Ouverture de la Conférence sur l’investissement du secteur privé dans la Région des Grands Lacs, Kabila : « Ces assises permettront la création des emplois »

Vendredi 26 février 2016 - 08:15
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Mercredi, la salle des conférences de la cité de l’UA était prise d’assaut dès les premières heures par les participants à la Conférence internationale sur l’investissement du secteur privé dans la région des Grands Lacs. Ouvrant les travaux en présence du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, Joseph Kabila a déclaré :  » La Conférence de Kinshasa devrait permettre la consolidation de la montée en puissance de la croissance, matérialiser la création des emplois. «  

Pour lui, la Conférence de Kinshasa devrait aider à tourner définitivement la page sombre de la violence dans la région des Grands Lacs.  » C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’intégration économique dans la région « , a lancé le chef de l’Etat congolais, avant de poursuivre :  » Le prochain tournant de notre action devra porter sans aucun doute sur la promotion de l’intégration de nos économies. Dans ce cadre, nous sommes réconfortés par le choix de 25 projets intégrateurs impliquant plusieurs projets de la région et qui couvrent 7 secteurs prioritaires dont le développement est indispensable à l’émergence souhaitée. «

Pour ce qui est de 7 secteurs prioritaires Joseph Kabila a cité : l’agro-industrie ; les infrastructures, l’exploitation minière ; les énergies ; les techniques de l’information et de la communication ; le tourisme et la finance. Pour terminer son propos, Joseph Kabila propose de poursuivre des efforts en vue de l’élimination de tout obstacle à la libre circulation des biens et des capitaux dans la région des Grands Lacs.

Pour sa part, prenant la parole du haut de la tribune, Ban Ki-Moon a plaidé pour une bonne gouvernance et pour un développement économique et social sur des bases stables. Il pense que ceci devra permettre notamment à la population de la République démocratique du Congo de mettre en activité toutes les ressources naturelles immenses du pays.

Ban Ki-Moon, qui se dit toujours fasciné par la richesse et les potentialités immenses de la région des Grands Lacs a déclaré :  » La région possède d’abondantes ressources naturelles et on sait que ses habitants sont très travailleurs. La succession des conflits et souffrances les a empêchés de réaliser leur potentiel. »

Pour mettre fin à cet état de chose, mieux pour briser ce cycle, Ban Ki-Moon propose de s’attaquer aux causes profondes et une bonne gouvernance :  » Il ne suffit pas de régler les problèmes de sécurité, mais s’attaquer aux causes profondes. Pour cela, il est nécessaire de fonder le développement économique et social sur les bases stables. Il faut une bonne gouvernance et un Etat de droit. Il  faut des populations en bonne santé, éduquées et dynamiques. Il faut une chance à toutes les femmes et tous les hommes et qu’ils occupent des emplois décents. »

Mais bien avant, le Vice-président angolais, Manuel Domingos, qui représentait Eduardo Dos Santos, président en exercice de la CIRGL, évoquant le plan stratégique adopté au sommet de Luanda, a déclaré :  » Nous devons déployer toutes les initiatives pour développer notre région. L’Afrique est un continent riche en matières premières que nous devons exploiter pour bénéficier du prévalu. »

Objectifs poursuivis

La Conférence internationale sur l’investissement privé dans la région des Grands Lacs vise à promouvoir l’intégration régionale, la coopération économique et à contribuer effectivement à la paix et la stabilité durables dans la région. Elle offre également aux participants l’occasion d’élargir le champ d’opportunités d’échanges commerciaux et créer des emplois. La rencontre de Kinshasa est appelée à servir de vitrine pour mettre en exergue les exemples des entreprises qui ont réussi. Au cours de cette conférence, il sera également question d’informer les investisseurs sur le climat des affaires dans la région, la situation sécuritaire et surtout les options de financement à prendre pour ceux ou celles qui désireront investir dans les Grands Lacs.

Après la cérémonie solennelle d’ouverture, place aux travaux par les experts des pays participants, et la clôture solennelle intervient ce vendredi 26 février.

Baseke Magister

Messieurs les Vice-Présidents de la République, Représentant les Chefs d’Etat,

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

Mesdames, Messieurs les Chefs des Délégations et les Chefs d’Entreprise,

Honorables, Distingués Invités,

II y a une quinzaine d’années, le pays qui vous accueille aujourd’hui, à l’instar de toute la Région, était déchiré par la guerre, avec pour conséquence la banalisation de la vie humaine et la destruction des infrastructures de base. Le fait que nous soyons là, aujourd’hui, pour discuter du développement et des investissements en lieu et place de la planification des opérations militaires, prouve à suffisance les évolutions notables qui ont été enregistrées, depuis lors, sur la voie de la normalisation et qui méritent d’être consolidées par des initiatives comme la présente Conférence.

Aussi, le fait que ce Forum se tienne notamment sous le régime de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba n’est pas fortuit. Il s’agit, à notre sens, d’une occasion de plus pour interpeller les signataires dudit Accord sur l’impératif d’accompagner, par les actes concrets, la nouvelle ère de paix et de stabilité actuellement en cours dans la Région.

Mesdames et Messieurs, Honorables, Distingués Invités,

Avant de poursuivre mon propos, permettez-moi de saluer Monsieur BAN KI-MOON, Secrétaire Général des Nations Unies, pour avoir accepté de rehausser de sa présence cette première Conférence sur l’investissement du secteur privé dans la Région des Grands Lacs, qui se tient, fort heureusement, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Je le remercie également pour son appui aux efforts des pays de la Région en vue de la stabilisation de celle-ci.

Je salue aussi la Commission de l’Union Africaine pour sa présence parmi nous, à travers son Représentant, et pour ses appels incessants à la tenue effective de cette Conférence.

Mes remerciements s’adressent, en outre, aux Représentants des Chefs d’Etat, aux Chefs de Délégation des pays amis, aux différents Représentants des Organisations Internationales et Régionales qui ont concouru à la tenue des assisses de ce jour.

Je pense tout particulièrement à Monsieur l’Ambassadeur SAID DJINNIT, qui, en synergie avec le Secrétaire Exécutif de la CIRGL, a joué un rôle remarquable.

Messieurs les Vice-Présidents, Monsieur le Secrétaire Général,

C’est il y a dix ans, soit le 15 décembre 2006, que les pays de la Région se sont engagés à tourner la page d’une histoire douloureuse, en signant le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs, assorti du Protocole de non-agression et de défense mutuelle ainsi que du programme d’action régional sur la paix et la sécurité dans la Région.

Cependant, fort des déterminants socioéconomiques de la crise qui sévissait dans la Région, les Chefs d’Etat et de Gouvernement avaient déjà fixé, dans la Déclaration de Dar-es-Salaam de novembre 2004, le développement économique et l’intégration régionale comme l’une des priorités à inscrire à l’agenda du long chemin pour la paix, en vue d’attirer l’investissement privé et d’offrir l’emploi à nos populations, tout particulièrement à la jeunesse.

Messieurs les Vice-Présidents, Monsieur le Secrétaire Général ;

Aujourd’hui, cela tombe sous les sens, que les pays des Grands Lacs viennent de loin et que de gros efforts ont été fournis dans le sens de recréer la confiance entre les Etats de la Région, de renforcer les capacités collectives et individuelles de résolution pacifique des conflits, en vue de la sécurité régionale et de la création des cadres macro-économiques stables.

Autant, la lutte contre toute sorte de tentative de déstabilisation de la Région a été menée avec détermination, réduisant substantiellement les mouvements insurrectionnels et autres groupes armés à des groupuscules résiduels, autant des efforts remarquables sur le plan économique ont été réalisés au cours des dernières années, dans plusieurs pays de la Région qui enregistrent un taux moyen de croissance, entre 5 et 8 %.

Aujourd’hui, l’Afrique des Grands Lacs est une Région portée vers l’émergence, un marché incontestablement attrayant pour l’investissement privé, grâce à une population globalement jeune, d’environ 370 millions d’habitants, avec un PIB total de plus de mille milliards de dollars américains. Une Région composée de quelques pays côtiers qui donnent accès aux ports importants et stratégiques, tant au bord de l’océan indien que de l’océan atlantique et offrant un potentiel inestimable des réserves en ressources naturelles minérales et en sol riche, évalué à des millions d’hectares des terres arables, en même temps qu’elle accuse des besoins alimentaires croissants.

Dans ce contexte, l’on peut bien comprendre, Mesdames et Messieurs, Distingués Invités, que notre Organisation, lors du 5ème Sommet ordinaire du mois de janvier 2014, à Luanda, ait adopté un plan stratégique 2014-2018 marqué spécifiquement par des projets prioritaires de développement économique des pays membres.

L’on devra parler désormais, de la Région des Grands Lacs, non plus sous des prismes déformants et dramatiques d’instabilité, mais plutôt en termes d’opportunités d’investissements.

Messieurs les Vice-Présidents, Monsieur le Secrétaire Général,

A la lumière donc de ce qui précède, j’ai bon espoir que ces assises permettront une véritable interaction entre les acteurs du secteur privé et les décideurs politiques aux niveaux national, régional et international réunis dans cette salle, en vue de consolider la montée en puissance de la croissance en cours dans la Région, de matérialiser la création des emplois et de tourner ainsi définitivement, et de manière irréversible, la page sombre de la violence dans notre espace régional.

Il va sans dire que le prochain tournant de notre action devra porter, sans aucun doute, sur la promotion de l’intégration de nos économies.

Dans ce cadre, nous sommes réconfortés par le choix de 25 projets intégrateurs, impliquant plusieurs pays de la Région, et qui couvrent sept secteurs prioritaires, dont le développement est indispensable à – l’émergence souhaitée. Il s’agit de l’agro-industrie, des infrastructures, de l’exploitation minière, de l’énergie, des techniques de l’information et de la communication, du tourisme et des finances.

Il faudra, par ailleurs, poursuivre nos efforts en vue de l’élimination de tout obstacle à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux dans la Région.

Messieurs les Vice-Présidents, Monsieur le Secrétaire Général,

Je ne saurais terminer mon adresse sans lancer un vibrant appel aux pays membres de notre Organisation régionale et aux investisseurs à faire face aux défis susceptibles de compromettre notre vision commune de la promotion du développement économique de la Région.

Au niveau des Etats, en plus de la création des cadres législatifs nécessaires à la mise en œuvre des partenariats public-privé qui s’imposent, il faudra poursuivre la lutte entamée contre le fléau de la corruption qui gangrène souvent nos administrations publiques et constitue une source de démotivation des investisseurs.

Il s’agit également d’accélérer l’amélioration du climat des affaires, avec comme finalité, la simplification des procédures administratives qui plombent l’implantation rapide de nouveaux investissements publics et privés.

Il s’agit enfin, de consolider les efforts entrepris en vue du redressement des appareils judiciaires de nos Etats, de manière à offrir la sécurité judiciaire voulue aux capitaux investis.

Au niveau des investisseurs privés, il est question de prendre la ferme résolution de mener les différents projets d’investissement dans le respect des Lois en vigueur dans les pays d’accueil et des instruments régionaux pertinents en matière notamment, de traçabilité des ressources naturelles à exploiter.

Messieurs les Vice-Présidents, Monsieur le Secrétaire Général,

Convaincu que le grand ennemi de la Région des Grands Lacs c’est la pauvreté, base matricielle des conflits récurrents dans la Région ;

Fort de ce que, une fois engagés résolument dans ce processus d’intégration, le développement de la région sera effectivement relancé, la pauvreté vaincue et les conflits éradiqués ;

M’inscrivant dans la logique de toutes les résolutions des Chefs d’Etat de la Région et de celle de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ;

Je déclare ouverte, la Conférence sur l’Investissement du Secteur privé dans la Région des Grands Lacs et souhaite plein succès à ces assises.

Bon séjour en République Démocratique du Congo à toutes et à tous.

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie