Le Président de la République, Joseph Kabila Kabange a présidé, ce jeudi 5 mars 2015, la cérémonie de la première récolté de maïs au parc agroindustriel de Bukanga Lonzo. Cette récolte qui intervient sept mois et dix- huit jours, soit le 15juillet 2014, après que le Chef de l’Etat ait procédé à l’inauguration officielle des activités du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, s’étend sur une superficie de 5 mille hectares, sur les 80 mille d’hectares de terres arables que compte le parc et ce, pour une production de 4 tonnes de maïs par hectare.
Ainsi, Bukanga Lonzo incarne désormais le grenier agricole de la RDC, l’oubli de l’esprit de la cueillette et s’inscrit en même temps à l’esprit du business avec ses productions.
Atteindre une croissance agricole inclusive
Pour le ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage, Dieudonné Bolenge Balea, a rappelé que l’objectif du gouvernement est « atteindre une croissance agricole inclusive car, il a initié un vaste programme d’implantation des parcs à travers le pays en vue de réduire la pauvreté, de lutte contre l’insécurité alimentaire “. Ce programme, à long terme, s’articule autour de deux phases qui consistent à la production des légumineuses avec le maïs, le haricot, le soja, etc. Le second programme vise notamment la production animale avec le poulet, le poisson, les œufs, de la viande de porc.
De son côté le gouverneur de Bandundu s salué la réalisation de la promesse du chef de l’Etat. “ Les paroles de Joseph Kabila se sont traduites en actes sept mois après. Et c’est des actes que vous parlez. C’est ainsi que la population de Bandundu, tout en exprimant sa reconnaissance envers le Chef de l’Etat, veut voir l’agro-industrie se marier avec les 11.041 villages de la province “, a déclaré Jean Kamisendu.
Véritable pilier de l’économie congolaise, l’agriculture contribue à près de 40 % du produit intérieur Brut (P18) et fait vivre les trois quarts de la population active. Avec 80 millions d’hectares de terres arables, le potentiel agricole du pays est par ailleurs énorme.
Pourtant, la production a chuté ces dernières décennies, et ce dans toutes les filières, notamment en raison de la crise politique qui a frappé le pays à partir de la fin des années 1990. Résultat la RD Congo a importé pour plus de 1,5 milliard de dollars de denrées alimentaires en 2014. La sous- utilisation de ce potentiel agricole constitue un immense gaspillage et empêche de valoriser ce gigantesque gisement de croissance et d’emplois.
Rappelons que lors du lancement des activités de Bukanga Lonzo, le président Kabila avait indiqué : “ Le temps est venu pour transformer l’agriculture congolaise d’un secteur de subsistance à un puissant moteur de développement économique global “. “Notre priorité fondamentale, c’est le secteur agricole. C’est là que’ nous pouvons avoir l’impact le plus important sur la population et la réduction de la pauvreté. Aujourd’hui avec la première récolte, Bukanga Lonzo est une réalité », a assuré le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon.
Un projet à la hauteur des enjeux
Pour assurer la durabilité, l’efficacité et la transparence de ce plan agro-industriel, le gouvernement a créé trois entreprises chargées de gérer les activités du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo. Ces sociétés sont conçues sur la forme d’un partenariat public privé (PPP) composé d’institutions multilatérales, d’investisseurs privés et de l’État congolais.
Pour aider à identifier les sites potentiels, le gouvernement a dans un premier temps mandaté la société sud-africaine, Mozfood & Energy Ltd, pour mener des diagnostics préliminaires et effectuer les études de faisabilité. Il s’agissait d’identifier les sites potentiels sur base notamment de l’analyse des sols et de la disponibilité des ressources en eau. Mozfood a également développé des plans d’affaires indicatifs pour chaque site. Ces plans d’affaires comprennent les besoins en infrastructures, les projets de transformation, le stockage, le marketing et les circuits de distribution. Ce travail a été achevé en février 2014.
Dans un deuxième temps, le gouvernement congolais a alors ciblé le site de Bukanga-Lonzo pour être le parc agro-industriel pilote. S’étendant sur 80 000 hectares dans la province du Bandundu (240 km de Kinshasa), ce site offre un potentiel de production à très haute valeur ajoutée terre arable à fort rendement, disponibilité en eau et facilité d’irr4gation, proximité avec la ville de Kinshasa qui constitue un marché et un débouché commercial de plus de 10 millions de personnes. Bukanga-Lonzo est donc un projet à la hauteur des enjeux que se fixe le gouvernement congolais.
Un engagement financier du gouvernement
Pour le lancement, le 15 juillet 2014, de ce premier parc agro-industriel en République Démocratique du Congo, le gouvernement congolais a mobilisé une enveloppe financière de 83 millions de dollars sur fonds propres (53 millions de dollars pour la mise en production du site, une trentaine de millions de do4lars pour la production et la distribution d’électricité sur le site).
Cet engagement financier traduit la volonté du gouvernement, placé sous le leadership du Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, pour que l’agriculture soit à la fois un levier de croissance économique et un secteur qui contribue au mieux être des populations “, a expliqué le Premier ministre, Matata Ponyo. Avant d’ajouter, “le gouvernement veut renforcer l’agriculture pour permettre aux citoyens d’accéder à des denrées alimentaires à des prix acceptables.
Sur les 80 000 hectares, près de 11 000 hectares doivent être à terme consacrés à la culture de légumes et de produits maraichers. Les investissements d’accompagnement prévus comprendront l’énergie, les transports, le logement, l’eau, des centres de formation agricole, des écoles, des centres de santé et les infrastructures communautaires.
Le gouvernement a fait effet de levier en apportant les premiers financements. Les entreprises du parc agro-industriel fournissent les services, les équipements, les intrants agricoles et l’appui institutionnel. Parallèlement, un consortium sud-africain, Africom, est mandaté pour gérer le site dans le cadre d’un contrat de gestion, en partenariat avec les coopératives constituées avec les communautés villageoises. « C’est l’exemple type d’un partenariat public-privé », conclut le Premier ministre, Matata Ponyo.
C’est sur ce même modèle que le Domaine agro-industriel présidentiel de la Nsele (DAIPN) a déjà été relancé en 2013 avec un opérateur privé (LR Group) et des financements publics. Quant au « modèle Bukanga Lonzo », il sera ensuite dupliqué sur d’autres sites.
Une volonté affichée, des réformes engagées
Pour mener la guerre sans mer contre la pauvreté, l’insuffisance alimentaire, le gouvernement s affiche sa ferme volonté d’engager des réformes. En mai 2013, sous la houlette du président Joseph Kabila Kabange. le gouvernement a adopté le Plan national d’investissement agricole (PNIA 2013-2020) dont l’objectif est triple sortir les populations de l’insécurité alimentaire, faire du développement des filières agricoles et agro-industrielles l’un des principaux piliers de la croissance économique et enfin atteindre le premier Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) fixé par l’ONU d’ici à 2025, à savoir la réduction pour moitié de la pauvreté.
Avec un financement de plus de 5,73 milliards de dollars sur sept ans,, le PNIA est articulé autour de cinq programmes : la valorisation des zones agricoles et agroindustrielles (3,65 milliards) ; la gestion des produits et de la sécurité alimentaires (536,9 millions); la recherche et développement (R&D) et la formation (738,3 millions) la gouvernance et le renforcement des capacités humaines et institutionnelles du secteur (607,3 millions) ; l’adaptation au changement climatique (195,8 millions).
La pierre angulaire du PNIA est le développement progressif d’une vingtaine de parcs agro-industriels sur plusieurs dizaines de milliers d’hectares à travers le pays.