Le président burundais absent du sommet régional en Tanzanie

Dimanche 31 mai 2015 - 21:00

Les chefs d'Etats d'Afrique de l'Est se retrouvaient dimanche à Dar es Salam (Tanzanie) pour tenter de trouver une issue à la crise au Burundi. Mais le principal intéressé, le président burundais Pierre Nkurunziza, n'a pas fait le déplacement.

Selon son porte-parole, "le président Nkurunziza sera représenté par son ministre des Relations extérieures", car "il est en train de faire campagne". Le président rwandais Paul Kagame sera également absent, selon une source proche de la délégation rwandaise.
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La réunion de Dar es Salam est pourtant jugée cruciale, car le blocage est total entre le camp présidentiel burundais et les manifestants. Ceux-ci s'opposent depuis un mois à la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat à l'élection présidentielle du 26 juin.

Le président Nkurunziza avait participé à un premier sommet le 13 mai, déjà dans la capitale économique tanzanienne, qui avait été bouleversé par une tentative de coup d'Etat. Son retour au Burundi avait précipité l'échec du putsch, sans toutefois étouffer la fronde.

Aussi en province
Malgré une sévère répression policière, les manifestants anti-troisième mandat ne faiblissent pas. La police a investi en force depuis deux semaines les quartiers contestataires de Bujumbura. Elle tente chaque jour, à coups de kalachnikov, d'y empêcher tout rassemblement, sans parvenir à éteindre le feu de la contestation qui commence à prendre par endroits en province.

Les protestataires jugent un troisième mandat anticonstitutionnel et contraire aux accords de paix d'Arusha, qui avaient mis fin à la guerre civile burundaise entre majorité hutu et minorité tutsi (1993-2006). Les partisans du pouvoir estiment que cette candidature est légale, M. Nkurunziza n'ayant pas été élu pour accéder au pouvoir en 2005, mais désigné par le Parlement.

Exode au Rwanda et en Tanzanie
En un mois, les violences ont fait plus d'une trentaine de morts, souvent victimes des tirs de la police. Assassinat d'opposant, jets de grenades, lynchages, jeunes du parti présidentiel accusés d'agir en milice: certains incidents rappellent les sombres années ayant précédé la guerre civile, dont le pays était sorti exsangue.

Les pays de l'Afrique des Grands lacs, région à l'instabilité chronique, sont en première ligne face à cette crise. Des dizaines de milliers de Burundais ont trouvé refuge au Rwanda et en Tanzanie.

Hormis le camp Nkurunziza, qui affirme qu'elles se dérouleront dans "de très bonnes conditions", tous les acteurs de la crise et partenaires du Burundi estiment que ces élections ne peuvent se tenir dans les conditions actuelles. Elles ont déjà été reportées de dix jours sous la pression internationale.

Tirs dans la nuit
Vendredi, on apprenait la fuite à l'étranger de la vice-présidente de la Commission électorale et la défection d'une autre commissaire sur les cinq que compte l'institution.

A Bujumbura, la nuit a été à nouveau marquée par de nombreux tirs, notamment dans les quartiers de Cibitoke, Nyakabiga et Musaga. La ville était calme dimanche matin, à l'exception d'un rassemblement dispersé par les tirs de la police à Buterere.

(ats / 31.05.2015 11h48)
http://www.romandie.com/news/Le-president-burundais-absent-du-sommet-regional-en-Tanzanie/598260.rom

 

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