Des observateurs s’inquiètent. Kinshasa : La consommation du tabac banalisée

Mardi 18 novembre 2014 - 08:37

La dangerosité du tabagisme est devenue un enjeu de société dans de nombreux pays. La mort à moindre coût. Les mots ne sont pas forts pour qualifier ce qu’une tige de cigarette est capable de causer comme dégâts sur les vies humaines. La prolifération de la vente et la consommation des produits tabassicoles dans la ville de Kinshasa deviennent un danger imminent pour notre jeunesse. Au-delà de la loi autorisant la fabrication dudit produit aux sociétés tabassicoles en RDC, il sied de noter que la vente du tabac aux mineurs et par les mineurs est prohibée. Mais hélas ! Personne ne semble y prendre garde.

La jeunesse s’exprime
Dans différents quartiers et communes de Kinshasa, le constat fait lors d’une enquête est amer. Les raisons sont aussi diverses que déplorables. Une tranche de jeunes gens dont l’âge varie entre 13 et 17 ans pour la plupart s’adonnent à cette pratique de mauvais goût dans la vente illicite et la consommation du tabac, bien que nuisible à la santé.
« Je trouve que la cigarette a des vertus », dit un jeune habitant de la commune de Makala. Pour sa part, Manassé, 15ans, élève, amateur de cigarettes relate : « la cigarette m’aide à lutter contre les stress de la vie, la curiosité m’a poussé à savoir quel effet cela produirait dans le corps humain. J’observais mes aînés du quartier fumer et je me suis proposé une taffe. Je trouve que fumer me rend éveillé, vif et clairvoyant », renchérit-il. Conviction ou ignorance ? En tout cas, il y a du travail à faire pour les ramener à l’évidence.

De son côté Joël, 13 ans, élève de son état, vend du tabac dans la commune de Mont-Ngafula. « Je fais cela pour subvenir aux besoins quotidiens. Les parents ne travaillent plus. C’est question de survie par la débrouillardise, afin de nouer les deux bouts du mois. Sinon, on ne sait plus à quel saint se vouer. Les difficultés de la vie me poussent donc à la débrouillardise ou article 15 », déclare-t-il.

Pour sa part, Carine, 17 ans, élève, habitant la commune de la Gombe : « (…) je fume par curiosité puisque ça fait style. C’est à la mode. Il faut être à la page avec le monde actuel ».
Le tabac devient pour la plupart des jeunes congolais surtout dans des milieux éducatifs, une affaire très difficile à expliquer. L’éducation constitue un socle pour le développement d’un pays mais très peu seulement s’y rendent à l’évidence ! Cela ne fait pas partie de l’intérêt de la société. Les autorités certaines écoles de la ville de Kinshasa telle qu’ici dans la commune de Kintambo à l’école MEKA, met ses mots en bouche pour dire que les jeunes détruisent l’éducation.

D’après le Directeur de discipline de la même école, les élèves sont engagés à la consommation de ce produit toxique à partir des influences de leurs camarades, la plupart s’influence aussi à partir du quartier ou habite notre école, car dans ce dernier on vend tous ces produits. Sa réaction n’a pas laissé indifférente cette maman qui a réagi : « Le manque d’occupation conduit beaucoup de jeunes à ces banalités, il se fait qu’il n’y a pas de rigueur pour mettre fin à cette situation tragique.

Le taux de la consommation du tabac est plus élevé chez les jeunes tel que nous fait expliqué ce papa « nos enfants arrive à s’intéresser dans ses futilités par le manque à faire, non scolariser, c’est pourquoi ils sont libre dans la rue et se permettent de faire n’importe quoi ». L’Etat doit mettre en place une bonne politique d’encadrement d’intégration, puisque l’avenir de demain c’est la jeunesse.

Arrêtons de fumer pour éviter des maladies pulmonaires
Le tabac nuit gravement à la santé et nul n’est épargné de cette réalité. Dans des hôpitaux où l’on soigne des maladies causées par la consommation du tabac, il y a plus de jeunes, et aussi des adultes âgés. Nous avons constaté qu’il y a aussi des endroits ici à Kinshasa qu’on appelle tabagie où des jeunes vont pour fumer sans imaginer des conséquences fâcheuses découlant de l’abus du tabac.

Un spécialiste en maladie pulmonaire au centre de recherche à Paris intervenant à l’émission priorité santé diffusé sur la RFI a affirmé que « les jeunes qui prennent le tabac dès le bas âge sont soumise à une dépendance c’est-à-dire ils auront peu de chance à arrêter parce que cela est une tâche difficile pour un fumeur. Le docteur le conseille de commencer d’abord par réduire les nombres de tiges qu’ils consomment par jour. Par exemple si la personne consommait 8 tiges par jour, elle baisse à 3 tiges, plus tard une tige, afin d’atteindre l’objectif qui est d’arrêter de fumer, a-t-il confirmé. Un constat amer est que nous voyons même de jeunes filles fumant. En agissant de la sorte, elles aussi sont exposées à des risques similaires.
Les jeunes doivent se réserver de fumer le tabac car notre pays a besoin de jeunes en bonne santé pour son développement.
RTM et Matand Muyumb, Cp