Malgré ces progrès, le Congo continue à faire face à un taux de mortalité infanto-juvénile très élevé.
En l’espace d’une génération, la baisse du taux de mortalité infantile dans le monde a plus que doublé et 38 millions de vies supplémentaires pourront être sauvées d’ici 2030 si les progrès s’accélèrent conformément aux Objectifs de développement durable (ODD) que les dirigeants du monde s’apprêtent à adopter au courant de ce mois, selon un rapport sur la situation de l’enfant 2015 publié par l’UNICEF intitulé " Une promesse renouvelée "
Ce document indique que la RDC continue à faire face à un taux de mortalité infanto-juvénile très élevé. Elle fait partie des six pays qui ensemble totalisent 50% des décès d’enfants de moins de cinq ans dans le monde, fait remarquer la source.
Selon la même source, des progrès réels ont été accomplis en RDC. Ainsi, la mortalité des enfants de moins de 5 ans a baissé de 148 décès pour 1000 naissances vivantes en 2007 à 104 décès pour 1000 naissances vivantes en 2014, soit une baisse d’environ 30% en 7 ans.
D’après Pascal Villeneuve, Représentant de l’UNICEF en RDC, " les efforts pour réduire la mortalité maternelle et infanto-juvénile doivent maintenant s’accélérer en accordant la priorité aux communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. "
En outre, avec l’appui de l’UNICEF et d’autres partenaires de la RDC, le gouvernement met en œuvre une stratégie d’accélération basée sur des interventions à haut impact. Il s’agit entre autres de la vaccination, de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfance, de la fourniture de moustiquaires imprégnées d’insecticide, de la supplémentation en vitamine A ou encore des soins obstétricaux d’urgence.
Cette stratégie, poursuit l’UNICEF, inclue plusieurs approches innovantes dont la distribution de kits familiaux, constitués de médicaments de base et de coupons permettant aux familles pauvres un accès financier plus facile aux soins de santé. Cette stratégie sera progressivement étendue sur toute la RDC avec l’espoir de voir ainsi la baisse de mortalité des jeunes enfants s’accélérer au cours des prochaines années, souligne l’Unicef.
REDUIRE DE 2/3 LA MORTALITE
Selon ce rapport, 8 millions d’enfants de moins de cinq ans ont été sauvés depuis 2000, année où les gouvernements se sont engagés à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ces progrès remarquables sont le fruit de l’action soutenue, menée par les dirigeants pour mettre en place un plan d’action visant à lutter contre la mortalité infantile et en faire une priorité politique, pour améliorer et mettre à profit les données relatives à la survie de l’enfant et pour élargir les interventions qui ont fait leurs preuves, précise ce rapport de l’UNICEF.
Pour cette agence de Nations Unies, le nombre d’enfants qui meurent avant l’âge de 5 ans, essentiellement de causes évitables, s’élève aujourd’hui à 5,9 millions par an, soit une baisse de 53 % depuis 1990. À l’échelle mondiale, le taux annuel de réduction de la mortalité des moins de 5 ans entre 2000 et 2015 a plus que doublé par rapport aux années 1990.
En effet, " ces millions de vies d’enfants épargnées dans les campagnes et les villes, dans les pays riches et pauvres constituent l’un des premiers grands succès du nouveau millénaire. L’un des plus grands défis de ces 15 prochaines années est d’accélérer encore plus cette tendance ", explique la directrice générale adjointe de l’UNICEF Yoka Brandt. « Il est théoriquement possible de sauver des millions d’enfants si nous intensifions nos efforts pour atteindre chaque enfant », ajoute-t-elle.
Parmi les solutions simples, à fort impact et économiques qui ont contribué à faire reculer considérablement la mortalité chez les moins de cinq ans, citons les soins prénatals, obstétricaux et postnatals, l’allaitement maternel, la vaccination, la diffusion des moustiquaires traitées à l’insecticide, l’amélioration de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, la thérapie de réhydratation orale contre la diarrhée, les antibiotiques contre la pneumonie, les suppléments nutritionnels et les aliments thérapeutiques, révèle le rapport sur la situation de l’enfant 2015.
Malgré ces progrès impressionnants, la cible des OMD consistant à réduire de deux tiers la mortalité chez les moins de cinq ans à l’échelle de la planète n’a pas été atteinte, fait remarquer notre source.
Par ailleurs, entre 1990 et fin 2015, près de 236 millions d’enfants sont décédés avant l’âge de cinq ans, la plupart de causes évitables. La prématurité, la pneumonie, les complications lors de l’accouchement, la diarrhée et le paludisme constituent aujourd’hui les premières causes de décès, et la sous-nutrition contribue à près de la moitié du total des décès avant l’âge de cinq ans, renseigne la source.
Les Objectifs de développement durable (ODD) incitent les pays à redoubler d’efforts pour ramener les taux de mortalité chez les moins de cinq ans à 25 décès maximum pour 1 000 naissances vivantes d’ici 2030.En accélérant le rythme, surtout dans les pays actuellement à la traîne, il sera possible de sauver 38 millions d’enfants de moins de cinq ans supplémentaires.
QUID DU MOUVEMENT " UNE PROMESSE RENOUVELEE "
Depuis sa création en 2012, le mouvement Une promesse renouvelée s’efforce de promouvoir l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) 4, qui prévoit de réduire de deux tiers entre 1990 et 2015 le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans et de poursuivre l’action entamée jusqu’à ce que plus aucun enfant ni aucune mère ne décède de causes évitables. La vision et les principes de ce mouvement (engagement politique, responsabilisation et mobilisation sociale pour mettre fin aux décès d’enfants évitables dans tous les pays du monde en une génération) sont repris dans les Objectifs de développement durable, qui seront lancés courant septembre.
Les cinq priorités des partenaires d’une promesse renouvelée sont les suivantes : l’accroissement des efforts dans les pays confrontés aux plus grands défis en matière de mortalité des enfants de moins de cinq ans, l’’amélioration de l’accès aux populations mal desservies partout dans le monde, la lutte contre les causes responsables de la majorité des décès chez les moins de cinq ans. Une meilleure prise en compte des causes sous-jacentes de la mortalité infantile, en favorisant par exemple l’éducation et l’autonomisation des femmes. La mobilisation autour d’un objectif partagé et le recours à des indicateurs communs pour suivre les progrès accomplis. Mathy MUSAU