Après Dakar et Kampala, c’est le tour à Kinshasa. La capitale congolaise organise pour la première fois une Biennale d’art contemporain. Une ville qui a vu naître des artistes tels que Chéri Samba ou Bodys Isek Kingelez, mais qui n’a aucune galerie, ni musée. Sous le thème « Avancer », « Yango » en lingala, la première édition de la Biennale veut questionner les caractéristiques expressives qu’offre le Congo, véritable source d’inspiration et mine d’idées pour les créateurs à travers le monde. Jusqu’au 19 décembre, six lieux d’exposition à Kinshasa rendent hommage à l’art plastique congolais.
Une marionnette géante avec une grosse tête au corps de tissu salue la foule. Une centaine de personnes sont venues assister au vernissage de cette première Biennale d’art contemporain à Kinshasa. Dans les allées, des sculptures, des installations, des photos et des peintures font état de l’immense variété des artistes congolais. « Moi, je travaille sur des villes imaginaires, déclare l’un d’entre eux, Mega Mingedi, dessins sur papier, avec stylo et beaucoup de collages. Avec des petites maisons qui représentent des bidonvilles et des grandes maisons à formes géométriques qui représentent des immeubles. Je requestionne la ville à ma façon : qu’est-ce qu’est la ville aujourd’hui ? »
Quand on dit « artiste »
En tout une vingtaine d’artistes congolais ont été sélectionnés pour exposer à cette Biennale. Pour Christophe Roussin, de l’Institut français de Kinshasa, cet événement rend enfin justice à une scène artistique foisonnante. « Ici on voit qu’il y a un potentiel largement aussi important qu’à Dakar en terme d’arts visuels. L’Académie des beaux-arts a été créée il y a plus de 70 ans. Dans une ville de dix millions d’habitants, c’est presque normal qu’il y ait beaucoup d’artistes. Simplement, on ne les connaît pas. Ils n’arrivent pas à exposer et de se faire…