Le CDER contre la nomination illégale des » Commissaires spéciaux «

Jeudi 24 septembre 2015 - 12:28

Jean Lucien Busa considère que cette appellation est anticonstitutionnelle, et appelle le peuple congolais à ne pas reconnaître ces autorités qui dirigeront provisoirement les provinces démembrées

Le Courant des démocrates rénovateurs (CDER) a organisé, hier mercredi 23 septembre 2015, à Africana palace, dans la ville de Kinshasa, une conférence de presse pour échanger sur les questions d’actualité cruciales de la vie nationale.

Pour le président national de cette formation politique, Jean Lucien Bussa, l’option prise par le président de la République d’organiser le dialogue, l’incapacité de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’organiser les élections dans le délai de la loi, la confusion créée par le gouvernement concernant le démembrement des provinces, la tendance récurrente à vouloir se passer de la Constitution relativement aux élections législatives et présidentielle et à l’élection des gouverneurs, sont un cocktail de faits contingents qui préparent le pays à des lendemains incertains.

Pour le CDER, cette disposition constitutionnelle ne doit souffrir d’aucune tergiversation, ni dérogation, ni atermoiement. Le peuple a résolu de demeurer en alerte conformément à l’article 64 de la Constitution qui dispose de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente constitution.

Le CDER appelle dès lors à la mobilisation de toutes les forces pro-alternance en 2016 contre le glissement. Il considère que cette confusion est délibérément entretenue par l’exécutif, la CENI, ainsi que la Cour constitutionnelle, vecteurs essentiels et interactifs dans la perspective de glissement.

Ce parti rappelle ce qui suit : l’arrêt de la Cour constitutionnelle est une décision de justice qui n’est pas synonyme de la Constitution ; nulle part dans la constitution, il est prévu la fonction de commissaire spécial pour gérer les provinces, même pas en cas de force majeure, aux termes pertinents des articles 197 et 198 de la Constitution ; le président de la République ne peut donc nommer des personnes à des fonctions qui n’existent pas. Le CDER considère que l’option prise par le pouvoir en place est nulle et de nul effet puisque contraire à l’esprit et à la lette du texte suprême de l’ordre juridique de l’Etat qu’est la Constitution.

Le CDER annonce qu’aux termes des requis constitutionnels en vigueur, spécialement à l’article 64, par devoir citoyen et loyauté à la République, il ne reconnaitra pas et appelle le peuple congolais à ne pas reconnaitre l’autorité contra legem des commissaires spéciaux à la tête des provinces.

Il recommande au gouvernement les exigences républicaines suivantes : arrêter de marcher sur la constitution ; s’interdire formellement de nommer les commissaires spéciaux ; programmer en priorité les élections des députés aux fins de répondre au double impératif qui consiste au retour à la légitimité du Sénat, des assemblées provinciales et des gouvernements provinciaux pour en fin disposer à la tête des provinces élus et investis conformément aux dispositions indicatives des articles 198 et 80 de la constitution. Le CDER exige que priorité soit accordée à l’organisation des élections des députés provinciaux.

Ce parti note qu’il est plus utile pour le président de la République de garantir et promouvoir le dialogue au sein de la majorité car il semble devenir nécessaire, au lieu de s’investir, à temps perdu, dans la quête permanente suractivée d’un dialogue dont l’opportunité n’est nullement d’actualité.

Le CDER réaffirme son refus à un dialogue politique inopportun et sans conséquence sur le bien du pays et des générations à venir, et considère que l’échec patent des gouvernements successifs depuis 9 ans est la conséquence d’absence de politiques budgétaires mettant en cohérence les progrès économiques et sociaux indispensables.

Le CDER exige du gouvernement de présenter au peuple, à travers le parlement, pour l’exercice 2016, un budget cohérent, réaliste et prenant en compte l’urgence d’améliorer le social des Congolais et respectant les priorités électorales de 2016.

Le CDER pense que ses effets financiers peuvent être utilement contrebalancés par l’impact positif de la baisse du prix du pétrole à l’intérieur sur l’économie nationale.

Il constate que la majorité au pouvoir n’a pas satisfait les attentes des Congolaises et Congolais et n’a nullement offert des opportunités, des perspectives réelles d’épanouissement à la jeunesse de notre pays.

Par Julie Muadi