Le Groupe parlementaire UDPS et alliés dénonce la politique de deux poids, deux mesures

Mercredi 30 mars 2016 - 12:41

Dans une déclaration lue hier mardi 29 mars 2016 devant le hall du palais du peuple, les membres du Groupe parlementaire UDPS et alliés, ont dénoncé la politique de deux poids, deux mesures qui règne au niveau de la gestion de la chose politique en RDC. La frange des députés de ce groupe parlementaire réagissait à la réquisition du PGR adressée à la chambre basse du parlement en date du 21 novembre 2015, pour obtenir la levée de l’immunité de trois députés dont les honorables Samy Badibanga (président du groupe parlementaire UDPS et alliés) ; Zangi Mohindo (président du groupe parlementaire MSR et Fabien Mutomb (vice-président du groupe parlementaire UDPS et alliés).

 

Ces députés doivent répondre au sujet d’une affaire relevant de la compétence de l’Assemblée nationale et pour laquelle une résolution était prise en plénière en date du 10 décembre 2015, en vue de mettre en place une commission spéciale d’enquête pour examiner les faits de la cause, soit le reniement par l’honorable Yala Tutu, de sa signature apposée sur la pétition.

 

Dans cette déclaration lue par l’honorable Jean-Claude Vuemba assisté par certains membres du groupe, il est rappelé qu’en date du 12 janvier 2016, une deuxième pétition du PGR sur le même sujet a été adressée en violation du principe de séparation des pouvoirs, à laquelle il a été répondu par une autorisation du principe de séparation des pouvoirs, à laquelle il a été répondu par une autorisation d’instruction, également en violation de la séparation des pouvoirs et des prérogatives de la plénière souveraine de l’Assemblée nationale, sans attendre les conclusions de la commission spéciale.

 

En ce qui concerne la signature de l’honorable Yala, la déclaration précise qu’un témoignage écrit a été adressé au président de l’Assemblée nationale le 28 décembre 2015, par lequel neuf députés attestent avoir vu l’intéressé signer de lui-même la pétition à l’origine des faits supposés motivant la réquisition du PGR. En outre, poursuit la déclaration, aucune preuve n’est apportée par le député Yala Tutu, à l’appui de sa déclaration ; que bien au contraire, sa signature sur la pétition en question, se révèle être exactement la même que sur la motion de défiance contre le ministre Kitebi en octobre 2014.

 

Vers la déstabilisation de l’opposition parlementaire ?

Pour le Groupe parlementaire UDPS et alliés, il y a lieu de s’interroger et déterminer les motivations de l’honorable Yala Tutu à l’origine de ce qui apparait comme une déclaration calomnieuse atteignant à l’honneur des honorables députés de l’opposition. Par conséquent, “ ces éléments donnent à penser que la réquisition du procureur et l’autorisation de poursuites qui lui a été donné, reposent toutes deux, sur des faits dont tout prouve qu’ils sont faux mais en toute conscience exploités à l’encontre de trois députés de l’opposition que cette affaire relève d’une manœuvre  délibérée destinée à déstabiliser l’opposition parlementaire et partant, toute l’Assemblée nationale, à des moments de la plus haute importance pour notre démocratie et nos institutions », peut-on lire dans la déclaration.

 

D’autre part, les députés membres du Groupe parlementaire UDPS et alliés renseignent que « l’affaire de la signature Yala Tutu et sa gestion par le Bureau de l’Assemblée, ne cesse au fil de ses rebondissements, par voie de presse notamment, de décrédibiliser l’Assemblée nationale et par là, les institutions de la république “. En outre poursuivent- ils, l’acharnement dont il est fait preuve à l’encontre des trois députés mis en cause, alors que la responsabilité de la dite pétition est collective, mettent en question le respect de l’article 8 de la Constitution en portant atteinte au caractère sacré des activités politiques de l’opposition et à la protection que leur a conféré le législateur. Sinon (...), “ comment trois députés ont pu imiter une signature en l’apposant simultanément sur un même document “, renseigne la déclaration.

UDPS et alliés rappelle que la législature de la RDC a déjà connu des faits autrement très graves en rapport avec l’Assemblée nationale, sans que le PGR n’ait fait preuve d’autant de détermination. Parmi ces faits, la déclaration relève le cas du “ Dircab du président de la république qui avait falsifié la loi budgétaire 2014. La décision de la plénière d’ouvrir une enquête, n’a jamais attiré l’attention du PGR ».

 

La déclaration rappelle également qu’il existe à ce jour des réquisitions du PGR portant sur des viols des enfants, mais n’ont jamais fait l’objet d’autant d’empressement de la part du bureau de l’Assemblée nationale. Dans le même ordre d’idées, la déclaration relève la dénonciation du Président de la république impliquant des personnalités politiques de haut rang introduite au Parquet général de la république par le Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption, qui n’a jamais fait l’objet d’autant d’attention de la part du PGR.

 

La déclaration rappelle enfin le cas des députés de la majorité qui s’étaient livrés au cours d’une plénière, à une bagarre ayant occasionné des coups et blessures graves, dont le PGR ne s’est jamais saisi.

 

En conclusion, les députés membres du Groupe parlementaire UDPS et alliés déplorent « l’instrumentalisation de la justice, la violation de la séparation des pouvoirs, la violation des prérogatives de la plénière qui est souveraine, les atteintes graves aux droits de l’opposition, aux institutions et à la Constitution “.

Par LRP