La revanche divine pour la Rd-Congo

Lundi 2 février 2015 - 10:59

matches disputés au cours des phases finales. Les deux pays se sont rencontrés pour la première fois en 1968 en Ethiopie. Les léopards s’étaient imposés sur le score de 3 buts à 0 et avait remporté par la suite la compétition en battant le Ghana (1-0) en finale de
cette édition. Le deuxième face-à-face date de 1972 au Cameroun. La Rd-Congo avait battu le Congo 2 à 0 en match de groupes. Troisième duel, les deux pays se retrouvent en Egypte en 1974. Le Congo Brazzaville, champion en titre, gagne son match par 2 buts à 1. Mais la Rd-Congo réussit l’exploit de se qualifier en quarts de finale et remporte son
deuxième titre continental.

Florent Ibenge consacre sa carrière

Dernière sélection à se qualifier pour la phase finale après les éliminatoires, qualifié aux quarts de finale calculette à la main, après trois matchs de groupe sans la moindre victoire ni défaite, la Rd-Congo a désillusionné le continent. Elle a été la première sélection africaine à se procurer le ticket de demi-finale. Optimiste, Florent Ibenge a réussi ce que ses prédécesseurs expatriés n’ont pas pu faire dix-sept ans après. Depuis
1998 au Burkina-Faso, les léopards s’étaient hissés en demi-finale et avaient décroché la troisième place. A la trentième édition, après l’élimination de la Zambie et du cap vert dans le groupe B, la Rd-Congo qualifiée en quarts de finale avec la Tunisie, elle est resté la seule sélection du groupe en demifinale et compte aller encore de l’avant. 2015, année
glorieuse pour le foot rdcongolais grâce à un homme Florent Ibenge, qui a réussi simultanément à amener les léopards dans une phase finale, jusqu’à l’étape de demi-finale longtemps souhaité. Bonne affaire pour lui qui est à sa première saison à la tête de la sélection nationale. Bis repetita, il a réussi à hisser ses poulains du club vert et noir, V.Club de Kinshasa en finale de la ligue des champions de la confédération africaine de football dont le club n’avait plus atteint depuis des décennies. Du tour préliminaire à la finale, Ibenge qui était à sa première saison au club kinois a attiré l’attention des tous les africains et les rdcongolais en particulier jusqu’à être nominé parmi les meilleurs entraineurs africains. Ces prouesses font de la carrière de Florent une consécration. Il prend désormais de l’envol sur le plan africain. Son curriculum vitae a pris du tonus. Bravo à l’homme qui est entrain de redessiner le foot rdcongolais grâce au mental et à la discipline qu’il inculque aux joueurs. Pas d’immixtion chez lui. Il reste le seul qui a dit non à la sélection du notoire Trésor Mputu et cela a fait de lui un vrai sélectionneur qui ne vient pas à l’équipe nationale pour plaire à quelques têtes des gens. Le peuple rd-congolais vient de lui donner raison. Grâce à la discipline de Florent, les binationaux d’origine rd-congolaise ont repris le gout de porter les couleurs de la Rd-Congo, couleurs de leurs parents. Il a prouvé que les expatriés ne sont pas supérieurs aux rd-congolais, mais question de moyens et confiance. D’ailleurs l’exemple du Nigeria, champion d’Afrique 2013 avec un nigérian Stephan Keshy en témoigne. Il suffit de constater comment il a scotché le meilleur joueur africain Mubele sur le banc pour dire un mot sur la personne de Florent. Chez lui, seuls les talents et les qualités priment. Il a désormais un parcours, une image à défendre pour vendre sa peau. Pourtant il n’était pas traité avec les mêmes conditions que les prédécesseurs expatriés. Que vivent les efforts «Made
in Congo».

Interrogé sur la préparation du choc de deux Congo, Ibenge répond: «Face au Congo Brazzaville, il fallait une autre façon de jouer. On a affronté la Zambie, le Cap Vert et la Tunisie en 4-3-3, mais pour ce quart de finale on est passé au 4-4-2. On s’est présenté différemment dans une rencontre à charge émotionnelle beaucoup plus forte. Il fallait que je dédramatise l’enjeu pour réussir le coupar au pays, les sportifs nous auraient difficilement pardonné la défaite devant le Congo Brazzaville. La défaite aurait
été plus dure à encaisser pour nous que pour le Congo Brazza».

La retraite de Claude Leroy

Claude Le Roy a dirigé deux fois la sélection de football de la RDC entre 2004 et 2006 et entre 2011 et 2013, soient quatre années. Il est le doyen des sélectionneurs présents en Guinée Equatoriale. Leroy qui était à sa huitième participation dans une phase finale de la CAN, il avait un avantage sur papier devant Ibenge qui est à sa première participation
d’ailleurs obtenu dans la douleur. Sur le plan pratique, il avait encore autre avantage, celui d’avoir entrainé les léopards à la vingt-neuvième édition à la CAN 2013, Afrique du Sud. La quasi-totalité de joueurs présents dans la sélection d’Ibenge est connu de Leroy pour les avoir déniché ou sélectionné. Face à son ainé, le nouvel entraineur Florent Ibenge a donné des leçons. Des chants et slogans ont été vite composés en son honneur. Ils sont chantés chaque jour lorsque Florent gagne une rencontre. « Ibenge coacher » en est l’un des meilleurs. Enfants, jeunes, et vieux le chantent dans les rues de Kinshasa. Etonnant, même les femmes participent à ces chants populaires. Certes, Ibenge a coaché, comme le pensent les supporters des léopards. D’abord il faudra signaler la confiance qui lui a été formulé par la fédération rdcongolaise de football. Il est à la tête l’un staff 100% rdcongolais. Ce staff a payé. En passant par les sélectionneurs expatriés, le français Claude Leroy en 2006, le belge Henri Depireux, les français Patrice Neveu et Robert Nouzaret; et encore Leroy en 2013, aucun d’eux n’a atteint la demifinale. Avec ce vent nouveau au sein de onze national, peu y croyait. Leroy a reçu quatre chicottes de Florent. Une façon pour Ibenge de le dauber. Avec cette démonstration de Florent face à un expert du football africain Leroy, ce dernier irat- il en retraite ou continuera à l’équipe des diables rouges? Seul l’avenir nous dira s’il démissionnera ou s’il poursuivra.

Ibenge précise qu’il n’avait pas travaillé sous pression devant un doyen comme Leroy: «Je n’avais aucune pression depuis le jour où j’ai appris que je devais jouer contre Claude Leroy, il y avait une très belle équipe de Congo Brazzaville en face et un
entraineur. L’intérêt était que mon équipe puisse s’en sortir peu importe l’entraineur qui est là. Bien sur qu’il connaissait nos joueurs et sur ce plan il avait un avantage. Notre arme: ces mêmes joueurs qu’il connaît maitrisent bien sa méthode à lui et n’avaient pas envie de perdre contre lui. C’était un avantage pour moi au niveau de la motivation de mes joueurs».

FIDELE KASOLE