Après les tragiques événements qui ont endeuillé la ville côtière de Moanda le Jeudi 23 avril dernier, l’autorité provinciale, qui a convoqué d’urgence à Matadi une réunion du Conseil provincial de sécurité, a décidé l’envoi sur place à Moanda de l’auditeur supérieur militaire dont la mission consiste à diligenter les enquêtes sérieuses, afin de dénicher les présumés auteurs de quatre différents cas d’assassinats qu’a connus cette ville en l’espace de cinq jours pour qu’ils répondent de leurs actes.
En plus de cette réunion, une autre réunion plus importante du Conseil provincial de sécurité mais élargie, cette fois ci, au Conseil de sécurité locale, s’est tenue sur place à Moanda sous la direction du Gouverneur Jacques Mbadu Nsitu.
Cette réunion a essentiellement porté sur l’analyse et l’examen de la question d’insécurité récurrente qui sévit à Moanda.
Au terme de celle-ci, d’importantes mesures ont été prises, parmi lesquelles le renforcement des équipes de sécurité sur terrain avec l’envoi respectivement d’une Compagnie entière de la Police Nationale Congolaise et de celle de la Police Militaire venues toutes les deux de Matadi pour effectuer des patrouilles mixtes sous la supervision personnelle du Commandant provincial de la PNC/Kongo-central. Les premiers résultats enregistrés à cet effet sont très satisfaisants et les enquêtes avancent à grands pas.
Pour l’heure, deux soldats présumés assassins sont tombés dans le filet des policiers patrouilleurs. Il s’agit notamment du soldat Ndombasi Mayingi, présumé auteur du meurtre d’un motard en date du 17 Avril 2014 ainsi que du soldat Kapend, présumé auteur, quant à lui, de l’assassinat, le jour suivant, d’un changeur de monnaie communément appelé » cambiste « .
Selon Mme Chantal Malamba, Directrice de cabinet adjoint du Gouverneur de province qui a livré cette information à la presse, le premier soldat précité, porteur d’une grave blessure, a été surpris avec la moto du motocycliste assassiné.
Le second, lui, a été trahi par sa carte biométrique qu’on a trouvée sur le lieu du crime. Ce dernier a été également surpris avec plusieurs armes dont il se servait et lesquelles appartiendraient, selon lui, à un officier de la Base Militaire de Kitona arrêté, lui aussi, pour besoins d’enquêtes.
A noter qu’en sus de quatre personnes tuées auparavant à Moanda, une cinquième personne a été aussi froidement abattue à la suite, selon madame Chantal Malamba, d’une intoxication congolaise. Les enquêtes concernant ce nouveau cas se poursuivent encore.
Quatre médias de la place frappés de fermeture
Il y a lieu de signaler en outre que, parmi les mesures qui prises par le Conseil Supérieur de sécurité provinciale sur place à Moanda, figure aussi la fermeture de la Radio Communautaire de Moanda depuis le jeudi 23 Avril 2015, au motif qu’elle se serait illustrée par des messages de haine.
D’autres organes de presse de la place ont été également frappés par cette même mesure, notamment la RTAK (Radio Télé Associative Kisalu), la Radio Mangrove et la Radio Télé de Boma (Extension).
Mais les informations qui nous parviennent de sources généralement crédibles font état de la levée de cette mesure, depuis le dimanche 26 Avril 2015, en faveur de la seule Radio Télé Boma (RTB) émettant depuis Moanda sur décision du Conseil Urbain de Sécurité. Ce qui revient à dire que les trois autres chaines continuent à purger leurs peines.
Par Dieudonné Muaka Dimbi