Lancement des travaux de construction du Marché International de Kinshasa

Vendredi 8 mai 2015 - 09:58

“Un homme d’Etat congolais a, un jour dit: Si vous ne croyez pas à mes paroles, croyez au moins à mes œuvres. Je crois que la rencontre d’aujourd’hui, est une illustration supplémentaire que la RDC est une terre d’espérance et que les œuvres prospèrent”. C’est en ces termes que le ministre de l’Industrie Germain Kambinga Katomba a introduit son discours, à l’occasion de la pose de la première pierre pour la Construction du Marché International de Kinshasa (MIK) dans la commune de Maluku, par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo.

C’était en présence de quelques députés et sénateurs de plusieurs membres du gouvernement de la république ainsi que de quelques ambassadeurs et membres du corps diplomatique accrédités à Kinshasa.

Initié par le ministère de l’industrie, ce projet s’intègre dans la dynamique du développement du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.
C’est un projet ambitieux, qui est une des manifestations de la vision de la Révolution de la modernité prônée par le président de la république, Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange », a indiqué le ministre Germain Kambinga, saluant par la même occasion, le partenariat tissé entre l’Etat congolais et la société sud-africaine Africom, maître d’œuvres du MIK, présente en RDC depuis quelques temps.

Pour Germain Kambinga, c’est le gage des bonnes relations qui existent entre la RDC et l’Afrique du Sud, un géant économique membre comme. la RDC, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique australe (SADC). Il poursuit que la RDC est un pays qui dispose d’indéniables atouts, à commencer par son potentiel démographique de plus de 73 millions d’habitants, avec une forêt connue pour être la deuxième forêt tropicale au monde, après celle de l’Amazonie, et ses ressources naturelles sont parmi les plus importantes.

Après avoir connu une période léthargique, la RDC, dit le ministre Kambinga, connaît une croissance économique que plusieurs autres pays à travers le monde lui envient. Ces cinq dernières années, lé taux de croissance annuel moyen est de 7%, réputé être de deux points au dessus de celui des pays Africains au sud du Sahara. Mais le gouvernement ne se satisfait pas de ces statistiques, explique-t-il, pour la simple raison que la pauvreté est encore trop importante et nécessite d’être réduite. D’où pour l’importance de consolider une croissance à deux chiffres, caractéristique de création de richesse nette.

Vivement l’industrialisation

A en croire le ministre Kambinga, l’industrialisation est au cœur de cette nouvelle orientation car, outre qu’elle augmente la chaîne de valeur des produits elle est susceptible de créer beaucoup plus d’emplois. Ce qui contribuera indéniablement à réduire de façon drastique la pauvreté. Pour ce faire, il importe qu’elle bénéficie d’investissements massifs à l’instar de ce qui s’est fait en Europe, au lendemain de la seconde guerre mondiale ou en Asie, à la fin des années 1950.

Le gouvernement ne bénéficiant pas de tels moyens et en raison des priorités, est obligé de recourir aux partenariats public-privé.

Pour faciliter l’entrée d’investissements massifs, Germain Kambinga renseigne que la RDC a désormais recours à des zones économiques spéciales que l’on doit percevoir comme des outils de planification, susceptibles d’aider au développement économique. Un des principaux objectifs de la création des zones franches explique-t-il, est d’accroître les exportations. Depuis 2009, des zones économiques spéciales (ZES) ont vu le jour dans plusieurs pays africains dont la Zambie, l’île Maurice, l’Ethiopie, le Nigeria, l’Egypte et l’Algérie.

S’agissant de la zone pilote de Maluku, le ministre rappelle qu’elle a été créée par le décret n°12/021 du 16juillet 2013. Les évaluations de la. demande ont notamment prévu qu’une superficie de 244 ha serait nécessaire pour accueillir les entreprises sur une période de dix ans. La zone économique spéciale de Maluku se caractérise par ce qui se fait de plus en plus à travers le monde: à la stratégie classique de développement fondée sur des zones franches industrielles d’exportation, se substitue désormais une stratégie multisectorielle.

Il s’agit, explique le ministre Kambinga, d’une zone économique spéciale, en ce sens qu’elle est fondée par une stratégie plurisectorielle d’une part, orientée aussi bien vers le marché intérieur que vers les marchés extérieurs, d’autre part. Aussi offre-t-elle un large éventail d’incitions, sous forme d’infrastructures, d’exemptions fiscales et de droits de douane ainsi que des procédures administratives simplifiées.

Le ministre Kambinga souligne par ailleurs que le gouvernement de la république est conscient que les zones économiques spéciales ne sont pas la panacée. Mais la tendance serait de faire de l’agriculture, le creuset du renouveau congolais. Toute fois, enchaîne-t-il, cette agriculture doit être capable d’assurer la sécurité alimentaire du pays et d’induire des revenus substantiels. D’où le choix du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.

Tout compte fait, Germain Kambinga reste d’avis que le lancement des travaux du MIK est fondé par la volonté du gouvernement de la république, de développer les parcs agro-industriels. Ce qui se fera par le biais d’un projet pilote qui est appelé à se dupliquer sur l’ensemble du territoire national. Ce projet ambitieux nécessite un relais près des industries de transformation et d’emballages, ainsi qu’un marché pour écouler la production des biens agricoles transformés. C’est donc le sens dit-il, de la cérémonie qui consacre la construction du MIK.

Le choix du site de Maluku pour abriter ce marché, répond à deux contraintes: la proximité avec un site industriel à développer sur l’espace choisi d’une part, et la proximité de la plus grande zone de consommation du pays, estimée à plus de 12 millions d’habitants, d’autre part. L’objectif dit le ministre, est de satisfaire d’abord la demande locale ensuite, d’écouler le surplus des produits sur les marchés internationaux. Le MIK apparaît donc comme un hub qui permettra à la RDC, de marquer sa présence dans l’espace produit que constituent la SADC et le COMESA.

En outre, la zone économique spéciale offrira du travail aux populations de cette zone qui sont prioritaires.
Cette démarche s’inscrit donc dans le droit fil de la volonté du gouvernement, de réduire sensiblement la pauvreté “, a souligné le ministre Kambinga, avant de souhaiter que cet exemple suscite rapidement d’autres partenariats et qu’il soit l’occasion pour les hommes d’affaires de tous horizons, d’explorer les voies susceptibles de développer des partenariats prometteurs, notamment en termes de co-investissements.

Auparavant, le ministre provincial du Plan et Infrastructures de la ville- province de Kinshasa, a rendu hommage au Chef de l’Etat Joseph Kabila, pour sa ténacité et sa détermination à concrétiser sa vision de la Révolution de la modernité, en modernisant les structures dans l’économie du pays, comme pour rester fidèle au programme de son quinquennat qui incluait les infrastructures, l’agriculture, l’industrialisation et le social.

De son côté, le Dg du Marché international de Kinshasa, José Demelot, s’est inspiré des Saintes écritures dans Ps 125 : 1, où il est démontré que Dieu bénit ses projets (Si le Seigneur ne bâtit la maison, c’est en vain que les maçons se donnent du mal). Il a ensuite souligné qu’un Marché international de production comporte plusieurs avantages tels : la sécurité et la croissance économique à travers l’agro business.

Toutes les denrées alimentaires produites à Bukanga Longo y seront commercialisées. Il sera également question de mettre en contact les grands et petits producteurs sur une même plate forme.

A savoir

Les marchés des produits frais sont souvent considérés comme la bourse des produits frais. Et cette installation particulière située à la périphérie de Kinshasa, avec une superficie totale de 36.275 Km2, ne sera pas différente. Le MIK comportera les fruits et légumes, les œufs, le pois
son et la viande, qui seront pour la plupart, disponibles aux acheteurs locaux et internationaux. Typiquement, ce marché va fonctionner sur une base commission/agent. Les agriculteurs vont livrer leurs produits aux agents du marché, qui vendront aux acheteurs, en adhérant soigneusement à une structure conçue, pour bénéficier à toutes les parties impliquées.

Le MIK a le pouvoir d’aider les 6 millions (environ) petits agriculteurs, en leur favorisant l’accès aux marchés existants et nouveaux. Comme pour dire qu’approvisionner un marché des produits frais, offre des opportunités commerciales égales aux grands producteurs ainsi qu’aux petits fermiers.

Par José Wakadila

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