Le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, accompagné de la représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population, Diene Keita, a visité hier mercredi 20 juillet les équipes médicales en charge de la campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus à l’hôpital Marie Biamba Mutombo, à Masina. Après avoir visité les différents locaux où les femmes se font dépister et subissent les opérations chirurgicales, le ministre a dit toute sa satisfaction avant d’appeler à la poursuite de cette campagne afin de satisfaire un nombre important de femmes.
Le ministre Félix Kabange Numbi a été accueilli par le chairman Mutombo Dikemebe, entouré d’une poignée de médecins œuvrant au sein de cet établissement hospitalier. Tout a commencé par la visite des femmes en plein dépistage. Le ministre s’est entretenu avec les médecins trouvés dans le local en vue de s’enquérir de l’état d’avancement de cette campagne de dépistage.
Kabange Numbi s’est rendu ensuite dans la salle d’opération où les femmes présentant des cas de cancer avérés étaient en train de subir des interventions chirurgicales. L’occasion pour le patron de la Santé publique de remercier Mutombo Dikembe, initiateur de ce projet, pour ses efforts à venir en aide à ses sœurs et mamans de la RDC. Car, ajoute-il, toutes ses initiatives sont de nature à aider ses propres frères.
" Il s’agit d’une action très importante qui se passe ici. Nous avons d’un côté le dépistage du cancer du col de l’utérus, de l’autre, son traitement avec un aspect sur les conseils par rapport à l’hygiène intime de la femme", indique le ministre.
2500 FEMMES DEPISTEES, 12 CAS DE CANCERS DETECTES
Selon les médecins trouvés sur place, 2500 femmes ont déjà été dépistées jusque-là. Ces femmes sont venues volontairement. Après le diagnostic, 90 femmes sur ces 2500 ont présenté des signes de lésions cancéreuses. Donc environ 4%. " Ces femmes ont été traitées à l’aide des équipements propres à cet hôpital et vont être revues un an après pour voir si ces lésions ont complètement disparu ", soulignent les médecins.
" Cela signifie que l’on vient de sauver la vie à 90 femmes, car si elles n’étaient pas passées par ici, dans 5 ou 10 ans, elles seraient mortes. Ce dépistage a aussi permis de détecter 12 femmes qui présentent des cas de cancer de l’utérus à un stade très avancé. Ce qui a nécessité une hystérotomie, c’est-à-dire une intervention chirurgicale consistant à enlever l’ensemble de l’utérus ", explique Félix Kabange.
LE VACCIN, L’ANNEE PROCHAINE
Le ministre a rassuré que parmi ces 12 cas de cancer avérés, six ont été opérés avec comme conséquence, pour ces femmes de ne plus mettre au monde. Il a également insisté sur la nécessité d’une chimiothérapie et de la continuation de cette campagne. " Nous nous sommes mis ensemble avec d’autres partenaires, notamment l’UNFPA, l’OMS et la Fondation Mutombo Dikembe afin de voir comment poursuivre cette campagne, car il y a énormément des femmes qui en ont besoin ", rassure le ministre.
Il a par ailleurs remercié l’ancien star du NBA pour avoir fait un lobbying important récemment à Genève, lequel lobbying a accéléré le processus d’acceptation de l’éligibilité de la RDC afin de bénéficier du vaccin HPV vaccing, vaccin contre le cancer de l’Utérus. A en croire le ministre, d’ici l’année prochaine, sauf imprévu, ce vaccin sera gratuitement disponible en RDC pour les femmes non encore sexuellement actives.
Le cancer de l’utérus, expliquent les médecins, est provoqué par une faible hygiène intime et par la multiplicité des partenaires sexuels.
Orly-Darel NGIAMBUKULU