Washington pour la présidentielle avant tout

Lundi 23 février 2015 - 11:32

Le Département d’Etat américain qui prône le dialogue entre les acteurs politiques congolais, souhaite un processus électoral consensuel et exhorte Kinshasa à finaliser son budget

Dans une déclaration faite par Jen Psaki, porte-parole du Département d’Etat américain, les Etats-Unis saluent la publication du calendrier électoral global de la République démocratique du Congo par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Mais Washington prône le dialogue entre toutes les parties prenantes au processus électoral.

» Au vu de la publication du calendrier électoral global, les Etats-Unis renouvellent leur appel au dialogue entre les parties prenantes pour assurer un processus consensuel, et exhortent le gouvernement de la République démocratique du Congo à finaliser son budget « , a déclaré Psaki.

Car, renseigne-t-on, les partenaires sont prêts à mettre la main à la poche pour financer l’ensemble du processus électoral. Après avoir demandé le coût global, la Ceni a avancé la bagatelle somme de 1 145 milliards de dollars. Ok ! Mais cette structure chargée d’organiser les élections aurait été incapable de présenter le budget détaillé des élections, ce qui a créé des suspicions.

Puisque, pensent bien d’analystes, si on arrive à donner le coût global, on suppose que ce montant est la somme de dépenses de différentes rubriques à effectuer. Or, le budget ventilé n’existerait pas à ce jour.

Les financiers des élections devront donc ouvrir l’œil et le bon pour surveiller à la loupe la manière dont leur argent sera utilisé pour qu’il ne serve pas à enrichir des particuliers au risque d’accoucher, une fois de plus, des élections bâclées.

Le gouvernement américain privilégie la tenue de la présidentielle avant d’autres scrutins. » Nous considérons les élections présidentielles qui devraient avoir lieu le 27 novembre 2016, conformément à la constitution de la RDC, comme étant une opportunité pour le gouvernement congolais et son peuple de poursuivre la démocratisation du pays par l’entremise d’élections régulières organisées en temps opportun et qui pourraient constituer le premier transfert pacifique de pouvoir au Congo « , dit le diplomate américain.

L’administration Obama attend avec impatience pour que la République démocratique du Congo puisse atteindre son objectif de démocratisation continue et franchir d’autres étapes pour rendre possible cette avancée historique, selon ce calendrier.

La position américaine reste la même

L’Administration Obama, par l’entremise de son émissaire pour la Région des Grands lacs, le sénateur Russ Feingold, tenait à ce que les élections se tiennent dans le délai prévu par la Constitution et exigeait la publication d’un calendrier global des élections. Avec la publication de ce document par la Ceni, l’oncle Sam mettra sa main à la poche pour financer les élections comme l’avait promis John Kerry lors de son passage à Kinshasa.

L’émissaire américain ne mâche pas ses mots, en particulier quand il s’agit de critiquer les mandats à répétition de certains chefs d’état.

» Je ne suis pas du genre à suivre le troupeau et je ne suis pas venu à Washington pour m’y faire des amis « , lançait Russ Feingold. Le 9 février dernier, trois semaines après les manifestations anti-Kabila qui ont fait au moins 27 morts selon Kinshasa et 42 selon la FIDH en RD Congo, Feingold était à Kinshasa pour avoir l’assurance de JKK que la présidentielle aurait bien lieu avant la fin de 2016. » Les États-Unis sont opposés à ce que l’on modifie les Constitutions pour favoriser le maintien au pouvoir des dirigeants.

Allusion faite au Burundais, Pierre Nkurunziza, au Congolais Denis Sassou Nguesso et au Rwandais Paul Kagamé sans oublier Joseph Kabila.

En marge du Sommet Usa-Afrique, des leaders de l’opposition politique de la RDC et de la société civile avaient été invités en août 2014 à Washington par l’Ong américaine National Endowment For Democracy (NED) aux débats sur la révision ou non de la Constitution qui faisait alors rage à l’époque.

Par Godé Kalonji Mukendi