La communauté locale de Fungurume exige son implication dans la gestion du Fonds Social

Mercredi 18 novembre 2015 - 12:28

A l’issue d’une Tribune d’expression populaire organisée par la PCQVP dans la province du Haut Katanga

La Coalition Publiez Ce Que Vous Payez/RDC(PCQVP) a organisé, le 11 novembre 2015, avec l’appui de GIZ, la deuxième Tribune d’expression populaire,dans le territoire de Lubudi, plus précisément à l’Hôtel Best Palace basé à la Cité de Fungurume, pour impliquer la population locale à s’enquérir du processus Itie et son impact sur la communauté locale.

En effet, près de 80 personnes issues de différentes couches de la population ont participé aux échanges qui ont mis l’autorité locale et le représentant de l’entreprise Tenke Fungurume face aux membres de la communauté sur la question  » Quel est l’impact du Fonds social sur les communautés de Fungurume ? « .

Après des échanges houleux, la communauté a été unanime à reconnaître que l’impact du Fond social sur la population de Fungurume n’est pas très visible.

Elle a évoqué notamment le fait que la convention portant sur le Fonds social n’est pas connue de la communauté, la gestion des fonds versés est opaque, le Forum des parties prenantes est composé plus d’agents de l’Etat (24/40) que de membres de la communauté, le Conseil d’administration est composé de 7 personnes dont 3 sont des agents de Tenke Fungurume.

Dans tous ces organes, la communauté n’est pas représentée de manière significative. Il a été noté aussi un écart entre les sommes déclarées par l’entreprise comme contribution au développement local et les projets réels de développement réalisés dans cette cité.

La première recommandation assortie de cette Tribune d’expression populaire est que Tenke Fungurume Mining doit vulgariser la convention et la politique portant sur le Fonds social auprès de la communauté qui déclare n’avoir jamais vu la convention, ni la politique relatives à la gestion du Fonds Social.

Transparence pour assurer le développement des communautés locales

Les membres de la communauté de Fungurume ont plaidé pour plus de transparence dans la gestion du Fonds social financé par l’entreprise Tenke Fungurume Mining pour des projets de développement durable de Fungurume.

Le président du comité local de développement de la cité de Fungurume, Venance Mumba, affirme que depuis 2006, l’entreprise minière a versé 22,8 millions de dollars américains dans le Fonds social communautaire.

« C’est quand même beaucoup d’argent. Je crois que cet argent, s’il avait été bien dépensé, Fungurume donnerait une autre image que celle que nous avons. Jusque-là, Fungurume reste un village », a-t-il déclaré.

Pour le pasteur Josué Ngoie Milenda de l’ONG Initiative pour la Gouvernance et le Développement de Fungurume et de Tenke(IGDFT), « tant que nous serons unis, nous allons léguer à nos enfants un avenir meilleur, car un jour nous allons leur rendre compte de nos actions. Nous sommes responsables des actions que nous menons pour notre entité. Nous ne devons pas oublier que les ressources naturelles sont épuisables « .

Quant à Marc Tengwa wa Ilunga, représentant de l’administrateur de Lubudi, pour un développement intégral,  » tout le monde doit s’impliquer et la communauté doit prendre aussi une part active au développement de la cité « .

Pour Jean Claude Katende, coordonateur national de la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez/RDC, l’implication de Tenke Fungurume dans l’Initiative de Transparence des Industries Extractives(ITIE) implique aussi la vulgarisation des actes (conventions, politiques…) qui portent sur les fonds qu’elle met à la disposition de la communauté.

De son côté, Mwepu Kabeja Stino, membre du Fonds social/TFM, la contribution de TFM est de 22, 5 millions de dollars de 2006 à 2015, et les projets sociaux sont bien réalisés dans les domaines comme l’éducation, santé, agriculture, développement économique et certains projets sont en cours de réalisation, alors que d’autres sont projetés dans l’avenir.

En ce qui concerne la création d’emploi, il a indiqué que la priorité est accordée à la main d’œuvre locale avec des emplois directs et indirects.

Il a souligné qu’il y a quelques difficultés notamment la faible capacité des entrepreneurs locaux dans la réalisation des projets, le non-respect des contrats, la mauvaise qualité de travail, le non-respect de temps et le déficit communicationnel entre le forum des parties prenantes et la communauté.

A la fin, les dix gagnants des jeux concours « Six questions sur l’ITIE et la redevabilité  » ont reçu leurs cadeaux constitués essentiellement de radios rechargeables pour leur permettre de suivre des émissions sur l’ITIE même s’il y a coupure du courant.

Par Godé Kalonji