LINGWALA : LA POPULATION DÉPLORE LA LENTEUR DANS L’ÉVACUATION DES IMMONDICES AU TERRAIN PLC

Mardi 19 avril 2016 - 05:57
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Depuis que le projet Parau, financé par l’Union européenne, est arrivé à terme, la gestion des déchets ménagers est redevenue un véritable casse-tête pour les habitants de plusieurs quartiers de Kinshasa. C’est le cas notamment de la commune de Lingwala où le poste de collecte des immondices installé au coin du terrain PLC est débordé sans être évacué depuis presque deux semaines. Ces déchets ont formé une montagne, en passe d’empiéter sur le terrain de football qui jouxte ce point de collecte.

Depuis quelque temps, il est impossible de passer par le terrain PLC situé entre les avenues Kigoma et Dodoma dans la commune de Lingwala sans se pincer le nez. Ces immondices en attente d’être évacuées vicient l’atmosphère, en répandant une odeur aussi corrosive que nauséabonde à travers les quartiers environnants.
Plus les ménages continuent d’en rajouter, plus cette " montagne " gagne en longueur. Ce qui tend à faire disparaitre le bac préalablement installé pour contenir ces ordures. La population, s’interroge sur la lenteur dans l’évacuation des déchets dans ce point de collecte.
" Après le départ du projet Parau, nous avions beaucoup souffert. Nous avons passé près d’un mois sans que le point de collecte ne soit débarrassé. Après plusieurs cris de détresse, nous avons été soulagés car le gouvernement provincial avait mis en place un camion qui venait régulièrement évacuer les déchets. Nous craignons actuellement de revenir à la situation d’avant ", se plaint, George, N., habitant du quartier.
" Au départ, ce camion d’évacuation venait tous les jours. Mais hélas, ça va faire bientôt deux semaines qu’il ne vient pas débarrasser les immondices. Nous craignons beaucoup pour la santé de nos enfants, car ces ordures polluent énormément notre environnement ", rapporte une quinquagénaire, Brigitte Lapi, habitante du quartier.
Quelle est la politique de gestion environnementale mise en place par le gouvernement ? Telle est la question qui revient sans cesse dans la bouche des personnes rencontrées sur le lieu. Cette récurrente problématique de la gestion des déchets ménagers pousse d’autres observateurs à évoquer la nécessité de multiplier les usines de recyclage des déchets dans les grandes villes du pays.
Loin d’être une particularité de la commune de Lingwala, cette lenteur dans l’évacuation des déchets ménagers s’observe actuellement dans plusieurs autres points de collecte disséminés à travers la ville de Kinshasa.
Le même constat est fait à Bandal Kimbondo, à Yolo dans la commune de Kalamu, sur l’avenue Bokasa au Grand marché, à Lemba, à N’Djili et dans bien d’autres coins de la métropole congolaise.
Face à ce qui apparait comme la demission de l’Autorité urbaine, la population s’est résolue à se prendre en charge, en recourant le plus souvent à des techniques nuisibles à l’environnement. Elle recourt soit à l’enfouissement, sinon au brûlage des déchets. Des pratiques très récusées par les spécialistes des sciences de l’environnement.
Invité de Radio okapi la semaine dernière, le Directeur général de l’Office des voiries et drainage (OVD), a indiqué qu’avec une densité démographique qui frise 12.000.000 d’habitants, la ville de Kinshasa à elle seule produit 70.000 tonnes de déchets par jour. Orly-Darel NGIAMBUKULU