Lutte contre le sida. L’Onusida appelle les partenaires à l’atteinte de l’initiative « Accélérer »

Mercredi 26 novembre 2014 - 08:00

Ce pressant appel est à prendre au sérieux pour tous les partenaires nationaux et internationaux dans la lutte contre cette pandémie, qui est devenue un réel problème de développement.

Selon l’Onusida, si le monde n’accélère pas rapidement la riposte dans les cinq prochaines années, l’épidémie pourrait redémarrer et le nombre de nouvelles infections à Vih va atteindre des niveaux encore plus élevés qu’aujourd’hui.
Le nouveau rapport de l’Onusida intitulé « Accélérer : mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 », indique qu’en adoptant une approche accélérée, près de 28 millions de nouvelles infections à Vih et 21 millions de décès du sida pourraient être évités d’ici à 2030. « Nous avons infléchi la trajectoire de l’épidémie », a déclaré Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’Onusida, avant d’ajouter ceci : « Nous disposons désormais de cinq ans pour la briser pour de bon, faute de quoi nous risquons un rebond incontrôlable de l’épidémie ».

Ce rapport souligne à quel point il est essentiel d’investir pour atteindre ces cibles. Les pays à faible revenu auront besoin de financements atteignant $ 9,7 milliards en 2020 et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure de financements de $ 8,7 milliards. Le soutien de financements internationaux sera nécessaire pour compléter les investissements nationaux, en particulier dans les pays à faible revenu qui ne financent actuellement qu’environ 10 % de leur riposte au VIH sur leurs ressources propres. Les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure auront besoin de financements de $ 17,2 milliards en 2020. En 2013, 80 % de ces pays finançaient leur riposte grâce à leurs propres ressources nationales.
« En investissant 3 dollars seulement par jour et par personne vivant avec le VIH au cours des cinq prochaines années, nous pourrions briser l’épidémie pour de bon » a déclaré M. Sidibé. « Et nous savons que chaque dollar investi permettra d’en gagner 15 », peut-on lire dans ce document, soulignant que si l’on parvient à investir suffisamment, les besoins de ressources mondiales commenceront à diminuer à partir de 2020.

En 2030, les ressources annuelles nécessaires dans l’ensemble des pays à revenu faible et intermédiaire se réduiront à US$ 32,8 milliards, soit 8 % de moins que le montant de US$ 35,6 milliards nécessaires en 2020. Ces ressources permettront en 2020 de fournir un traitement antirétroviral à deux fois plus de personnes qu’en 2015.

L’initiative Accélérer de l’Onusida met l’accent sur la nécessité de cibler les pays, les villes et les communautés les plus affectés par le Vih, et recommande de concentrer les ressources sur les domaines dans lesquels l’impact est le plus fort.
Le rapport décrit les actions spécifiques nécessaires dans les 30 pays qui représentent ensemble 89 % des nouvelles infections à Vih dans le monde. Pour accélérer les ripostes nationales dans ces 30 pays prioritaires, il faudra une mobilisation considérable des partenaires humains, institutionnels et stratégiques internationaux, ainsi qu’un engagement significatif de ressources, tant nationales qu’internationales. L’importance qu’il y a à atteindre les personnes les plus affectées par le Vih est également décrite comme une composante essentielle pour mettre fin à l’épidémie de sida, et certains s’inquiètent des difficultés d’accès aux services de prise en charge du Vih des populations qui en ont le plus besoin.

Enfin, ce rapport présente quelques estimations de l’année 2013, où sur les 35 millions [33,2 millions–37,2 millions] de personnes vivaient avec le VIH dans le monde ; 2,1 millions [1,9 million–2,4 millions] de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH ; 1,5 million [1,4 million–1,7 million] de personnes sont décédées de maladies liées au sida. Alors que pour l’année en cours depuis le mois de juin, 13,6 millions de personnes avaient accès à des médicaments antirétroviraux.
L’ONUSIDA, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la planète en vue de mettre en place sa vision partagée d’un monde affranchi de toute nouvelle infection par le VIH, de toute discrimination et de tout décès lié au sida. L’ONUSIDA unit les efforts de 11 organisations de l’ONU (l’UNHCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, le FNUAP, l’ONUDC, l’ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale) et travaille étroitement avec des partenaires nationaux et internationaux pour optimiser les résultats de la lutte contre le sida.
Yassa