Projection du film « L’homme qui répare les femmes » dédié au chirurgien congolais Denis Mukwege à La Haye, Bruxelles et Paris

Jeudi 26 mars 2015 - 08:49

Le nouveau film-documentaire intitulé « L'homme qui répare les femmes » - dédié au combat public, national et international du chirurgien congolais Denis Mukwege pour soigner des Congolaises victimes des viols massifs utilisés publiquement comme armes de guerre de destruction massive - sera projeté à Bruxelles (25 mars 215), Paris (31 mars), avant Montréal, New-York, Washington ou encore Genève.

Sous-titré « La Colère d'Hippocrate », il a été diffusé pour la première fois le dimanche 22 mars 2015 en présence du Dr Mukwege à La Haye (Pays-Bas), ville où siège la Cour pénale internationale (CPI). Les auteurs de ce film-documentaire sont le célèbre cinéaste belge Thierry Michel et la journaliste belge Colette Braeckman.

Demande d’éclairage sur la projection

En marge de cet événement, le « Collectif des Journalistes Congolais de l'Europe » vient d’envoyer une correspondance à la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean, « pour avoir un éclairage sur la projection » de ce film.

«Des médias congolais de l'Europe, par le voix du Collectif des Journalistes Congolais de l'Europe, souhaitent avoir votre éclairage de Secrétaire Générale car c'est l'OIF qui est l'organisatrice de cette manifestation », ont-ils écrit.

La raison évoquée est celle de « lever l'équivoque sur des +non-dits+ s'il y a effectivement une censure de l'OIF qui a +privatisé+ cette projection pour que des journalistes congolais ne soient pas physiquement présents dans cette salle de cinéma en France afin d’exercer leur métier de journalistes à matérialiser par des reportages sur le terrain, à l'intérieur de cette salle ».

« Dans l'attente d'une suite officielle de votre part, veuillez recevoir Madame la Secrétaire Générale, les salutations de notre collectif », conclut la lettre du Collectif des Journalistes Congolais de l'Europe signée par Lilo Miango(Directeur-rédacteur en chef du Magazine Ngambo Na Ngambo), « pour la Coordination ».

« Trop de violences s'additionnent »

« Les viols sont des armes de guerre en République démocratique du Congo. Au fil des mois qui passent, trop de violences s'additionnent dans l'Est de la RDC », a déclaré à l'AFP à Bruxelles le cinéaste belge Thierry Michel, qui insiste sur « l'urgence de faire réagir la communauté internationale ».

Belga rapporte que « l'action du Dr Mukwege et les témoignages de ses patientes sont au centre du film, dont le décor principal est l'hôpital de Panzi, dans la banlieue de Bukavu (frontalière du Rwanda), où le médecin-chirurgien le plus célèbre d'Afrique s'attèle à +réparer+ des victimes de tous âges et à les soutenir psychologiquement ».

« Chaque femme violée, je l'identifie à ma femme. Chaque mère violée, je l'identifie à ma mère, et chaque enfant violé, je l'identifie à mes enfants », avait déclaré Dr Mukwege en 2014 en recevant à Strasbourg (France) le « Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit » du Parlement européen.

« Créé en 1999 pour permettre aux femmes d'accoucher dans des conditions d'hygiène acceptable, l'hôpital de Panzi est vite devenu une clinique du viol à mesure que les régions des Kivu sombraient dans l'horreur de la deuxième guerre du Congo (1998-2003) », rappelle Belga.

 

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