« Si vous ne vous ne vous soumettez pas à Christ, vous vous soumettrez au chaos ». Cette pensée de l'écrivain américain Eli Stanley Jones pourrait résumer l'impression que laisse la lecture du roman de Solange Andagui Bongo Ayouma intitulé « La tentation d'Adam ».
Adam reçoit une instruction divine à laquelle il va désobéir après avoir été séduit par Satan. Il franchit bonnement le « passage interdit » et, de son paradis, il se retrouve sur la Terre et va de désillusion en désillusion.
L'Homme a une mission à accomplir durant sa vie
C'est une intrigue remarquable dans laquelle la pensée interroge et les faits répondent. Il faut se laisser surprendre par ce récit atypique dont le héros, Adam, contrairement aux archétypes et autres schémas enseignés par la hiérarchie catholique, est noir puisque la Terre entière reconnaît que « l'Afrique est le berceau de l'humanité ».
Mais, cela ne s’arrête pas là : Après son insoumission, il se retrouve seul sur la Terre. C'est bien plus tard qu’Ève, son épouse, le rejoindra.
Il va vite déchanter en constatant que ceux qui l'ont précédés ici-bas vivent dans la débauche et adorent un Dieu appelé Argent. Cette œuvre est une plongée dans la genèse et le présent de l'humanité ainsi qu'une interrogation sur son avenir.
Par son écriture métaphorique, l'auteure, qui est pédiatre de formation, interpelle le lecteur car la vie humaine est désormais rythmée par « les affres de la guerre, le capitalisme sauvage, la sodomie, et de la félonie de certains pasteurs », peut-on lire. In concreto, ce roman nous parle puisqu'il n'est pas vraiment détaché de notre quotidien.
Y-a-t-il un pacte entre Dieu et Satan ?
Les pays, les lieux et les personnages nous renvoient à la réalité. Sur notre planète, Adam passe par des pays comme la Nasdaquie, Marasme, Sodome la Belle, War Game, Nouvelle Babylone. Il y rencontre Kopeck, Écu, Kalachnikov, Hermaphrodite, Grand maître... et éprouve toutes les peines du monde à trouver des Hommes qui font le bien.
Faut-il voir dans cet ouvrage un questionnement plus ou moins affirmé sur « Dieu », « la volonté divine pour l'Homme », « le libre arbitre », « la justice », « l'injustice », « le bonheur », « le malheur » ? Le lecteur saura y répondre.
Quoi qu’il en soit, un vrai charme se dégage de cette critique politique, religieuse et sociale de notre monde, romancée et pleine d'humour. Adam est impatient de « quitter cette terre pervertie, où les Hommes, devenus prisonniers de leurs propres lois..., masse aveuglée, moutons de Panurge..., semblaient avoir perdu toute once d'humanité », écrit l'auteure.
Enfin, en intellectuelle éclairée, en lieu et place d'une condamnation définitive de l'Homme à l'enfer, Solange Andagui Bongo Ayouma semble avoir une idée. A découvrir.