Après avoir présenté en 2008 son premier livre « Pionniers méconnus du Congo Belge », l’Hellène Georges Antipas, né dans la ville de Kolwezi au Katanga en 1956 d’une famille installée au Congo-Belge depuis 1895, a écrit « Itinéraires et témoignages-Congo-Zaïre 1960-1980 ».
Ce « livre ouvert » sur la vie quotidienne, au cours du temps, est un authentique livre d’histoire qui vient compléter des informations déjà disponibles, glanées des autres écrits sur la belle ville de Kinshasa, capitale de la RDC.
« Au nom du Gouvernement, plein succès et longue vie à cet ouvrage »
En procédant au baptême du livre au Cercle de la Communauté hellénique de Kinshasa (CHK) jeudi 02 février 2015, le ministre de la Culture de la République démocratique du Congo (RDC) a souhaité « plein succès » au livre « Itinéraires et témoignages-Congo-Zaïre 1960-1980 ».
« Au nom du Gouvernement de la République, je voudrais souhaiter plein succès et longue vie à cet ouvrage, et qu’il véhicule bien à travers la République démocratique du Congo et à travers le monde », a déclaré Baudouin Banza Mukalyi.
« La collégialité active »
Le président de la Communauté hellénique de Kinshasa, Gerasimos Dounis, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de son compatriote Georges Antipas. Dans son mot de circonstance, il l’a présenté comme « un véritable Hellène qui considère que la vie humaine constitue un bien supérieur, une valeur inviolable ».
« Nous concevons, tous, la raison qui l’a motivé à écrire spécialement pour la période précise de 1960-1980, car elle inclut toute son enfance jusqu’à l’âgre adulte. Ce qui compte plus dans son entendement, c’est la collégialité active et non la masse désordonnée. L’homme pour lui est un être socio-politique et aussi un citoyen actif, et non pas une personne privée ou une personnelle exceptionnelle. Lui-même est un homme qui coexiste et qui apporte », a-t-il souligné.
De l’avis de Gerasimos Dounis, « c’est à travers les témoignages des tierces personnes » et non de l’auteur de « Itinéraires et témoignages-Congo-Zaïre 1960-1980 », inspiré de cet état d’esprit, que « les moments extrêmes réapparaissent ».
Parmi ces instants, il a cité « la joie et le chagrin, le sacrifice et les purges, l’héroïsme et la violence qu’ont vécus les habitants de ce pays à cette époque, indifféremment de leur couleur de peau, tribu ou nationalité ».
« Pour plusieurs d’entre nous ici présents, cette période de 1960-1980, même si nous l’avions vécue comme adolescents ou adultes, elle nous a marqués indélébilement. Même si nous avons pardonné ou nous avons été pardonnés. Le fait que nous sommes réunis ici ce soir démontre à suffisance que nous aimons cette jeune nation et que nous envisageons le futur avec optimisme », a insisté le président de la CHK, la voix pleine d’émotion mal contenue.
Il a alors appelé les invités à « joindre leurs récits de cette époque avec ceux des Griots, ces grands penseurs, éducateurs et conteurs des us, mœurs et coutumes de l’histoire de chaque coin du Congo ».
« Un recueil de témoignages »
Auteur de l’ouvrage, Georges Antipas a indiqué à l’assistance que les « Itinéraires et témoignages-Congo-Zaïre 1960-1980 » sont « un recueil de témoignages et une partie des événements les plus importants survenus au Congo durant deux décennies majeures de son histoire, de 1960 à 1980 ».
« Je suis né à Kolwezi, j’y vivais pendant ces deux décennies et j’ai assisté à beaucoup de scènes dramatiques qui n’ont jamais quitté mon esprit. Il est très difficile de relater et d’interpréter avec une entière objectivité des événements vécus sous le coup de l’émotion, au moment même ou plus tard », a-t-il expliqué.
« Le 30 juin 1960, le Congo a accédé à son indépendance. A partir de la dernière année de l’ère coloniale, l’effervescence qui s’est emparée de la population s’est traduite en luttes tribales que l’administration a parfois contribué à susciter, e,n mutineries militaires, en sécessions et a provoqué l’effondrement de l’appareil administratif et économique. Les exactions commises contre les Européens ont été la cause de leur départ massif », a-t-il rappelé.
A cause de tout cela, selon Georges Antipas, « le Congo a alors perdu une main-d’œuvre et un savoir-faire qui étaient essentiels pour le pays ».
Dans son entendement, « la population est la principale victime de ces événements » parce que « ce peuple aurait dû avoir le droit de jouis de la paix et de ses richesses ».
« Les commerçants indépendants, tant expatriés que congolais, font aussi partie des victimes. Combien de fois ont-ils perdu leurs biens ? Quels dédommagements ont-ils reçus ? Et qui attendait ces indépendants expatriés, une fois qu’ils étaient rapatriés dans leurs pays d’origine ? Où est finalement leur patrie à ces expatriés nés et présents au Congo depuis plusieurs générations ? Quels sont les droits ? », s’est interrogé Georges Antipas.
Il a fait remarquer que, « cinquante ans plus tard, suite aux différentes mutineries, rébellions et aux implications étrangères à cause de ses richesses et de ses ressources énergétiques, le Congo se trouve devant d’énormes ».
Il est convaincu qu’« avec du patriotisme et une bonne entente entre ses différents leaders, le Congo pourrait prendre la place qui lui revient, non seulement au niveau du continent africain, mais également au niveau international ».
Georges Antipas a, pour terminer, remercié la communauté hellénique de Kinshasa et son président « pour son grand support », tous les membres du Comité « pour l’aide apportée à l’organisation du livre, le Métropolite d’Afrique centrale pour l’Eglise orthodoxe, les sénateurs et députés, les ambassadeurs et chefs des Missions diplomatiques ainsi que les représentants des Organisations internationales présentes à la cérémonie.