Pétition contre Minaku : Mystère autour du faux à charge de S. Badibanga, Muhindo et Mutomb

Vendredi 18 décembre 2015 - 16:51

Les députés nationaux sont partis en vacances, pour trois mois, depuis le mardi 15 décembre 2015. Entre autres dossiers qu’ils ont laissés en suspens et qu’ils devraient retrouver, soit incessamment en cas de session extraordinaire, soit lors de la session ordinaire de mars-juin 2016, il y a celui de trois députés nationaux - Samy Badibanga, Muhindo Nzangi et Fabien Mutomb - accusés de faux et d’usage de faux, au niveau du Parquet général de la République, par leur collègue Yala, ancien suppléant d’Eugène Diomi.

On rappelle que lors de la plénière du jeudi 10 décembre, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, avait informé les membres de la Chambre basse du Parlement du dépôt au niveau de son office, par le Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, d’une requête sollicitant la levée des immunités des trois députés précités, présumés avoir commis un faux et usé de ce faux au sujet de la signature du député Yala sur la pétition déposée en son temps au bureau.de leur institution contre le président de cette dernière, pour exiger sa démission à la suite de la gestion partiale des débats.

Dans le but de dépoussiérer le dossier avant de répondre à la requête du PGR, la plénière de l’Assemblée Nationale avait levé l’option de la mise sur pied d’une Commission ad hoc. Le mystère restant entier autour des supposés auteurs de la prétendue falsification de la signature du député Yala, nombre d’observateurs pensent qu’un travail de fourni, devrait être mené par les membres de ladite commission, sans passion ni préjugés, pour revisiter l’ensemble du processus suivi par la pétition visant Minaku, de sa conception à son dépôt au Bureau de l’Assemblée nationale, en passant par l’équipe chargée de sa rédaction et de la collecte des signatures.

La grande interrogation qui exige une réponse sans équivoque est celle de savoir si le député Yala avait effectivement signé le document. Dans l’affirmative, il faudrait chercher à savoir s’il l’avait fait devant témoins ou en présence d’un de ses initiateurs et lequel. Qui avait (avaient) déposé la pétition au Bureau de l’Assemblée nationale? Le service courrier de cette institution doit avoir gardé les traces du ou des dépositaires.

L’autre zone d’ombre dans le dossier est celle de savoir pourquoi le Procureur général de la République n’a-t-il demandé que la levée des immunités de Samy Badibanga, Muhindo Nzangi et Fabien Mutombo, alors que la pétition contre Minaku était parrainée par un panel d’initiateurs bien connus de la place de Kinshasa.

L’opinion attend de la commission parlementaire chargée d’élucider le mystère de la « vraie-fausse » signature de Yala le maximum de renseignements sur le dossier, de manière que le moment venu, la plénière de l’Assemblée nationale puisse se prononcer en connaissance de cause. Elle veut connaître la vérité dans ce dossier car elle est fatiguée d’apprendre que des députés ont retiré leurs signatures des documents, après les avoir signés en âme et conscience ou qu’ils se sont fait soudoyer pour signer ou ne pas signer une pétition ou une motion.

Par Kimp