Rentrée parlementaire : fortes pressions sur les députés et sénateurs

Lundi 15 septembre 2014 - 10:03

La session parlementaire d‟octobre s‟ouvre ce lundi 15 octobre au Palais du Peuple. Consacrés traditionnellement à l‟examen du budget de l‟Etat pour l‟exercice 2015, les travaux vont de toute évidence être gravement parasités par la question qui perturbe la vie de la nation depuis de nombreux mois. Il s‟agit, on le sait, de la révision de la constitution ou du changement pur et simple de la loi fondamentale qu‟envisage la majorité au pouvoir. A ce sujet, les fidèles du Président de la République se sont réunis à la ferme de Kingakati pour un ultime rappel à l‟ordre de certains d‟entre eux qui seraient tentés par le débat démocratique. Il a été signifié à l‟ensemble de la troupe que l‟enjeu est capital car il s‟git de protéger les intérêts d‟une famille politique et ce, même si la question concerne la constitution du pays. En clair, la règle est désormais celle des moutons qui doivent, quel que soit le niveau de l‟orage, obéir aux ordres. C‟est donc après avoir capté le message cinq sur cinq que députés et sénateurs de la majorité retrouvent ce lundi leurs bancs au Palais du Peuple. On imagine déjà l‟ambiance qui va régner face aux anti-révisionistes qui auront du mal à se faire entendre. La question, évidemment, est de savoir comment la pilule sera administrée à la population qui peine à comprendre pourquoi et comment un texte constitutionnel abondamment vanté il y a à peine neuf ans par ses pourfendeurs d‟aujourd‟hui, peut être présenté maintenant comme la source de tous les maux dont souffre la République. Pour les personnes d‟un certain âge, qui se souviennent des artifices maintes fois utilisés sous Mobutu pour modifier constamment la constitution, le pays a choisi la voie de la balance qui est rarement celle de l‟assurance. Si la radicalisation du message peut servir à la confiscation du pouvoir, il ne faut jamais perdre de vue que le peuple se souvient toujours des fantômes du passé et que ceûx-ci indiquent rarement le chemin de la renaissance. A côté de cette question constitutionnelle, il y a bien sûr celle relative à la loi budgétaire. Sur ce point, le gouvernement Matata arrive avec des chiffres et des résultats qui séduisent. Pas plus tard que jeudi dernier, la Banque Centrale du Congo a révélé l‟un de ces chiffres qui vont servir de boussole à l‟action gouvernementale tout au long des mois à venir. Augustin Matata vise une croissance de 8,8 %. Sur la base de ces chiffres, le pays paraît bien lancé sur la voie du développement et de l‟émergence à l‟horizon 2030. Le pays se vend mieux au plan international et c‟est la leçon principale que l‟on peut tirer de la récente visite du Premier Ministre MatataPonyo en Allemagne où il a noué des contacts jugés fructueux. Cette embellie n‟est pas du goût de tout le monde. En tout cas pas des gouverneurs de provinces qui ont tiré publiquement une sonnette d‟alarme la semaine dernière au terme de leur rencontre à Kinshasa avec le ministre en charge de l‟Intérieur. Ils ont lâché une phrase qui a fait mal à leur hiérarchie : « lL développement des provinces est impossible». Tous issus des provinces, les députés et sénateurs qui reviennent d‟ailleurs de vacances parlementaires connaissent mieux les réalités du Congo profond. Pour la première fois, le contenu de leurs rapports des vacances vont bénéficier du soutien des Gouverneurs de provinces dont le Rapport sur l‟état du territoire national se trouve déjà sur la table du Gouvernement et celles du Sénat et de l‟Assemblée nationale. Ce rapport des gouverneurs est une pression supplémentaire sur les élus pour qu‟ils adoptent un budget qui ouvre réellement la porte au développement intégré de la République. La tâche ne sera pas facile car il s‟agira de tenir compte à la fois des priorités arrêtées par l‟Exécutif national et de la nécessité de donner de la visibilité à ces priorités au niveau de chaque province.

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