il ne révélera pas les noms. Mais, c’est la réalité. Les mêmes personnes qui vilipendent Moïse Katumbi aujourd’hui ont, hier, apprécié son bilan largement positif. D’ailleurs, dans d’autres pays, les meilleurs présidents de la République ont été les meilleurs gouverneurs. C’est le cas de Reagan aux Etats-Unis, a évoqué Konde.
Par rapport à quel candidat appelle-t-on Moïse Katumbi poids plume, s’est alors interrogé l’élu de la ville de Goma. L’heure n’est pas aux injures d’autant plus qu’en politique, on est adversaire et non ennemi.
Par ailleurs, le député national Konde se dit surpris par la levée de bouclier autour de la candidature de Moïse Katumbi proposée par G7.
Et pourtant, beaucoup de personnes se sont déclarées avant lui. Un parti politique parle d’un candidat même sur une chaise roulante. Personne ne le conteste. En France, beaucoup de candidats se sont déjà déclarés.
Dans l’espoir de recouvrer sa liberté, Blé Goudé promet d’être candidat à la présidence en 2020. Quel péché a alors commis Moïse Katumbi pour être désigné par le G7 ?
Par VERON K.