Les onze provinces ont vécu en RDC. Désormais, le pays est composé de 26 provinces ainsi que l’avait voulu la Constitution du 18février2006 et l’adoption des rapports de commissions de démembrement de 6 anciens impose que des erreurs ne soient pas commises, telles que recensées.
La convocation des assemblées provinciales concernées en session extraordinaire de désignation de nouveaux gouverneurs est imminente ne va plus tarder, même si la procédure risque de connaître quelques difficultés.
L’enjeu est de taille et toutes les mesures doivent se prendre pour éviter de botter en touche, comme le pays en a l’habitude depuis plusieurs années. L’élection de nouveaux gouverneurs par les assemblées provinciales sera le point culminant de ce long et délicat processus qui déterminera l’avenir de ce pays. Sa fin heureuse sera l’occasion d’un succès total ou d’un échec cuisant.
Pour y arriver, 7 erreurs sont identifiées et il ne serait pas de bon aloi de les commettre au risque de compromettre le processus dans son ensemble et de se déconnecter de la volonté populaire ainsi que des attentes exprimées.
La première erreur à éviter serait de prendre en considération les assemblées provinciales par parti politique suivant les résultats de 2006 comme principal repère. En effet, 2006, et 2011 est une éternité en politique. Plusieurs dynamiques sont à prendre en compte, en particulier le fait que le corps électoral constitué de députés provinciaux qui sont fin mandat.
La deuxième erreur qu’il faut éviter est de croire que le mot d’ordre fera la décision. En fait, l’histoire des élections de Jacques Mbadu au Bas-Congo et jean Bamanisa en Province Orientale, à contre courant des consignes de la Majorité présidentielle avait fait l’effet d’un coup de tonnerre. Une bonne lecture des paramètres et du travail réalisé en amont doivent déterminer le choix des candidats.
La troisième erreur à ne pas commettre est d’ignorer l’envergure et le profil des candidats dans les consignes éventuelles à donner. La désignation de Julien Paluku comme gouverneur du Nord-Kivu et Alphonse Ngoy Kasanji précipitamment parrainés par la MP, car aux yeux des électeurs, de leurs opinions et de leurs soutiens, les choix initiaux de la MP étaient plutôt catastrophiques.
La quatrième erreur serait de ne pas consulter les députés provinciaux. Ils sont certes fin, mandat et sont accusés de complaisance, d’inaction et de corruption à travers des chantages sur les gouverneurs. La Majorité craint de ne pas se faire réélire, ils réunissent tous les critères des personnes incontrôlables.
En cinquième position, il faut éviter de ne pas tenir des attentes des populations, bien que ne faisant pas partie du corps, électoral. Le choix des candidats qui ne seraient pas attendus des populations ou pour qui la population ne place pas sa confiance serait un mauvais signe voire un mauvais départ.
En sixième position, il faut éviter d’ignorer les équilibres entre territoires et communautés au sein de nouvelles provinces. La paix civile, maîtrise des velléités tribales et xénophobes et le sentiment de justice dépendent beaucoup d’une bonne répartition des ‘responsabilités entre territoires et surtout les communautés. Une surreprésentation de certaines communautés, souvent déjà l2ien servies au niveau national, et une absence de représentation d’autres, souvent marginalisées serait une véritable bombe à retardement.
La septième erreur serait de ne pas tenir compte des compétences. Le succès de cette importante réforme passe par la capacité des animateurs à bien la conduire. Une personnalité n’ayant pas convaincu lors de ses précédents mandats, ne changera pas du jour au lendemain. De même qu’un novice dans la gestion de la chose publique et ignorant la conduite des affaires de la territoriale serait un choix hasardeux pour cette période charnière. La bonne gouvernance, la rationalité, l’esprit de pionnier, de rassembleur et d’apaisement sont des qualités indispensables.
Par B-M.B.