Le MLC victime de ses doublons

Mardi 11 août 2015 - 17:27

Pour des raisons inavouées mais que l’on impute à la mauvaise gestion des ambitions politiques au MLC (Mouvement de Libération du Congo), ce parti affiche zéro candidat pour les élections provinciales non seulement dans son vivier naturel du Sud-Ubangui (Gemena et Budjala) mais aussi dans le lointain Maniema, plus précisément à Kindu et Pangi, fief d’un de ses cadres. Selon des informations en circulation sur l’avenue du Port, siège de la formation politique chère à Jean-Pierre Bemba Gombo, en détention au centre pénitencier de la CPI (Cour Pénale Internationale) depuis 2008, la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a été obligée de disqualifier, malgré elle, les candidats députés provinciaux de ce parti dans les circonscriptions électorales précitées, à cause du non retrait des doublons dans le délai-butoir de dix jours.

On laisse entre que le staff du MLC, pourtant présumé suffisamment renseigné sur les règles du jeu en ce qui concerne l’élaboration des listes des candidats, a laissé des doublons s’infiltrer et s’installer dans la durée, jusqu’à ce que la CENI a sifflé la fin de la récréation. On souligne que de nombreux candidats députés provinciaux de ce parti se sont alignés tantôt comme titulaires par ci, et suppléants par là, créant une confusion qui a persisté jusqu’au bout, en dépit de l’interpellation de la CENI invitant tous les partis empêtrés dans le phénomène des doublons de toiletter leurs listes.

            La conséquence prévisible de l’inattention du staff du MLC est que ce parti est non partant pour les élections législatives provinciales à Gemena, Budjala (Sud Ubangui), Kindu et Pangi (Maniema). En attendant que les responsables de cette situation soient interpellés et peut-être jugés en interne, un doigt accusateur est pointé en direction d’Eve Bazaiba, Secrétaire générale, supposée gardienne du temple. Cadres et militants du MLC étonnés de voir leur parti tomber victime de ses propres turpitudes, ne comprennent pas comment la patronne du Secrétariat générale n’a pu reprendre le dossier des doublons en mains et corriger les erreurs en temps opportun.

            Les observateurs imaginent un scénario-catastrophe quand la « base » sera pleinement informée, aux quatre coins de la République, du fait que la nouvelle province du Sud-Ubangui va échapper au contrôle du MLC et quand même une présence symbolique au Maniema est exclue. Ce qui arrive à ce parti n’est pas un coup fourré des représentants du parti à la CENI, comme laissent entendre certaines langues, mais la conséquence des erreurs politiques et administratives de ceux qui pilotent sa nouvelle direction politique. La recherche des boucs émissaires, dit-on, ne tient pas la route.

                                   Kimp