Le « Front Citoyen 2016 » accusé de chercher à écourter le mandat de Kabila

Mardi 22 décembre 2015 - 10:20

Ainsi qu’on s’y attendait, la Majorité Présidentielle, par la voix de son porte-parole, Alain André Atundu, a réagi négativement à « l’acte de naissance », rendu public samedi dernier d’une nouvelle plate-forme politique dénommée «Front Citoyen 2016 ». Selon le précité, les membres fondateurs de ce nouveau regroupement politique ne visent rien d’autre que la fin, avant son terme constitutionnel, du second mandat du Chef de l’Etat. Il range les actions de rue annoncées pour l’année 2016 dans le lot des stratégies destinées à faire parti Joseph Kabila du pouvoir avant le 20 décembre 2016, date constitutionnelle de la passation de pouvoir de son successeur à désigner par les urnes.

 

Atundu a indiqué que la famille politique du Chef de l’Etat considère pareille attitude comme anti-démocratique. Aussi a-t-il réitéré en direction des forces politiques et sociales regroupées au sein du « Front Citoyen 2016 », l’appel du Président de la République les exhortant à bien vouloir rejoindre les rangs de leurs frères et sœurs acquis à l’idée du Dialogue national à convoquer incessamment. Il a rappelé aux anti-Dialogue que ce forum reste « la Voie Royale » pour résoudre, entre Congolais, tous les problèmes qui se posent ‘au pays, en vue d’obtenir des élections crédibles et apaisées.

 

Il a martelé que Joseph Kabila avait reçu un mandat qu’il compte terminer dans les délais constitutionnels et qu’il n’a jamais été question, pour lui, de chercher à « glisser ». Il s’est saisi de cette occasion pour lancer une sévère mise en garde aux participants à la fameuse réunion de l’Ile de Gorée dont il pense qu’elle était organisée dans le but de mettre en place en RDC, des stratégies de déstabilisation des institutions nationales, en vue d’y installer le chaos et de la rendre ingouvernable. Selon lui, la volonté du peuple congolais ne serait pas la recherche de la violence et de l’écoulement du sang.

 

Par ailleurs, réuni en urgence hier lundi 21 décembre 2015 sous la direction de son Secrétaire général, Aubin Minaku, le bureau politique de la Majorité présidentielle a réaffirmé son attachement au Dialogue politique national initié par son «Autorité morale », Joseph Kabila, en vue de débloquer le processus électoral en panne et de permettre au pays de cheminer dans la voie des élections démocratiques et apaisées.

 

Tous les participants ont renouvelé’ leur engagement à accompagner le Chef de l’Etat dans la recherche des solutions consensuelles aux problèmes qui se posent au pays dans la voie du processus électoral.

 

Les observateurs notent que la participation de plusieurs opposants et activistes, de la société civile au forum de l’Ile de Gorée sur la démocratie et les processus électoraux en Afrique Subsaharienne est très mal perçue par le pouvoir en place à Kinshasa. Dans l’esprit des sociétaires de la Majorité présidentielle, qui ont reconnu parmi les participants, des dissidents du G7, le territoire sénégalais a servi de « laboratoire » de conception et de mise en place des pratiques de subversion et déstabilisation de la République Démocratique du Congo, pour la conquête du pouvoir par des voies démocratiques.

 

C’est ainsi que dans une récente communication à ses affiliés de la ville de Kinshasa, le PPRD a mis en place le week-end dernier, un programme de marches hebdomadaires visant à les  préparer à contrer les manifestations de rue planifiées par l’Opposition dans les semaines et mois à venir. Il n’est donc pas exclu qu’à l’instar de 2011, l’année 2016 soit celle des violences préélectorales et électorales ayant pour principaux animateurs les « Pomba » de la Majorité présidentielle.

 

Par KIMP