Face à la multiplication des violences dans les enceintes sportives depuis près de six mois, et un dernier drame recensé dimanche en RD Congo, la Confédération africaine de football est montée au créneau pour condamner ce phénomène et va tenter d’apporter une réponse pour l’endiguer.
Il aura fallu attendre un nouveau drame dans une enceinte sportive avant une réaction. Dimanche lors d’un match de la 6e journée du championnat congolais opposant le FC Saint-Eloi Lupopo au SM Sanga Balende (0-1), des incidents ont débouché sur une issue fatale en fin de rencontre lorsque l’arbitre a refusé le but de l’égalisation aux locaux. Une partie des supporters a voulu en découdre avec les forces de l’ordre, qui ont tiré à balles réelles, causant trois morts (deux par balle et une personne piétinée par la foule) et cinq blessés, d’après Jean-Oscar Sangusa Mutunda, le maire de la ville.
Un drame qui intervient tout juste six mois après celui qui avait eu lieu à Kinshasa, causant la mort de pas moins de 15 supporters après un match entre le TP Mazembe et l’AS Vita Club. Alors qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Lubumbashi afin de déterminer les responsabilités dans ce drame, la Confédération africaine de football a tenu à réagir pour condamner cette issue tragique.
"Le football africain ne saurait être le terreau du hooliganisme"
Si l’instance a adressé ses condoléances aux familles des victimes, rappelant que "le football doit rester un moment de communion, de fraternité, de partage, de célébration et de joie en phase avec la légendaire culture d’hospitalité et de solidarité des peuples d’Afrique", elle a enjoint à la Fédération congolaise à prendre des mesures conservatoires fortes, à même de garantir la sécurité de tous : joueurs, spectateurs et officiels.
"Le football africain ne saurait être le terreau de quelque phénomène de hooliganisme que ce soit", a indiqué Issa Hayatou dans un communiqué de la CAF. "Nous attendons que des sanctions exemplaires soient prises, car la violence n’a pas sa place dans le football africain en particulier et le sport en général. Nous nous investirons avec la dernière énergie pour éradiquer toute forme de violence ou de comportement antisportif sur les stades du continent."
Depuis le mois de septembre et la réunion d’Addis-Abeba, un groupe de travail au sein de la CAF planche sur les mesures à même d’éradiquer la violence dans les stades, mais aussi les fraudes sur l’âge, considérées comme "les deux fléaux majeurs qui minent le football africain". Ses conclusions et surtout des mesures se font toujours attendre.
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