LA MONUSCO INVITE LA CLASSE POLITIQUE CONGOLAISE À PRÉSERVER LA PAIX CHÈREMENT ACQUISE

Vendredi 23 janvier 2015 - 14:55

* La mission onusienne appelle les autorités de la RDC à élaborer de façon consensuelle le calendrier global du processus électoral.

La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO) est préoccupée. Elle déplore "les troubles répétées qui accompagnent le débat sur le projet de loi électorale au niveau du Parlement et les violences enregistrées ces derniers jours". Abdallah Waffy, le représentant adjoint du Secrétaire général des Nations unies chargé des opérations à l’Est, l’a clairement réaffirmé le mercredi 21 janvier dernier lors du point de presse hebdomadaire de la mission onusienne.

Lors de son adresse à la presse, le représentant adjoint de Ban Ki-Moon en RDC s’est dit préoccupé par la situation qui sévit depuis le début de la semaine dans les villes de Kinshasa, Goma et Bukavu. Cette situation, a-t-il reconnu, fait suite aux troubles répétées qui accompagnent le débat sur le projet de loi électorale au niveau du Parlement. A cet effet, Abdallah Waffy exhorte les acteurs politiques congolais à s’abstenir de tout acte de violence et de scènes des pillages ’’pour préserver la paix chèrement acquise en RDC’’. 
La MONUSCO, par le biais de l’intervenant, demande de prime abord à l’Opposition politique de ’’poursuivre son combat politique par des moyens pacifiques et de se démarquer de tout acte de violences’’. Le représentant adjoint de Ban Ki-Moon en RDC demande, en outre, à cette composante politique ’’d’inscrire résolument sa démarche dans le strict respect de lois’’.

FAVORISER L’EXPRESSION PLURIELLE DES OPINIONS
Aux autorités congolaises, la Monusco plaide pour qu’elles veillent à favoriser l’expression plurielle des opinions. Abdallah Waffy encourage les dirigeants à garantir notamment le droit de manifester, de s’opposer et de communiquer. Ces libertés et droits fondamentaux reconnus et garantis par la Constitution de la République. 
Par ailleurs, précise le conférencier, l’espace médiatique et le respect de la liberté de la presse, incontournables dans le débat démocratique, devront, en tant que tels, être protégés.

’’N’USER DE LA FORCE QU’EN DERNIER RECOURS’’
Tout en déplorant les scènes des pillages enregistrées dans plusieurs quartiers de l’Ouest et de l’Est de la capitale, l’adjoint de Martin Kobler invite les forces de l’ordre à respecter le principe de proportionnalité. Abdallah Waffy les convie à ’’ne recourir à l’usage de la force qu’en dernier recours et dans les formes prescrites par la loi’’. 
"On ne maintient pas l’ordre public avec l’armée, moins encore avec les chars de combat, clame l’autorité onusienne. L’armée n’est donc pas compétente pour faire ce travail". D’après Waffy, ’’seule la Police nationale congolaise est compétente pour maintenir l’ordre public, d’autant plus qu’elle est bien formée et équipée pour maintenir l’ordre public selon les standards internationaux’’.

PRIVILEGIER DES SOLUTIONS CONSENSUELLES
Profitant de l’occasion, la Monusco déplore toutefois les pertes en vie humaines, tant du côté des forces de l’ordre que des manifestants. Collé à l’actualité, le chargé des Opérations de la Monusco à l’Est de la RDC propose à cet effet une solution pacifique : "Il nous parait essentiel que le cadre juridique et le calendrier global du processus électoral qui doit s’ouvrir cette année, soit élaboré de façon consensuelle, dans le respect de la Constitution et de la liberté publique".
Au nom de la mission onusienne en RDC, le représentant adjoint du Secrétaire général des Nations unies encourage, dès lors, l’ensemble des forces sociales à ’’s’investir dans la recherche des voies et moyens pour ramener le calme et la sérénité’’. 
D’après Abdallah Waffy, ’’la Monusco et la communauté internationale se sont lourdement investies au cours de ces deux décennies pour accompagner le peuple congolais dans sa quête pour la paix, la sécurité et la stabilité’’. Mathy MUSAU