Porte-parole de l’opposition : la loi Kanku tranche
(KINSHASA)- La proposition modifiant la loi portant statut de
l’opposition politique déposée mardi à l’assemblée nationale par
l’opposant Clément Kanku Bukasa attribue le poste de porte-parole de
l’opposition au parti ou au groupe qui a le plus grand nombre d’élus.
Le président du Mouvement pour le Renouveau apporte la correction à
une loi qui a longtemps plongé l’opposition dans les querelles
inutiles et les guerres de positionnement. Pour le coordonnateur de
l’Union pour la Nation, le choix du porte-parole de l’opposition doit
être lié au poids politique des forces en présence. C’est la
démocratie, dit-il. Le président du Mouvement pour le Renouveau espère
avec l’amendement qu’il a apporté à l’article 19 de l’ancienne loi,
aider l’opposition institutionnelle et non institutionnelle à
s’organiser. Aux élections passées, ajoute-t-il, on connaissait le
parti de l’opposition qui avait gagné beaucoup de sièges mais cette
volonté du peuple n’avait pas été respectée dans le choix du
porte-parole. Il se fait que, précise-t-il, le même parti a vu son
candidat terminer deuxième à la présidentielle. Tout ça n’a pas compté
dans la balance, s’indigne l’auteur de la loi révisée de l’opposition.
La loi Kanku n’accorde plus le pouvoir aux présidents de deux chambres
du parlement de convoquer la plénière de l’opposition ni pour adopter
le règlement intérieur, moins encore pour organiser la désignation du
porte-parole de l’opposition. Cette fois-ci, l’assemblée nationale ne
va entériner que le choix fait par les groupes parlementaires. La
nouvelle loi se base sur des critères objectifs et non subjectifs,
affirme Kanku. L’opposant se félicite d’avoir reçu les observations de
certains présidents des groupes parlementaires de l’opposition et
espère que le bureau va l’aligner rapidement pour combler le vide
juridique. Il y a sept ans que l’ancienne loi portant statut de
l’opposition avait été votée à l’assemblée nationale malheureusement
elle n’a jamais permis la désignation du porte-parole de l’opposition.