La confiance entre parrains et filleuls au centre de la 16ème convention des mariés

Mardi 5 mai 2015 - 07:49

La confiance demeure le seul élément déterminant l’acceptation et le refus réciproque des couples parrains (témoins de mariage) et des couples filleuls (les couples sollicitant le parrainage). C’est ce qui ressort de la 16ème Convention des parrain-filleuls organisée par la Communauté Famille chrétienne au sein de l’Eglise catholique le dimanche 03 mai au stade Albert de la Gombe. Comme dans toute relation humaine, la confiance est non seulement une exigence, mais aussi un atout majeur pour un fructueux exercice de parrainage. La nature et la qualité des relations entre parrains et filleuls sont déterminées par le degré de confiance que les uns ont envers les autres.

Le couple parrain, dans son engagement à cette responsabilité, confirme devant les familles des conjoints, l’Etat et l’Eglise qu’il connait le couple filleul et accepte qu’il se marie. Il prend donc la ferme résolution de l’accompagner tout au long de sa vie en tant qu’encadreur, conseiller, aide et extincteur. De son côté, le couple filleul s’engage à demeurer obéissant et confiant vis-à-vis du couple parrain choisi ou accepté par lui-même. Les témoins assurent la dimension ecclésiale de l’engagement et la certification de la réalité du mariage.

Dans certaines contrées du monde, le rôle de ces témoins est purement protocolaire. Ils ne se présentent que derrière les mariés et signent des registres. A Kinshasa, certains couples parrains sont choisis en fonction de leurs moyens financiers, pour ainsi sponsoriser les couples mariés.

Pour la Communauté Famille Chrétienne, le rôle du parrain ou de témoin de mariage s’enracine par assimilation à ce qui se passe au baptême. Cette communauté a intégré les relations parrains-filleuls dans son combat pour la défense et la promotion des valeurs familiales. A en croire le grand berger de cette communauté, le principal intervenant de cette convention, « il ne s’agit pas d’un simple témoignage. Nous prenons au sérieux l’expression « devenir une seule chair ». Voilà pourquoi, lorsqu’un jeune homme s’unit à une jeune fille par les liens sacrés du mariage religieux, il se passe réellement quelque chose de mystérieux : c’est la naissance d’un nouvel être spirituel qui s’appelle « couple tel » au-delà des individualités personnelles des mariés. Cet être spirituel est porté par un père et une mère spirituels que sont les parrains et les marraines. Ces derniers prennent l’engagement de protéger et d’accompagner cet être fragile qui vient au monde ».
Dans l’entendement de la CFC, le parrainage ne doit pas être réalisé sur fond d’un engagement entre des personnes inconnues, mais comme une véritable filiation à travers une communion de cœur et d’esprit.

LE CHOIX DU PARRAIN EST PERSONNEL POUR LES FUTURS MARIES

Les parrains sont censés être des personnes en qui les filleuls ont entièrement confiance. Car, il s’agit d’une relation à vie. Les conjoints seront définitivement liés. Ainsi, un choix réfléchi et libre est indispensable, même s’il est conseillé. Il faut que les parrains choisis ou à choisir soient constitués des personnes de bon conseil, disponibles, à l’écoute permanente du nouveau couple. Les parrains seront une aide précieuse pour l’équilibre du couple filleul.

Le bon choix du parrain est donc un élément déterminant, non seulement pour l’avenir du nouveau couple, mais aussi pour l’avenir des relations entre les deux couples. En outre, le choix du parrain, même lorsqu’il a été fait par l’un des conjoints, doit devenir un choix et du fiancé et de la fiancée, tous deux ensemble.

Selon le grand berger de la CFC, les parrains sont aimés et choisis, non pas par l’un d’eux mais par les deux futurs conjoins. L’idée de base étant ici de constituer une nouvelle et vraie famille que les membres de la Communauté Famille Chrétienne appellent « clan », constitué de tous les couples filleuls, autour du couple parrain. Il a donc invité les couples à promouvoir leurs clans respectifs et à en faire des lieux de défense de l’identité de leurs familles. Car, pour lui, le clan est un lieu d’apprentissage et une école de vie.

MANIFESTER LA CONFIANCE DANS LE CLAN

Les parrains sont là pour les filleuls. Le dialogue doit être un levier de consolidation de la confiance entre parrains et filleuls. Les couples ne doivent rien cacher, sur tout le plan, à leur parrain. Si la confiance règne, les parrains pourront être consultés sur les choix tant professionnels, spirituels que sociaux à faire dans la vie. Dans cette optique, les parrains sont des confidents des filleuls. Cependant, il existe des préalables pour le couple parrain à cette étape. Leur discernement, leur discrétion, leur respect de la personnalité du couple filleul et leur amour vis-à-vis de leurs filleuls en sont des indicateurs.
Toutefois, les rapports entre parrains et filleuls peuvent parfois être caractérisés par des hauts et des bas exprimés sous forme de crise de confiance altérant ainsi l’exercice du parrainage.Cette situation affecte négativement l’accompagnement et l’encadrement des filleuls. Si les parrains se montrent indignes et/ou indisponibles de manière permanente, le retrait de la confiance envers les parrains est possible, a déclaré le grand berger de la communauté. Une décision qu’il estime grave et envisageable qu’après avoir pris conseil auprès des personnes sages et avisées.Par contre, poursuit-il, il n y a pas de raison pour laquelle le couple parrain pourrait retirer sa confiance au couple filleul.

Accepter d’être témoin de mariage est une responsabilité qu’il faille assumer avec joie et compétence. Il faut donc essayer autant que possible de sauvegarder l’élément confiance qui a été déterminant au début des relations, concluait le Berger de cette Communauté. Il sied de rappeler que cette convention se veut un forum approprié de réflexion et d’échanges d’expériences sur les questions qui intéressent les relations entre les parrains et leurs filleuls de mariage, ainsi la vie du couple et de la famille. Chaque année, est exploité un thème en rapport avec l’exercice du parrainage comme une initiation et un apprentissage à la vie conjugale et familiale. Anne-Osée SEMOPA