Mot de cloture de la 1ere Convention de la Dynamique de l'Opposition

Samedi 7 novembre 2015 - 20:07

Image retirée.MOT DU MODERATEUR A LA CLOTURE DE LA CONVENTION

Honorables Sénateurs,

Honorables Députés, Chers membres du G7,

Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique,

Chers collègues, membres de la Dynamique,

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Distingués invités, à vos titres et qualités respectifs,

 

Nous venons tous de suivre les résolutions de la 1ère Convention de la Dynamique de l’Opposition. Elles résultent de l’état des lieux établi par les différentes commissions qui avaient été mises en place.

Le terrible constat est là : Monsieur Kabila est le problème dans notre pays.

Par sa conception monarchique du pouvoir et par sa gestion non orthodoxe de l’Etat, il est en déphasage complet avec l’ordre politique fondé sur la Constitution de la République et, ayant pris le pari de narguer tout un peuple et de le défier, Monsieur Kabila ne nous laisse pas d’autre choix que celui de programmer son départ.

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Distingués invités,

 

Jamais le peuple congolais n’a autant été l’objet d’un tel mépris de la part d’un régime irrespectueux des droits humains, totalement indifférent à l’ordre établi, autoritaire et qui veut à tout prix se maintenir en place en violation de la Constitution.

Où est Floribert Chebeya ?

Où est Fidèle Bazana ?

Où est Armand Tungulu ?

Que sont devenus Franck Ngycke et son épouse ?

La liste n’est pas exhaustive. Peut-on, un jour sous ce régime, espérer connaître la vérité sur la mort du Général Mamadou Ndala, du Général Lucien Bahuma ou être éclairé sur les évènements du 30 décembre 2013 marqués par le massacre des adeptes de Mukungubila ?

A-t-on jamais entendu ou vu Monsieur Kabila parler ou s’émouvoir du sort des Congolais qui avaient été violentés et tués dans la semaine du 19 au 25 janvier 2015  alors qu’ils exerçaient leurs droits fondamentaux ?

S’est-il jamais prononcé sur le charnier de Maluku ?

N’est-ce pas que nos compatriotes chassés du Congo Brazzaville sont toujours abandonnés à leur triste sort sur l’avenue Kabambare dans la commune de Kinshasa ? Et que dire de ceux expulsés d’Angola ?

Est-ce que l’immolation du jeune licencié en Economie Martin Mwamba, à Lubumbashi, l’interpelle-t-il ?

Qui peut encore douter que les congolais aujourd’hui vivent dans une insécurité généralisée ?

Que sait-on de l’accord de coopération militaire signé le 24 septembre 2015 à Kigali entre la RDC et le Rwanda, un pays réputé agresseur du nôtre ?

Qui peut nous expliquer la présence et le stationnement en ce moment des militaires rwandais au Nord et au Sud Kivu ?

Quand les congolais sont massacrés à Béni, c’est le Représentant du Secrétaire général de Nations-Unies, Martin Kobler, qui accourt le premier.

Sans oublier le fait que plus de 80% des congolais vivent aujourd’hui avec moins de 1.25 dollars par jour pendant que Monsieur Kabila et ses affidés claironnent, sans y croire, la chanson de la croissance.

Quel est ce congolais qui goutte aux fruits de cette prétendue croissance ?

A-t-on considéré le taux de chômage dans notre pays ? Le nombre des congolais qui n’ont pas accès à l’eau potable ? A l’électricité ? Aux soins de santé et à l’éducation nationale ?

Dans ces conditions, que peut-on encore attendre du régime de Monsieur Kabila?

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Distingués invités,

 

Effectivement, RIEN !

Monsieur Kabila a échoué sur toute la ligne et selon le dernier rapport du Fond Monétaire International, notre pays est le plus pauvre du monde ; ce qui est en total  contraste avec les ressources dont le pays regorge.

En outre, pour le régime de Monsieur Kabila, la Constitution de la République est un document quelconque, un ‘’torchon’’ pour colorier les assises d’un pouvoir en réalité d’essence monarchique.

La 1ère Convention de la Dynamique s’est voulue le cadre idéal de réarmement moral et de rappel au régime de Monsieur Kabila que le peuple congolais, qui a déjà vidé les affres de la présidence à vie depuis plus de 18 ans maintenant, n’est pas prêt à se laisser de nouveau ligoté par une quelconque dictature.

Et l’arme fatale que le Constituant a mis à notre disposition est logée à l’article 64 de la Constitution : ‘’Tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation de la Constitution’’.

Désormais, nous pourrions l’actionner à tout moment!

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Distingués invités,

Image retirée.

Ce qui véritablement intéresse les Congolais aujourd’hui, c’est la consolidation de la démocratie dans notre pays et cet idéal ne peut procéder que de la relance du processus électoral intentionnellement mis à mal par le régime de Monsieur Kabila.

A ce stade, il est utile de rappeler à l’opinion qu’au-delà des critiques sévères que la Dynamique avait formulées le 27 février 2015 contre le calendrier global de la CENI du 12 février, elle en avait également ressorti des acquis notamment :

-       La confirmation du principe de l’intangibilité de l’article 220 et

-       Surtout la fixation non seulement de la date des élections présidentielle et législatives au 27 novembre 2016 mais aussi l’assurance de la prestation de serment du nouveau Président élu le 20 décembre 2016.

Prenons donc rendez-vous avec l’histoire pour qu’ensemble tous ces acquis puissent se matérialiser et nous redeviendrons des hommes respectables. Car le sang versé par nos compatriotes dans la semaine du 19 au 25 janvier 2015 ne l’a pas été en vain.

 

A partir d’aujourd’hui, devenons tous des ambassadeurs du peuple et portons le plus loin possible ce message de combat auprès des membres de nos familles respectives, dans nos quartiers, nos villages, dans nos groupements, nos territoires, nos villes et dans nos provinces.

Personne ne peut mener ce combat, ni le gagner seul. C’est le combat de tout un peuple et la Dynamique ne ménagera aucun effort pour promouvoir l’émergence d’un large rassemblement des Congolais soucieux et déterminés de préserver l’ordre constitutionnel afin de sauver la République. Pour ce combat, le mot d’ordre demeure le rassemblement, car l’union fait la force.

A cet effet, nous saluons le courage et le sens de responsabilité de nos compatriotes regroupés au sein de G7 et du Gouverneur honoraire du Katanga pour avoir pris la mesure du danger en refusant d’accompagner Monsieur Kabila dans sa forfaiture.

Nous saluons la présence dans cette salle d’une délégation du G7 composée des Présidents Pierre LUMBI, Gabriel KYUNGU WA KUMWANZA et Christophe LUTUNDULA. Nous saluons également la présence du Président Pierre PAY PAY Wa SYAKASIGE, de Messieurs Albert MOLEKA et Jacquemin SHABANI.

Dans cet élan, nous invitons d’autres compatriotes que nous savons nombreux, mais qui hésitent encore, à se libérer de l’emprise suicidaire de Monsieur Kabila et  à rejoindre le combat du peuple congolais.

Ainsi, ensemble nous dirons :

 

Non à la monarchisation présidentielle ;

Non au Dialogue-piège de Monsieur Kabila ;

Non au glissement ;

Non à un ‘’3ème mandat’’, non constitutionnel par ailleurs ;

 

Respect strict de la Constitution et oui aux élections nationales crédibles, dans les délais constitutionnels ;

C’est la seule et l’unique bonne direction.

Car, à force d’emprunter le chemin du ‘’je m’en fous’’, on risque de se retrouver au village du ‘’si je savais’’ !

Un homme avertit en vaut deux !

 

Voilà pourquoi, toutes les questions en rapport avec les élections doivent être discutées au niveau de la CENI recomposée et dans le cadre de la tripartite CENI-POUVOIR-OPPOSITION où nous allons aborder la problématique de la neutralité de la CENI, de l’élaboration d’un calendrier électoral consensuel, de l’enrôlement de tous les électeurs ainsi que de toutes les autres questions relatives à l’organisation matérielle des élections.

S’agissant de la recomposition de la CENI, il sied simplement de laisser à l’église catholique le soin de désigner le Président de la CENI ; aux partis et organisations qui ont des membres au Bureau et à la plénière de la CENI la possibilité de les changer et à la Communauté internationale de pouvoir aider la CENI en apportant une expertise africaine et internationale afin de crédibiliser le processus. Dans ce cadre, Messieurs ATTAHURI JEGA du Nigeria (INEC) et le Général SIAKA SANGARE sont des références que l’on peut approcher.

A défaut, nous l’avons déjà dit, quels que soient les stratagèmes cogités, les stratégies montées par Monsieur Kabila, et en dépit des harcèlements et autres menaces de mort proférées contre les leaders de l’opposition par la mouvance Kabiliste, qu’il soit entendu que pour la Dynamique, le 19 décembre 2016, Monsieur Kabila DOIT DEGAGER.

 

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Distingués invités,

 

Nous saluons la bravoure de l’Honorable Jean-Bertrand Ewanga qui a injustement purgé une année de prison et nous adressons nos encouragements aux compatriotes Diomi Ndongala,  Christopher Ngoyi, Jean-Claude Muyambo, Ernest Kiaviro, Vano Kiboko, Erick Kikunda, Fred Bauma, Yves Makwambala et tant d’autres compatriotes qui croupissent en prison par la seule volonté du régime de Monsieur Kabila et nous leur disons tenez bon camarades, l’heure n’est plus loin où nous allons encore nous retrouver.

C’est l’occasion pour nous de réitérer notre amour fraternel au Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo, de saluer son courage et de lui demander de tenir bon car le Seigneur tout-puissant est le Seul Maître des temps et des circonstances.

Nous saisissons cette même occasion pour souhaiter un prompt rétablissement au Président Etienne Tshisekedi.

Nous voulons aussi vous dire que le Président NZANGA MOBUTU et le Président MBUSA NYAMWISI nous ont demandé de vous saluer et ils soutiennent tous nos travaux de la Première Convention de la Dynamique.

Sur ce, nous déclarons clos les travaux de la 1ère Convention de la Dynamique.

Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son vaillant peuple.

 

Fait à Kinshasa, le 06 novembre 2015

LE MODERATEUR

Martin M. Fayulu

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