La RDC dans le Top 10 des pays les plus pauvres de la planète

Jeudi 24 septembre 2015 - 11:20

Le président du Courant des Démocrates Rénovateurs (CDER), Jean –Lucien Bussa, vient de dresser un tableau sombre de la situation socio-économique de la République Démocratique du Congo.

Dans son analyse critique, ce détenteur d’un « diplôme approfondi » en Economie de l’Université de Kinshasa, qui ne manque pas de faire mouche dans ses interventions lors des débats sur les budgets nationaux à l’Assemblée Nationale, constate que la majorité au pouvoir depuis 2007 a lamentablement échoué.

Au cours d’un point de presse qu’il a animé hier mercredi 24 septembre 2015 à l’hôtel Africana Palace, sur l’avenue des Huileries, dans la commune de Lingwala, l’élu de Budjala a démontré, chiffres à l’appui, que tous les indicateurs sont au rouge.

Cet acteur de l’Opposition a fait savoir que les projections faites pour fin 2015 indiquent que 87,5 % de citoyens congolais vivent avec moins de 1,25 dollars américains par jour. A ce propos, il a révélé que la RDC occupe le Top 10 des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu annuel par habitant de 394 millions de dollars américains en 2015.

Tout en soulignant que l’espérance de vie à la naissance au pays de Lumumba est de 49,5 ans, juste après la Somalie et la République Centrafricaine, Jean-Lucien Bussa a fait noter que d’après le classement du PNUD sur l’Indice du Développement Humain, la République Démocratique du Congo est classée à l’avant-dernière place, juste avant le Niger.

Face aux indicateurs macroéconomiques positifs présentés par les officiels congolais une année avant la fin du second quinquennat du Président de la République, l’ancien vice-président de l’ECOFIN à l’Assemblée Nationale constate que les conditions sociales des Congolais en 2015 n’ont rien de commun avec la stabilité du cadre macroéconomique actuelle et traduisent, selon lui, l’échec des politiques sociales de la majorité.

Pour soutenir sa thèse, Jean-Lucien Bussa a déploré le fait que, contrairement aux dispositions de l’article 43 de la Constitution, l’enseignement primaire n’est pas gratuit, alors que l’année scolaire 2015-2016 a déjà repris.

« Le 20 décembre 2016, le jour prévu pour la passation de pouvoir entre l’ancien Président et le nouveau Président, le pouvoir actuel n’aura pas été capable de mettre en œuvre cette disposition constitutionnelle », s’est-il indigné.

Cet acteur de l’Opposition parlementaire a fait remarquer que l’évolution paradoxale entre les indicateurs macroéconomiques et les indicateurs sociaux, révèle la fracture sociale dans un pays où la redistribution du revenu national est faite sur fond d’inégalités criantes entre une minorité qui a droit à tout, et une majorité de la population qui croupit dans une misère sans précédent, sans que le pouvoir s’en émeuve.

Jean-Lucien Bussa estime que la baisse des matières premières à l’exportation, principalement le cuivre et le pétrole, ne doit pas justifier l’échec de la majorité et son incapacité à répondre aux besoins sociaux de base, dans la perspective du budget 2016, et le désengager vis-à-vis des citoyens s’agissant des promesses faites pour 2015.

Le président du CDER considère que l’échec patent des gouvernements successifs depuis neuf ans est la conséquence d’absence de politiques budgétaires mettant en cohérence les progrès économiques et sociaux indispensables.

A l’en croire, les différents budgets présentés par les gouvernements successifs depuis 2007 ont été caractérisés principalement par : l’incohérence, le manque de réalisme, le caractère anti- social et le déséquilibre dans l’allocation du revenu national entre catégories sociales et provinces.

Bussa a fustigé le fait que la RDC a fonctionné pendant 9 ans avec des budgets non crédibles, tandis que le manque d’orthodoxie dans la gestion des finances publiques a éloigné les budgets publics de leur vocation première consistant à garantir un développement économique et social équilibré, certain.

A ce sujet , le CDER demande au gouvernement de présenter au peuple congolais, à travers le Parlement, pour l’exercice 2016, un budget cohérent, réaliste et prenant en compte l’urgence d’améliorer le social des Congolais et respectant les priorités électorales de 2016.

Eu égard à ce qui précède, Jean-Lucien Bussa est convaincu que l’alternance est le seul remède pour sortir la RDC du trou noir. C’est pourquoi, le CDER dit non au glissement et à toute tentative de conservation du pouvoir en violation de la Constitution.

Concernant le dialogue, le parti de Jean- Lucien Bussa demande au Président de la République de garantir et promouvoir le dialogue au sein de la majorité, déchirée actuellement par une fronde, au lieu de s’investir dans les préparatifs d’un dialogue jugé inopportun par l’Opposition.

ERIC WEMBA