L’Union européenne (UE) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) ont, dans un communiqué conjoint diffusé vendredi à Kinshasa, attiré l’attention sur l’importance de la lutte contre toute forme de violence liée au genre dans le monde et particulièrement en RDC. L’UE et l’UNICEF ont, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, salué les efforts du gouvernement congolais dans l’amélioration des conditions de vie de la femme, suivant l’indice de développement humain publié récemment par le PNUD.
Depuis des décennies, reconnaissent l’UE et l’UNICEF, les femmes congolaises sont devenues les piliers socioéconomiques des familles, particulièrement dans les milieux ruraux. Ils encouragent le gouvernement congolais à transformer les résultats de la stabilité macroéconomique en actions sociales concrètes au bénéfice de la population et des femmes en particulier.
La violence, très caractéristique des zones de conflits, existe également dans les zones de paix. Des abus et exploitations sexuelles, le harcèlement sexuel, les pratiques traditionnelles néfastes et le déni des ressources et opportunités appartenant aux femmes font partie du quotidien dans les écoles, les foyers, les lieux de travail et les espaces publics.
25 millions d’euros investis dans un programme pour un changement dans les rapports Hommes- Femmes en RDC.
Le ministère congolais du Genre, de la Famille et de l’Enfant a lancé depuis avril 2014 le programme” Femmes et Hommes, Progressons ensemble
compte-tenu de la persistance des violences basées sur le genre. Il s’agit d’un projet financé par l’Union européenne à hauteur de 25 millions d’euros sur une durée de 4 ans afin d’amorcer un changement dans les rapports entre hommes et femmes.
L’UNICEF, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l‘alimentation et l’agriculture) et GIZ (coopération allemande) sont chargés de la mise en œuvre de ce programme. Le programme “ Femmes et Hommes, Progressons ensemble “est d’abord mis en œuvre dans la ville de Kinshasa et dans la province du Bandundu. Si les résultats sont concluants, le programme pourrait alors être étendu à d’autres provinces.
Ce programme a pour objectif d’aider le gouvernement congolais et les populations locales à adopter une nouvelle approche des relations hommes-femmes visant à une société congolaise plus harmonieuse et prospère afin de lutter efficacement contre les violences basées sur le genre.
Autonomisation et participation politique de la femme
La ministre du Genre, de la famille et de l’enfant, Bijou Kat Mushitu, a rassuré l’opinion congolaise que l’année 2015 va connaître la consolidation, sinon la mise en œuvre effective d’n certain nombre stratégies nationales pouf la protection de la femme, de l’enfant et la promotion du genre en RDC. “Dans les politiques et programmes de développement du pays, la dimension genre devra être prise en compte en vue de promouvoir l’équité et l’égalité entre l’homme et la femme dans les secteurs de la vie nationale “, a déclaré la ministre, à l’occasion de la commémoration samedi de la journée internationale de femme, édition 2015.
La ministre du Genre estime que ‘autonomisation économique de la femme congolaise s’avère désormais une priorité, si l’on tient à réduire sensiblement la pauvreté en RD Congo. En ce qui concerne la participation de la femme con9olaise aux prochaines échéances électorales, elle a demandé à ces dernières de mettre en place des stratégies pour améliorer leur représentativité dans les assemblées délibérantes à tous les niveaux.
Elle a enfin invité les femmes à retenir deux notions qu’elle estime importantes, à savoir celle de “femme autonome” qui constitue, selon elle, un pilier de développement du pays et la participation majoritaire des femmes (52% contre 48% d’hommes) aux échéances électorales. Car, a souligné la ministre Bijou Kat Mushitu, la Révolution de la modernité et les élections en République Démocratique du Congo, « c’est la femme d’abord ».