La province de l’Equateur en bref

Vendredi 20 mars 2015 - 15:47

1. Informations de Mbandaka! Equateur.
Des agitations ont été observées le lundi 16 Mars 2015 dans les rues de Mbandaka autour de la question lié au brûlant dossier sur les élections réclamées d’un nouveau Gouverneur pour la province de l’Equateur, après la mort le 14 Décembre 2015 du Gouverneur KOYA GIALO. Une certaine classe sociale estime que la loi électorale a été violée et s’étonne du silence entretenu par les institutions compétentes en la matière, notamment: CENI, Ministère National de l’Intérieur et l’Assemblée Provinciale de l’Equateur. Après multiples déclarations, les différentes forces sociales se sont regroupées d’abord en Dynamique Sauvons l’Equateur” et cette fois en Forces Vives pour mener des actions fortes en vue d’obtenir la fin des “ intérimat “à l’Equateur qui ne profitent qu’à ceux qui les créent, et surtout qu’un Gouverneur Titulaire est indispensable à ces moments précis pour faire face aux enjeux politico administratives qui se pointent à l’horizon.

Les Forces vives ont bien écrit pour informer-Madame la Maire de la Ville 96 heures avant de l’organisation d’une marche pacifique dans la ville avec un itinéraire bien tracé. Mais la Mairie a vite réagi pour l’interdire brandissant des raisons de sécurité, mais les organisateurs ont trouvé que leur revendication était bien noble et légale et que les prétextes avancés par l’Autorité Urbaine n’avaient aucun fondement d’autant plus qu’aucun indicateur ne présageait de l’insécurité à travers toute la province de l’Equateur. Aussi la mesure d’interdiction de la marche démontrait à suffisance le soutien au camp politique du Gouverneur Intérimaire, aujourd’hui s’affichant PPRD, alors qu’il est devenu Vice Gouverneur sous la bannière de PDC. L’heure n’est plus aux rapports mensongers, à la distraction, aux manipulations politiques, à la stigmatisation, à la déshumanisation ou diabolisation des Equatoriens Bien que tardivement, c’est maintenant le moment que les Equatoriens ; forces sociales de toutes les couleurs (Organisations de la Société Civile, Partis politiques, Indépendants...) ont choisi de se prendre en charge.

Le lundi 16 mars 2015, la marche est donc lancée au niveau de la place des Martyrs devant la Maison communale de Wangata où des éléments des services secrets de l’Etat en tenue civile étaient bien identifiables (FARDC, ANR:, c’est à ce moment que la Police Nationale Congolaise apparaît pour signifier la volonté de l’Autorité locale d’empêcher cette marche.

Les banderoles sont arrachées et après négociations avec les organisateurs sont remises aux manifestants.
Par défi, les organisateurs changent d’itinéraire pour prendre l’avenue de la Révolution et tout juste devant ‘Université de Mbandaka la PNC les poursuivent et arrache et confisque les 2 banderoles,
Spontanément, les organisateurs décident d’utiliser des motos pour déposer leur mémorandum à la MONUSCO (aujourd’hui abritée par UNICEF) où les éléments de la GMI qui les poursuivaient ont pu arracher 2 caméras dont 1 de “ Equateur Radio et 1 de la RTNC; puis à la CENI et enfin à l’Assemblée Provinciale. Malgré “ la chasse à l’homme “ les 3 cibles ont été atteintes sur de motos pourchassées par deux jeeps de la PNC comme on peut le voir sur ces quelques images qui suivent.

Une situation incontrôlée a failli se produire juste après réception du mémo par le Rapporteur de l’Assemblée Provinciale dont le Président était en mission à Kinshasa quand les jeeps de GMI sont arrivées et son Colonel intima l’ordre à ses éléments en disant « panza bango » (dispersez-les).

Heureusement, le Colonel MANDE de l’inspection Provinciale PNC, présent dans les lieux (dans l’enceinte de l’Assemblée Provincial), i1tervient pour décommander et ordre et se mit à dialoguer avec les manifestants. Le calme était bien revenu et chacun est rentré chez lui, car aucun dégât, aucun dérapage, aucune arrestation n’ont été observés ce jour à Mbandaka où la majorité de la population souhaite que la province soit dotée d’un Gouverneur de plein pouvoir capable d’encadrer les différents processus politiques qui se pointent à l’horizon et que la province de l’Equateur soit considérée avec des égards qui lui reviennent. Mais les tensions restent vives autour de cette question et il faut craindre d’autres actions vives si ce droit aux Equatoriens n’est pas pris en compte par les Décideurs politiques du pays.

2. Tensions à Bikoro.
Selon la Nouvelle Société Congolaise, Coordination territoriale de Bikoro, Chef-lieu du territoire ce même nom dans la province de l’Equateur, à 128 kms de Mbandaka, une tension majeure et persistante est en train d’être vécue. Mr l’Abbé Albert, Coordonateur territorial de cette dynamique de la Société Civile locale, parle du refus de l’Administrateur du Territoire Mr MUKULUKULU, nommé par le Ministère National de l’intérieur, de céder sa place à un autre Administrateur du Territoire nouvellement nommé par le Gouverneur Intérimaire de l’Equateur Mr Sébastien IMPE’TO. Le nouvel Administrateur du Territoire de Bikoro s’appelle Dieudonné ISEPE, il est originaire du Territoire de Bokungu, District de Tshuapa (dont est originaire le Gouverneur Intérimaire) où il a été Chef de Secteur de Bolukutu puis du Territoire de Bongandanga où il vient d’assurer es fonctions d’Administrateur du Territoire Adjoint. Il est d’obédience politique du Parti politique PDC (Parti Démocrate Chrétien). La presse locale, de Mbandaka est déjà saisie de la situation et les commentaires vont bon train.
Voilà une tension de plus dans la province de l’Equateur où se posent un certain nombre de questions liées aux compétences du Gouverneur Intérimaire de révoquer, de nommer des Territoriaux (Chefs des Secteurs, Administrateurs des Territoires...) ainsi que d’autres Agents des services publics. Préoccupation exprimée aussi dans le mémorandum des manifestants de lundi 16 mars à Mbandaka. Des analystes estiment qu’il faille que tout doit fait pour que la quiétude revienne dans cette province jadis oasis de la paix.

3. Echanges d’idées entre les 4 Coordinations de la Société Civile de Mbandaka avec le Député Henri Thomas LOKONDO à Mbandaka.

Vendredi 13 mars 2015, après deux rendez vous ratés, l’Honorable Henri Thomas LOKONDO, Député National Elu de la Ville de Mbandaka en vacances parlementaires dans son fief a choisi de rencontrer ce jour des leaders des quatre différentes dynamiques provinciales de la Société civile de l’Equateur, à savoir: Dynamique de la Société Civile de l’Equateur, Nouvelle Société Civile Congolaise/Equateur, Société Civile de la province de l’Equateur, Regroupement des dynamiques chrétiennes. Ils étaient une vingtaine et les échanges ont porté principalement autour des questions liées au calendrier électoral global de la CENI et de la loi sur la programmation.

Malgré quelques divergences de vues et de compréhension au cours des débats, la majorité a émis le vœu de voir la CENI revisiter son calendrier qui ne semble pas présenter assez de réalisme dans sa mise en pratique quant aux réalités spécifiques de la province de l’Equateur ainsi qu’au financement total des opérations. Cela doit se faire de manière à trouver un consensus de toutes tes partie prenantes ; faire passer d’abord des élections indispensables à l’instar des élections présidentielles et législative, ainsi que des arriérées sur les provinciales. Une fois installées les autres élections locales, urbaines, municipales viendront après 2016 en bénéficiant d’un encadrement suffisant. Le calendrier global de la CENI, bien que très réclamé par tous semble jeter le pays dans une situation de précipitation avec des conséquences incalculables pour l’avenir.

De même, la question liée à la loi sur la programmation étant d’office constitutionnelle, la majorité a encore demandé à leur Elu LOKONDO, appartenant à la Majorité Présidentielle, de bien s’exprimer lors de la session parlementaire en vue sur les inquiétudes de ta majorité des Equatoriens sur la façon de plus en plus précipitée dont les faits se présentent actuellement. Le délai de la commission mise en place pour évaluer les possibilités de mise en application de cette loi en nécessaire pour le développement local. La province de l’Equateur étant d’office meurtrier par des faits qui l’ont systématiquement ruinés depuis des longues années, notamment: la zaïr.ianïsation, les conflits chroniques au sein des institutions provinciales établies, la mauvaise gouvernance, la stigmatisation, exclusion aux programmes nationaux de reconstruction du pays, délabrement de la quasi totalité des infrastructures sociales de base... Il faut y aller progressivement, pourquoi ne pas commencer ce processus après 2016 avec l’accompagnement des institutions stables qui seront fortement établies après les élections, commencer peut être par se couper en 2 provinces expérimentales et voir la suite. Sur ce faire certains acteurs ont même souligné l’importance de voir les Equatoriens s’exprimer à travers une pétition à soumettre à l’Assemblée Nationale. Les spectres de 1961 où des non originaires ont été forcés de rentrer chacun chez soi sont de plus en plus rendus vivants dans les esprits et maintenant encore déjà des discours incontrôlés de certains politiciens font montre de cet état de résurgence des affinités tribales ou régionalistes.

Situation à suivre.

Par Dieudonné Nzabi Mangili