Le nouveau barème salarial contesté par les syndicats indépendants de l’administration publique

Mercredi 8 juillet 2015 - 20:59

(KINSHASA)- Les syndicats indépendants de l’administration publique et l’intersyndicale du secteur public, branches dissidentes de l’intersyndicale nationale de l’administration publique, ont considéré que le nouveau barème salarial signé le weekend end dernier au fleuve Congo hôtel, entre le gouvernement et le banc syndical, ne sera jamais
appliqué. Exclus des travaux, les deux structures syndicales s’en prennent au gouvernement qui, selon eux, foulent au pied toutes les résolutions. Onze après la signature de l’accord de Mbudi, le gouvernement et les syndicats ont convenu, le 05 juillet dernier à l’issue de la commission paritaire, d’un nouveau barème salarial. Il
fixe le salaire de l’huissier à 300 dollars contrairement à l’accord de Mbudi qui prévoyait 208 dollars pour la même catégorie d’agents. Le porte-parole de ces deux plateformes syndicales, Rachidi Kayombo dénonce la manière et la méthode utilisée par le gouvernement pour contourner Mbudi. Il rappelle d’abord que les augmentations sont
prévues dans le budget de l’état. Et donc, on ne peut pas, assure-t-il, avancer les chiffres alors que l’élaboration du budget était déjà terminée. ‘‘Quand on a convoqué la commission paritaire, on savait que c’est du bluff parce que les augmentations sont prévues dans le budget de l’état. Et comme le budget de l’état était déjà promulgué et il n’y avait pas à s’attendre à obtenir quelque chose en dehors du budget. Qu’on ne fasse pas de confusion. C’est la loi des
finances signée par le chef de l’état et promulguée par lui-même’’, a indiqué Kayombo. Les Syndicats indépendants de l’administration publique doutent même de nouvelles promesses d’augmentation salariale annoncées l’année prochaine par le gouvernement de lors qu’il n’y aura pas une évaluation sur les recettes propres de l’état. ‘‘Sans cet
inventaire, on n’aura pas des crédits de rémunération qui puissent satisfaire à la demande des agents et fonctionnaires de l’état’’, ajoute le leader syndical. Pour ces deux plateformes syndicales, les manœuvres du gouvernement pour contourner le barème de Mbudi ne vont pas réussir. En 2015, Kayombo et ses syndiqués avaient proposé; lors de la conférence budgétaire, une table ronde pour évaluer les ressources naturelles et activer les mécanismes de réactivation des actes générateurs des recettes afin de renflouer les caisses de l’état. Une manière, selon l’intersyndicale du secteur public, de permettre à l’état de satisfaire progressivement le barème de Mbudi
signé en toute responsabilité par le gouvernement. ‘‘L’exécutif Matata ne doit pas se dérober, l’Etat avait pris l’engagement solennel et il doit le respecter’’, prévient Rachidi Kayombo. Il déplore, cependant, que le gouvernement se batte pour changer Mbudi par quelque chose qui n’existe pas.