L ’A.C.P. SPRL accusée de polluer Kingabwa/Madrandele

Vendredi 10 juillet 2015 - 15:25

La population du quartier Kingabwa/Madrandele, dans la commune de Limete, se plaint d’être victime de la pollution de son environnement depuis maintenant plus d’une année. Selon elle, c’est la société de fabrication de bouchons dénommée ACP SPRL, située au croisement des avenues Iveco et Basisa, qui est à la base de cette situation. Elle évoque le non-respect des normes environnementales de la part de cette dernière, dû au manque des cheminées capables de faciliter l’évacuation dans l’atmosphère des gaz toxiques produits lors de la fabrication des bouchons.

Conscients du grand danger que court la population et les familles environnantes et suite à l’environnement invivable qu’ils sont contraintes de supporter, les membres de la « Commission Justice et Paix » de la paroisse Saint Kiwanuka, s’étaient décidés à saisir les instances compétentes, dans l’espoir de parvenir à une solution et d’arrêter les dégâts.

Afin d’en savoir plus sur l’évolution de ce dossier, la rédaction du Phare a rencontré hier mercredi 8 juillet 2015 en sa résidence, contigue à l’usine mise en cause, le premier vice-président de cette commission, Pierre Voka, accompagné de son président, Vedast Kabasele.

Les deux responsables ont déploré l’insensibilité des autorités à se saisir de cette affaire. Jusqu’à ce jour, ont-ils indiqué, toutes les démarches entreprises pour la recherche d’une solution ce sont avérées vaines.

En effet, en date du 15 juillet 2014, les habitants de ce quartier avaient rédigé une pétition à l’intention du bourgmestre de la commune de Limete, afin de le tenir informé de leurs revendications face à la pollution atmosphérique sus évoquée. Dans leur correspondance avec copies pour information aux ministres de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme, de l’Economie et de l’Industrie, au Gouverneur de la ville de Kinshasa, au Département de l’Environnement de l’Office Congolais de Contrôle et au député national Léon Mulumba, ils ont expliqué à l’autorité municipale les causes à la base de cette pollution, tout en précisant que ces gaz toxiques détruisaient systématiquement les plantes environnantes et rendaient l’air ambiant irrespirable.

Ils ont également fait part au bourgmestre de leur doute sur le respect de la procédure administrative de routine d’une enquête préalable « commodo et incommodo » qui n’aurait pas été menée avant l’installation et le démarrage de cette usine.

Les signataires de la pétition ont alors demandé à l’autorité municipale de diligenter une enquête par ses services compétents, en vue de constater et évaluer les effets nocifs des gaz qu’aspirent ses administrés jour et nuit.

D’après les faits tels que relatés par les responsables de la « Commission Justice et Paix » de la paroisse Saint Kiwanuka, quelques jours après que le bourgmestre a accusé réception de la pétition, la responsable du service de l’Environnement au niveau de la commune de Limete a diligenté une enquête en envoyant ses collaborateurs inspecter le terrain, afin de s’assurer que tous les signataires de la pétition étaient bel et bien des résidents du quartier et que les plaintes étaient authentiques.

Selon Pierre Voka, lors de leur passage, ces agents étaient obligés d’interrompre leur inspection, tellement l’air était suffoquant. Ils sont repartis et ont fait rapport à leur chef. Contacté ensuite pour connaître l’évolution du dossier, ce dernier allait leur confier avoir introduit son rapport auprès du bourgmestre. Curieusement, l’autorité municipales n’a jamais réagi à leur cri d’alarme, jusqu’à ce jour.

Face à cette léthargie de la part de ceux qui censés protéger leurs vies et intérêts, la « Commission Justice et Paix » allait opter pour une seconde démarche. Ces embres ont, cette fois, écrit à l’élu du peuple Didace Pembe, jugé comme leur ultime voie de recours en sa qualité de défenseur de l’environnement, avec copies pour information à toutes les instances précitées ci-haut, au député national Masumbu Baya, au curé de la paroisse Saint Kiwanuka et au bourgmestre de Limete. Ils l’ont informé de leur problème et de toutes les démarches précédentes, dans une correspondance datée du 3 janvier 2015. Une fois de plus, cette porte leur sera fermée, car aucune réaction positive ne sortira non plus de cette démarche.

Abandonnés à leur triste sort, les habitants de ce quartier se disent terriblement déçus par le comportement des autorités qui devaient pourtant se préoccuper de leur santé, car ces gaz, en tuant les plantes et en rendant l’air suffocant, sont certainement dangereux pour les vies humaines, surtout pour celles des personnes vulnérables (enfants, femmes enceintes, viellards,- etc. ).

Myriam Iragi