Kongo Central : 26 détenus s’évadent de la prison centrale de Boma !

Vendredi 17 juin 2016 - 10:47
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La population de la ville de Boma, la toute première capitale de l’Etat indépendant du Congo, située à environ 120 Km de Matadi, Chef-lieu de la province du Kongo Central, vit la peur au ventre depuis la nuit du 14 au 15 juin 2016. A l’origine : l’évasion de 26 détenus parmi lesquels 19 condamnés à des peines allant de 10 ans et plus de la prison centrale de Boma.

Selon plusieurs sources, ces fugitifs à la base de la panique qui règne désormais dans plusieurs familles de cette ville ont simplement profité de l’état de délabrement très avancé du mur de derrière servant de clôture à ce centre pénitencier construit depuis l’époque coloniale pour trouer ledit mur avec facilité avant de s’évanouir dans la nature.

Dans cette évasion, l’un des détenus en cavale a été touché par une balle tirée à bout portant par un des policiers de garde de cette prison qui les pourchassait.

Ce prisonnier blessé a été acheminé à l’Hôpital Général de Référence de Boma où il a été admis pour des soins appropriés. Quelques autorités urbaines de Boma qui lui ont rendu visite ont déclaré à la presse que sa vie n’est plus en danger.

Informée, Anne-Marie Tsasa, Ministre provincial en charge de la Justice et Droits humains, a fait le déplacement de Boma pour se rendre personnellement compte de la situation. Arrivée sur place, elle n’a pas connu de repos.

Elle s’est directement entretenue avec Busa Busa Yalala, le Directeur de cette prison, qui lui a expliqué en détails les circonstances de l’évasion de ces 26 détenus. Selon lui, les instances nationales, en leur qualité des premières gestionnaires de toutes les prisons du pays, ont déjà été prévenues maintes fois à travers des correspondances sur l’état de délabrement de la prison centrale de Boma, mais aucune suite favorable ne lui a été donnée jusqu’à ce jour.

C’est ce qui, selon lui, serait à la base des évasions à répétition dans cette prison centrale. Car, cette évasion est la deuxième du genre que connaît la ville de Boma en l’espace d’un mois. La première a lieu au mois de mai dernier avec 13 évadés. Ce qui ne manque pas d’exacerber la colère de la société civile locale qui est montée sur ses chevaux.

Pour mettre un terme à ce fléau, la ministre provinciale de la Justice sollicite l’intervention urgente des autorités tant provinciales que nationales pour la réhabilitation des murs servant de clôture de cette prison dont une partie est couverte des bâches.

L’insécurité causée par ces évadés battrait toujours le plein dans la ville de Boma où il ne se passe plus des jours sans qu’une famille ne soit visitée par des bandits armes.

Par Dieudonné Muaka Dimbi