La première conférence des femmes dans les mines lance le RENAFEM

Vendredi 25 septembre 2015 - 12:32

Du l6 au 18 septembre 2015, le Ministère des Mines de la République démocratique du Congo, à travers PR9MINES, a organisé la première Conférence nationale sur les femmes dans les mines à Bukavu, avec l’appui de la Banque Mondiale et l’assistance technique du Centre d’Expertise en Gestion du secteur Minier au Kivu de l’Université Catholique de Bukavu (CEGEMI-UCB).

La 1ère conférence des femmes dans les mines a été lancée en présence du Directeur de cabinet du Ministre national des Mines, du Ministre provincial des Mines, du Coordonnateur national PROMINES et des représentants de la Banque Mondiale. Quatre thématiques ont été abordées au cours de cette conférence le statut des femmes dans les mines, l’impact de leur travail, leur situation dans le monde artisanal et les associations des femmes dans le secteur minier. Marie-Rose BASHWIRA « 53,8% des femmes travaillant dans la mine au Katanga sont considérés comme responsables de leurs foyers par les enquêtes ».

POURQUOI UNE CONFÉRENCE SUR LES MINES?

Soucieux de la croissance et du développement durable du secteur minier, le Ministère des Mines à travers le Projet PROMINES a pris l’initiative d’initier une étude sur l’implication des femmes dans les mines, de regrouper créer une structure qui appelée à mettre en œuvre des actions et programmes de sensibilisation pour remédier aux conditions précaires dans lesquelles vivent et travaillent les femmes dans les zones minières en République Démocratique du Congo.

Le Projet PROMINES, développé avec le financement de la Banque Mondiale, a pour objectif principal l’amélioration de la bonne gouvernance du secteur minier et l’augmentation de sa contribution à la croissance économique et au développement durable au niveau national, provincial et local. Conformément à la composante «Gestion du secteur pour un développement durable » de ses objectifs et au programme global sur le Genre dans les industries extractives initié par la Banque mondiale, PROMINES se devait d’organiser la première conférence des femmes dans les mines et de lancer le Réseau National des Femmes dans les Mines (RENAFEM). Plusieurs autres organisations internationales étaient représentées telles la CIRGL, l‘ONU femmes, Pact Inc et le PAC.

UNE CONFÉRENCE AVEC DES PROBLÉMATIQUES DU QUOTIDIEN ET DES ACTEURS DE TERRAIN

160 participants, essentiellement des femmes, ont débattu avec passion et intérêt sur plusieurs questions. Que pourrions- nous dire sur le statut de la femme dans les mines? Quels sont les impacts du travail des femmes dans les mines ? Quel est le statut des femmes dans le secteur artisanal ?

Plusieurs intervenantes de qualité ont abordé des questions spécifiques notamment Mme Chantal Bashizi a parlé de la prise en compte des femmes dans le cadre juridique et institutionnel du secteur minier ; Mme Margaret Rashidi Kabamba a présenté une étude sur l’implication des femmes dans les mines Mme Rachel Perks a exposé une étude faite par la Banque Mondiale sur l’exploitation minière artisanale en RDC; Mme Eliane Mokodopo a expliqué l’appui de la CIRGL à l’intégration des femmes.

Après les présentations, des mini-ateliers ont permis aux femmes des diverses horizons de discuter des enjeux autour de la présence des femmes dans les mines.

Des propositions ont été faites au-niveau du cadre réglementaire et juridique (analyse du. Code minier afin de ressortir des éléments sexo-spécifiques, faire du lobbying pour éliminer l’inéligibilité de la femme mariée,...), du financement (facilitation d’accès aux micro-crédits), de la santé et de l’éducation (améliorer les services de santé de base, protéger les femmes contre les violences sexuelles, prévenir les grossesses précoces). Il a été aussi décidé de créer des alternatives au travail des femmes dans les mines.

RENAFEM : Une solution pour les femmes par les femmes

A l’issue des débats, il est apparu clairement aux participantes la nécessité de créer un Réseau National des Femmes dans les Mines (RENAFEM) a été lancé. Une participante a souligné que «la formation doit être la plaque tournante de notre Réseau. Dans mon village, par exemple, personne n‘a entendu parler à l’école de votre formation de géologue ». Les participantes ont décidé de mettre en commun leurs différentes expériences et un plan d’action a été proposé pour les prochains mois. La première activité sera le recensement et l’identification des associations. Plus tard, le Réseau procédera à la mise en place de responsable pour les différentes activités.

Yasmine Zuma, géologue au BGR : «-Le RENAFEM devra apporter de la confiance aux jeun es filles et améliorer les connaissances en gestion des femmes pour organiser des coopératives ».
Brassage d’expériences et développement de synergie ont été les atouts majeurs de la première conférence des femmes dans les mines. Au-delà des mots, les femmes ont saisi cette opportunité pour agir de concert et contribuer ainsi à l’amélioration du secteur minier et par là même au développement durable de la RDC.

Madimba KADIMA-NZUJI
(Correspondance particulière)