Comme chaque année, la FAO organise, dans son siège à Rome, une conférence mondiale qui connait la participation d’une centaine de ministres de l’Agriculture de différents pays pour réfléchir sur la lutte contre la faim et sur la sécurité alimentaire.
Tenue du 6 au 13 juin 2015 à Rome, la 39ème session de la conférence de la FAO a été placée sous le thème : " l’insécurité alimentaire et la malnutrition ". Plusieurs pays engagés dans la lutte contre la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition, ont pris part à ces assises. La République démocratique du Congo, à l’instar, des autres membres, y a pris part à travers son ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage, Isidore Kabwe Mwehu Longo.
Dans son intervention, le représentant de la RDC a vanté le choix économique du Gouvernement congolais qui consiste à élaborer un programme agricole cohérent et intégrateur d’infrastructures d’appui aux activités devant lever rapidement les contraintes qui pèsent principalement sur l’offre. Les investissements à relever dans le cadre de ce programme, a- t-il précisé, sont ceux qui sont reliés aux sites prioritaires identifiés pour relancer la compétitivité dans les secteurs productifs.
Ce qui veut dire, en clair, que les décideurs congolais ont fait le choix de privilégier les infrastructures qui soutiennent les activités capables de générer suffisamment de revenus pour, non seulement rembourser les investissements réalisés, mais aussi et surtout améliorer significativement les conditions de vie de la population.
A en croire le ministre de l’Agriculture, près de septante pour cent de la population tire sa subsistance de façon directe ou indirecte de l’exploitation des ressources agricoles, forestières et halieutiques. Ce qui confère au secteur agricole une grande importance sur le plan de la création des richesses et de la lutte contre la pauvreté, a-t-il souligné.
Isidore Kabwe Mwehu a, toutefois, reconnu que de nombreuses contraintes institutionnelles, économiques, techniques et organisationnelles minent encore le développement agricole en RDC. Optimiste, le ministre congolais de l’Agriculture croit aux réformes initiées par son Gouvernement visant à rendre inclusive la croissance économique à travers l’exploitation judicieuse du vaste potentiel agricole que recèle le Congo.
80 millions d’hectares de terres arables ; des conditions climatiques et écologiques très favorables à différentes spéculations agricoles, une forêt équatoriale de 125 millions d’hectares, des potentiels pour développer des cultures pérennes : café, cacao, thé, hévéa, palmier à l’huile etc. tout cela permettra sans doute, de subvenir aux besoins alimentaires de sa population sans recourir au marché international par des importations alimentaires et même transformer le pays en une puissance agro-alimentaire.
Considérant les nombreux défis liés à la sécurité alimentaire du pays, a renchéri le représentant de la RDC à ces assises, le Gouvernement cherche à accélérer la création d’opportunités économiques dans les zones rurales et à accroître la production et la productivité agricole des petits producteurs, de même que leur accès aux marchés.
Dans ce contexte, le Gouvernement a initié un certain nombre d’actions notamment, l’adoption en 2010 de la stratégie nationale " Agriculture et développement rural " et d’un programme national pour la sécurité alimentaire ; le financement depuis 2012 d’un programme national de campagnes agricoles ; l’adoption du Programme national d’investissement agricole (PNIA) sanctionnée par un nombre important de partenaires techniques et financiers et des promoteurs privés potentiels ; la création des partenariats avec le secteur privé pour réduire les coûts des intrants agricoles ; l’élaboration en cours de stratégies à l’échelle du pays pour la relance des agro-industries et, enfin, le lancement d’un programme ambitieux des parcs agro-industriel dont Bukanga lonzo est le projet pilote.
Isidore Kabwe Mwehu a vanté les mérites de son Gouvernement dans le domaine de recherches agricoles. En effet, le patron de l’agriculture congolaise a indiqué à l’assistance que son Gouvernement était bien conscient que les défis de la relance agricole nécessitent l’accompagnement d’une recherche agronomique performante, produisant à grande échelle des plantes et des semences améliorées, des géniteurs performants ainsi que des pratiques culturales améliorées dont les acquis sont valorisés et diffusés. C’est dans ce cadre que, sur fonds propres, le Gouvernement finance un projet de recherche sur les innovations agricoles pour soutenir l’Institut National des Recherches Agronomiques (INERA) , a-t-il conclu.
Le ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage de la RDC a salué les efforts inlassables de la FAO pour assister son pays et féliciter la réélection du Pr José Graziano Da Silva en tant que Directeur Général de la FAO. D.B