La presse congolaise en deuil : deux monuments sont tombés : Victor Kasonga et Gaston Kapela

Vendredi 15 mai 2015 - 10:20

La presse nationale est frappée par un double décès de deux de ses icônes, à savoir Victor Kasonga Mbunga Kalala Kafumba et Gaston Kapela. Le premier fut journaliste à la radio télévision nationale congolaise dès ses premières heures, et le second rédacteur en chef de la célèbre revue « Afrique chrétienne ».

Victor Kasonga Mbunga Kalala Kafumba fut l’une des meilleures voix de la presse nationale. Il écrivit les pages les plus glorieuses de l’audiovisuel congolais, en compagnie de : Alphonse Mavungu Malanda Mamongo, Bienvenu Benyamino, Stephane Kitutu Oleontwa, André Mukendi Kasonga Madimba, Kabangu Tshita, Kadima Bukasa, Paul Basunga, Lucien Tshimpumpu, Ayimpam Mwana Ngo, Kwebe Kimpele, Mbayi Kabunda, Ngongo Kamanda, etc.

Pour rafraîchir la mémoire de ses lecteurs, Le Phare a dû recueillir quelques réactions de ceux qui ont connu Victor Kasonga Mbunga, notamment ses anciens collègues de l’ex-OZRT (Office zaïrois de radiodiffusion et télévision), actuelle Rtnc.

Benoît Lukunku Sampu, avec une voix marquée par le choc de la disparition d’un compagnon a lâché: « Ecoutez : qu’est-ce qu’on peut ressentir quand un ami vient de nous quitter ! C’est comme si on était dans un cortège, et soudain, on arrive à la gare.

Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes, nous avons émerveillé les téléspectateurs qui nous ont aimés et admirés…, c’est la vie humaine ! ».

Pour sa part, Stéphane Kitutu dit avoir perdu plus qu’un ami, un compagnon. Car, Soutient-il, Kasonga était devenu un membre de sa famille. Avant de révéler que : « nos enfants se sont mariés ».

Compagnon de première heure aux débuts de la radio télévision nationale congolaise en 1966 à la Gombe jusqu’au déplacement vers l’actuelle cité des médias d’Etat, Kitutu Oleantwa raconte que lui et Kasonga Mbunga ont cheminé ensemble. Ils se retrouvaient toujours quand il s’agissait d’un reportage à l’extérieur. Lui le réalisait pour la télé, et Kasonga pour la radio. Le moment le plus marquant du travail de ce duo qu’on peut considérer comme l’apogée s’appelle : la guerre des 80 jours, en 1977.

«Notre attachement a continué même au niveau de la nomination aux postes de responsabilité», raconte Stéphane Kitutu. Exemple à l’appui, il explique qu’il fut nommé directeur des informations, et Kasonga rédacteur en chef. C’est en ce moment -là qu’il fut surnommé « ciseaux d’or ».

Leur destin a encore prouvé qu’il était lié lorsque Stéphane Kitutu devint PDG de l’OZRT et Kasonga DGA. Et quand il quitta le poste de Pdg, c’est Kasonga qui le remplaça.

« Nous nous sommes quittés au plan professionnel en 1997 à l’entrée de l’AFDL. Mais, nous avons continué en amicale jusqu’à la disparition de celui qui me restait l’un d’avant-derniers compagnons».

En ce qui concerne Gaston Kapela, c’est un ancien rédacteur en chef de la célèbre revue « Afrique Chrétienne » dont la pertinence des analyses à l’époque où elle était dirigée par Cyrille Momote, perturbait régulièrement le sommeil du régime Mobutu dans les années 70, et particulièrement au moment du conflit entre l’Etat et l’Eglise catholique.

Il s’agit notamment de la guerre des prénoms, du retour à l’authenticité.

La plupart nous ont quittés, mais nous ont légué un héritage du journalisme vrai, pratiqué selon les règles d’éthique et de déontologie professionnelles. Un exemple à suivre pour les écoles de journalisme ainsi que pour les générations actuelles et à venir.

Dom

 

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