L’Asadho face aux défis du secteur minier

Mardi 9 juin 2015 - 12:05

L’exploitation minière en République Démocratique du Congo se fait sans tenir compte des intérêts des communautés locales vivant dans les zones d’exploitation. Elles sont dépourvues d’écoles, de centres hospitaliers, d’eau, etc. Face à la situation précaire, l’Association Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (Asadho) a mené une enquête sur l’entreprise minière « Ruashi Mining, installée au Katanga. Les résultats de cette enquête ont été présentés le vendredi 05 juin 2015, au cours d’une conférence de presse tenue au Centre Cartere.

Selon Me Jean Claude Katende, cette enquête a été réalisée avec l’appui de l’Alliance Internationale pour les Ressources Naturelles en Afrique (IANRA), qui travaille en collaboration avec l’Union Africaine et la Communauté Economique de l’Afrique Australe (SADC). Cette étude devrait aider à l’élaboration d’une « Loi cadre » appelée à réglementer le secteur minier dans les différents pays membres. Raison pour laquelle, l’Asadho et des organisations sœurs d’autres pays sont en train de travailler sur le même projet.

Elles estiment que les problèmes et les difficultés auxquels les populations locales sont confrontées sont les mêmes partout. D’où, il faut mettre en oeuvre une loi continentale ou régionale qui devra réguler chaque exploitation, en mettant à la disposition des investisseurs les normes d’exploitation. « Sans des lois justes et effectives, laissez nos ressources naturelles tranquilles» : tel devrait être le nouveau slogan des Africains.

Au cours de cette rencontre, l’économie du rapport était faite par Me Jean Keba de l’Asodho. Il a indiqué que Ruashi Mining est implantée dans une zone urbaine, entourée des quartiers de Luano, Kalukuluku et Kawana. Ces peuples ont perdu tous leurs droits fondamentaux, tels que les droits à la santé, à l’éducation, à un environnement sain, à l’eau, au développement, à la vie, à la sécurité, à l’intégrité physique, à la propriété, au travail, à la justice, à la liberté d’expression, etc. Notons que les femmes sont les premières victimes puisqu’elles ont perdu leurs terres fertiles et leur dignité.

Au chapitre des recommandations, il est demandé au gouvernement de renforcer les mécanismes légaux pour garantir le respect de l’obligation de consultation et information des communautés concernées par l’exploitation minière ; de s’assurer que les consultations faites par les entreprises minières sont effectives et que les lois sont respectées ; d’améliorer la législation minière par l’introduction des dispositions qui font participer les communautés et entités décentralisées à toutes les phases de la gestion d’un projet minier ; de renforcer les mécanismes de protection et jouissance des droits fondamentaux des membres de communautés affectées par l’activité minière.

Il s’agit pour le Parlement d’initier des enquêtes parlementaires sur l’impact négatif de l’exploitation minière ; d’adopter dans le meilleur délai la loi portant révision du Code minier et d’intégrer dans la loi les dispositions qui protègent les femmes affectées par l’activité minière.

La société civile devrait encadrer et former les membres des communautés locales affectées par l’industrie minière ; de vulgariser les lois nationales et internationales, etc.

Dorcas NSOMUE