La succession de Minaku à la Majorité Présidentielle attendue

Jeudi 21 mai 2015 - 11:10

Il a fallu patienter une année pour que la succession de Richard Muyej se conforme à la loi en démissionnant de son fauteuil au PPRD, alors que le speaker de la Chambre basse du Parlement énerve encore les dispositions législatives qui l’interdisent d’exercer son mandat de président de l’Assemblée nationale en même temps que celui du patron de la Majorité présidentielle.

La famille politique à laquelle appartient Joseph Kabila attend avec impatience le remplacement du camarade Aubin Minaku au poste de secrétaire général de la Majorité Présidentielle (MP). Ce, après le départ d’Evariste Boshab, suivi de la désignation d’Henri Mova Sakanyi à la tête de l’exécutif du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).

Logiquement, les deux changements devraient avoir lieu immédiatement après l’élection de Minaku au perchoir de l’Assemblée nationale en 2012, et au lendemain de la nomination de Boshab au ministère de l’intérieur du gouvernement Matata II. Mais il a fallu attendre une année pour que le successeur de Richard Muyej Maigez se conforme à la loi en démissionnant de son fauteuil au PPRD Quand à Minaku, il énerve jusqu’à ce jour les dispositions législatives qui l’interdisent d’exercer son mandat de président de l’Assemblée nationale en même temps que celui du patron du PPRD.

Se conformer aux textes

Et bien, à 18 mois de la fin du mandat de Joseph Kabila, l’élu d’Idiofa est appelé à se conformer aux textes en se désengageant de son parti. Mais déjà, des conséquences lourdes sont observées dans sa manière de conduire les débats à la chambre basse du Parlement. L’homme a du mal à se débarrasser de sa casquette de SG du PPRD lors des discussions parlementaires, au point de pousser les députés de l’Opposition à quitter, plusieurs fois, l’hémicycle, vu la partialité du président.

Par exemple, jusqu’à ce jour, les plénières se tiennent sans les députés de l‘Opposition, ceux-ci estimant que Minaku s’active toujours à protéger les membres du gouvernement frappés par des motions de défiance. Le dernier cas, celui du vice-Premier ministre Evariste Boshab, a fait déborder le vase. Des réunions se multiplient pour les ramener dans la salie des Congrès, en vain.

Plusieurs Congolais condamnent ces députés qui se plaignent aujourd’hui de l’injustice de leur président dans la police des débats, alors qu’Etienne Tshisekedi, en visionnaire averti, leur avait prévenu de ce danger, en leur exigeant de boycotter cette assemblée. Aujourd’hui, ils lui donnent raison.
Si Aubin s’accroche à son poste au PPRD, il est alors libre de démissionner de l’Assemblée nationale et mieux préparer les échéances de 2015 et 2016 qui pointent déjà à l’horizon. D’ailleurs, il y a de cela quelques mois, une poignée de cadres de la Majorité présidentielle, parmi lesquels le premier vice- président de la Chambre basse, Charles Mwando Simba, avaient adressé une lettre sévère au président de la République, lui demandant d’éclairer la lanterne quant à la situation de Minaku qui cumule deux postes incompatibles.

Cela leur a créé des ennuis, injures et autres de la part des communicateurs de la Majorité présidentielle, les traitant de « traitres », alors qu’ils étaient dans la légalité. Il a fallu une réunion d’urgence à Kingakati, la ferme privée de Joseph Kabila, pour clouer leurs becs et classer le dossier. Depuis, silence radio. Pourtant, le speaker de l’Assemblée nationale baigne encor dans l’inégalité, lui qui et faiseur de lois.

Chambardements annoncés

Dans un autre angle, la désignation d’Henri Mova annonce des chambardements dans la famille politique de Kabila. Car, le nouveau patron du PPRD est ambassadeur de la République démocratique du Congo en Belgique. Il est donc appelé à démissionner du monde diplomatique pour être remplacé par quelqu’un d’autre. Des nominations sont donc attendues.

Aussi, l’opinion attend la suite des nominations des mandataires publics et dans les portefeuilles de l’Etat, en remplacement aux intérimaires qui ont passé plus de cinq ans à la direction de leurs institutions, ce qui est inimaginable sous d’autres cieux. Déjà, la Société Congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT), la Société Congolaise des Transports et Ports (SCTP) (ex Onatra) et autres Lignes aériennes congolaises ont déjà donné le ton du chambardement.

Par LEFILS MATADY

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