La République démocratique du Congo devrait connaître en 2015 une croissance économique à deux chiffres, a déclaré lundi à Kinshasa le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo.
"Le taux de croissance économique [est attendu] à 10,4%" en 2015, a dit M. Matata devant les députés en présentant le projet de loi de finances pour l'année à venir.
Le Premier ministre a indiqué également que l'objectif d'une croissance du PIB de 8,7% en 2014 inscrit dans le budget de l'Etat pour l'exercice en cours semblait à portée de main.
Les prévisions du gouvernement sont bien plus optimistes que celles du Fonds monétaire international (FMI), selon qui la croissance du produit intérieur brut congolais devrait au contraire ralentir et passer de 8,6% en 2014 à 8,5% en 2015.
Aux termes du projet de loi de finances, le total du budget de l'Etat, présenté à l'équilibre, atteindra 9 milliards de dollars américains soit près de la moitié du bénéfice net dégagé en 2013 par la banque américaine JPMorgan Chase (17,9 milliards de dollars).
Peuplée de près de 65 millions d'habitants, la RDC dispose de ressources naturelles et minières considérables mais reste l'un des pays les moins développés et les plus corrompus au monde, selon divers classements internationaux.
Les bénéfices de la croissance restent très inégalement répartis alors qu'une large partie du territoire échappe au contrôle de l'Etat dans la moitié est, en proie aux conflits armés depuis plus de vingt ans. L'immense majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté extrême tel que défini par la Banque mondiale (1,25 dollars par jour et par personne).
Installé en 2012, le gouvernement de M. Matata a lancé d'importantes mesures de réforme dont l'objectif est de faire accéder la RDC au statut de pays émergent en 2030.