Les Commissaires spéciaux réputés démissionnaires !

Vendredi 12 février 2016 - 10:04

Nommés le 29 octobre par le Chef de l’Etat, les Commissaires spéciaux qui avaient la charge de diriger les nouvelles provinces issues du démembrement, se trouvent fin mandat dès le 26 mars 2016. A un peu plus d’un mois de la fin de règne, lesdits nominés qui avaient reçu mission de doter les nouvelles provinces d’une administration, des services techniques et des infrastructures minimales pour pouvoir créer les balises nécessaires favorables à l’arrivée de nouveaux gouverneurs, n’auront pas tout à fait atteint leur mission.

 

La Commission électorale nationale indépendante a mis fin au bilan très controversé de ces Commissaires spéciaux en rendant public ce mercredi 10 février dernier, le calendrier électoral des gouverneurs et vice-gouverneurs des nouvelles provinces. Ainsi, les élections dans les provinces nouvellement créées: au total 21, auront finalement lieu après qu’elles aient été repoussées faute d’argent selon le gouvernement.

 

C’est à cette même occasion que la Céni a officiellement lancé son appel d’offres pour l’acquisition du matériel nécessaire à la révision du fichier électoral pour un montant d’environ 200 millions de dollars. Il sied de rappeler que le 10 février était inscrit dans l’Opposition comme la date butoir en attendant d’observer des avancées significatives dans l’organisation des élections.

 

Cependant, certains partis d’Opposition et la société civile estiment que, malgré les annonces faites par la Commission électorale, la volonté d’organiser les élections dans les délais constitutionnels n’existe pas.

Ils maintiennent malgré tout l’appel à une journée ville morte le 16 février. Il y a 24 ans, le 16 février 1992, plus de 2 millions de femmes et d’hommes ont pris le courage de se lever, avec détermination, pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine, espoir pour l’instauration de la démocratie et d’un Etat de droit dans notre pays.

 

Les contraintes du calendrier

La Céni avait dénoncé en janvier, juste avant sa signature, un projet de contrat pour un marché par entente directe avec une société belge pour l’acquisition du matériel nécessaire à la révision du fichier électoral. Mais ce contrat, élaboré depuis plus de six mois, aurait été fait sans consulter l’assemblée plénière de la Céni. L’appel d’offres actuel a pour but d’identifier le meilleur opérateur pour répondre aux besoins de la Commission électorale. Selon le code de passation de marché, il faudra, donc ente quatre et cinq mois pour désigner l’entreprise en question. Il est difficile de réduire ce délai, explique-t-on du côté de la Céni. La sélection finale interviendrait donc au mieux au mois de juin ou, au plus tard, début juillet.

 

En revanche, précise la Céni, il serait possible avec plus de moyens, notamment en termes financiers et logistiques, de raccourcir la durée de l’opération de révision du fichier électoral.

Or, selon la Constitution, le corps électoral doit être convoqué trois mois avant la fin du mandat du président.

Pour respecter ce délai, il devrait l’être avant la fin du mois de septembre. Il faudrait donc qu’en trois ou quatre mois, le matériel soit livré et la révision terminée. Mission impossible? On ne peut pas convoquer d’élection sans corps électoral, répète la Céni.

De toute évidence pour la Commission électorale nationale indépendante, c’est une étape considérée comme cruciale dans le processus électoral parce qu’il fallait, commencer.

Par LP

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