Prospère, il y a quelques temps, avec l’envolée des cours mondiaux des métaux, le secteur minier congolais qui a réalisé de gros investissements, libéré de milliers d’emplois et contribué à renflouer le Trésor public avec ses recettes d’exportation, traverse actuellement une zone de turbulences.
Face à cette situation, le vice-président de la FEC chargé des mines, Simon Tumawaku, a tiré hier jeudi 26 mars 2015, la sonnette d’alarme, à l’ouverture des travaux de l’assemblée générale de la Chambre des mines, à l’Hôtel Béatrice. Réunion qui se tient à un moment crucial pour le secteur minier. Non seulement les cours des métaux sont en baisse, mais le processus de révision du code minier a franchi un virage décisif, l’avant-projet de loi portant révision du code minier de 2002, a été transmis au législateur par le gouvernement. Il a également évoqué le problème majeur du déficit de la fourniture électrique qui s’accroît davantage.
Si, pour les cours des matières premières, les Etats et les entreprises subissent les fluctuations sur le marché, il n’en est pas autrement de la loi qui régit le secteur. En effet, le code minier de 2002 qui a favorisé l’attrait d’importants investissements miniers privés en RDC, explique le développement impressionnant de l’industrie minière congolaise avec des productions en hausse de plusieurs matières.
Dans la foulée de cette embellie, Simon Tumawaku a indiqué que la production du cuivre a dépassé le million de tonnes en 2014, celle de l’or a été de 19,5 tonnes et du cobalt est évaluée à 67.000 tonnes, faisant de notre pays, le premier producteur mondial du cobalt.
Evoquant la contribution du secteur minier à la croissance économique de la RDC, il l’a située autour de 15 % et génère plus de 50 % des recettes propres du pays. Or, a-t-il fait remarquer, ce secteur est depuis plus de quatre ans, confronté à un défi majeur, le déficit énergétique qui ne permet plus de croître la production, ni d’envisager des investissements d’expansion des activités prévus dans les plans de développement de ces entreprises et négociés avec les partenaires aussi bien locaux qu’étrangers.
Il a noté que les charges inhérentes à la force motrice en vue de maintenir la production à son seuil actuel, ont pris de l’ascenseur pour une moyenne estimée à 15 % sans compter les pertes sèches subies lors de coupures de fourniture électrique. Le vice-président de la FEC chargé des mines a relevé que c’est dans un tel environnement que le gouvernement veut réviser à la hausse certains taux de redevances et taxes. Sans être contre le principe, il a rappelé l’implication récente du secteur dans le processus participatif de cette révision jusqu’au moment où l’autorité de tutelle en avait décidé autrement, avant d’inviter les pouvoirs publics à s’inspirer des exemples de certains pays voisins, afin de tirer les leçons qui s’imposent.
A ses yeux, les réformes d’une loi sont entreprises dans le but d’améliorer, de rendre plus efficace, de faciliter, de consolider, de rentabiliser, d’harmoniser, d’adapter et de corriger. Ce sont là autant des concepts qui renvoient à une seule réalité « rendre meilleur », et non, connaître des effets pervers et régressifs.
Profitant de la présence des députés à ces travaux, il leur a demandé de n’avoir qu’une seule préoccupation, un seul souci, un seul objectif, celui de rendre ce code beaucoup plus attractif, meilleur aussi bien pour l’Etat congolais, que pour les entreprises minières et pour les communautés vivant dans les zones d’exploitation.
Simon Tumawaku a émis le vœu de voir la RDC garder le statut de pays conforme à l’ITIE acquis en juillet 2014, et de maintenir la transparence dans les paiements des industries extractives et la redevabilité dans l’utilisation de ces paiements par l’Etat.
Aujourd’hui, interviendront la lecture des recommandations, la clôture et la conférence de presse.
J.R.T.