L' affaire Biac prend une tournure politique: le gouverneur Deo Gratias Mutombo interpellé au parlement par Jean-Lucien Bussa

Lundi 4 avril 2016 - 08:27
Image

Ce qu'il convient désormais d'appeler l'affaire BIAC vient de prendre une tournure politique avec le dépôt ce lundi 4 avril d'une question orale avec débat adressée au Gouverneur de Banque centrale du Congo. Cette procédure de contrôle a été enclenchée par le député national Jean Lucien Bussa. La crise de liquidité que connaît la BIAC, aggravée notamment par la décision du gouvernement de suspendre ses prêts à la 4ème banque de la RDC, intrigue bien des esprits. Les explications de Deo Gratias Mutombo, patron de l'Institut d'Émission, sont très attendues. Car l'opinion ne comprend pourquoi l'Etat qui joue aux sapeurs-pompiers aujourd'hui, ait pris la lourde décision de cesser d'appuyer la Biac sans se demander ce qu'il adviendrait de l'épargne des congolais et même au delà: la stabilité de son système financier menacé d'ecroulement à cause de la crise de confiance qui commence à s'installer peu à peu. Les motivations de la décision du gouvernement et de la BCC d'arrêter leur appui à la Biac seraient-elles politiques? C'est l'avis d'une certaine opinion. Le débat parlementaire aura le mérite de clarifier les nombreuses zones d'ombre de cette affaire retentissante. Une réunion a eu lieu dimanche 3 avril entre le ministre des finances et le gouverneur de la Banque centrale du Congo. Ils ont promis de ne pas laisser tomber la Biac. Le gouvernement encourage les entreprises publiques à ne pas délocaliser les dépôts de cette banque en crise. Les autorités encouragent aussi les particuliers à observer le même comportement. Même si ils le voulaient le faire, ils n'y arriveront pas car les guichets de la banque internationale pour l'Afrique centrale seront fermés le lundi 4 avril. Et même quand ils ouvriront les retraits sont plafonnés à 500 dollars USD. La confiance étant l'ingrédient essentiel d'une institution financière, le gouvernement et la BCC devaient réfléchir à deux fois avant de réclamer le remboursement d'une somme colossale à une institution en crise de liquidité et de gestion. Enfin à l'issue de la réunion de ce dimanche, le gouverneur de la BCC à démenti que la Biac était sous tutelle. Elle ne l'est pas selon lui. L'affaire Biac, après l'affaire Fibank, et bien avant l'affaire banque congolaise, montrent qu'il y a du chemin à faire dans la consolidation du système bancaire congolais. Ces affaires ne vont pas aider la bancarisation du pays hélas, l'une de plus faible au monde avec moins de 15% contre une moyenne africaine autour de 50%. Le sort de Michel Losembe n'est pas définitive scellé. N'étant pas fondamentalement à la base d'une crise qui remonte à 2012, bien avant son avènement à la tête de la Biac en 2013, on l'aurait casé au Conseil d'administration.

Étiquettes