A 71 ans, Maxime N'debeka nous invite à une réflexion sur l'existence humaine. Son ouvrage « Toi, le possible chimérique » convie le lecteur à s'interroger sur les souffrances de l'homme. Ce que le monde nous offre n'est pas « beau à voir».
La vie se résumerait-elle seulement à la triste réalité présente ? Il nous est proposé d’arrêter notre pensée sur la quête du bonheur promis. Divers aspects de la vie de l’Être sont évoqués : l'amour, la beauté, l'économie, la culture, la solitude, l'amitié, la démagogie politique, la guerre, l'humanité...
Une foire aux espoirs déçus
C'est dans un style d'écriture libre, innovant et éclatant que l'auteur du recueil de poèmes « Les signes du silence » publié en 1978, ou encore de la pièce de théâtre « Le Diable à la longue queue » publiée en 2000, s'exprime. Pour ce faire, il emploie la métaphore et la majuscule est battue en brèche.
Dans un monde allant dans tous les sens, une société de l'argent-roi où l'éthique, la vertu, l'éducation, les droits de l'homme et l'honneur sont jetés en pâture, nous assistons à ce qu'il appelle un « big-bang » et à une foire aux espoirs déçus. L'homme peine à être heureux.
Même en amour, l'espoir est parfois inondé de déception. « A tant espérer l'instant où ses doigts serpenteront le long de ton cou, aborderont l'estuaire de tes épaules, sombreront dans ta chemise, s'abandonneront sur le rivage de ta poitrine, courront sur les dunes de tes reins, tatoueront des aréoles de désir autour de tes mamelons, ah la vrille de vertige dans la carcasse ridicule du loser».
Quant à l'émergence promise aux Congolais, sa lèvre bredouille « au point tel que l'utopie vire à la Geste de dupes », est-il écrit.
Parler des tragédies humaines avec des mots qui expriment la vie
Et, dans ce monde à l'espérance anéantie où la rupture du lien fraternel dans les relations humaines inquiète le poète, il se tourne vers les regrettés écrivains Sylvain Bemba et Sony Labou Tansi et les invite, par un procédé moderne, à se rapprocher malgré les états d’âmes d'antan.
« De là-bas bipe de suite, hé l’aîné Bemba bipe-lui, en fraude forcément, bipe à la barbe de Dieu et compagnies... Bemba et le cadet Sony rattachés, rassemblés, réunifiés. »
L'une des caractéristiques de cette poésie est de parler des tragédies humaines avec des mots qui expriment la vie : l'Être humain, la beauté et les végétaux, c'est-à-dire les éléments qui portent la vie. Pas étonnant donc de découvrir par la suite que le poète demeure optimiste et pense qu'il y aura des lendemains meilleurs sous le soleil.
Les textes qui composent « Toi, le possible chimérique » sont joliment mystérieux et le lecteur a la libre interprétation de chacun d'eux. Par contre, dans « Les divagations de rêveur insomniaque » qui fait suite au premier, nul besoin d'une sensibilité poétique particulière.
Il n'y a aucun effort à faire pour comprendre. L'écriture est simple, fluide. Ce chef-d’œuvre soulève des questions essentielles. C'est quoi la vie ? Vaut-elle d’être vécue ? Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?