Le parti Orange dit « non » au dialogue pour trois raisons

Mardi 17 novembre 2015 - 12:41

Le dialogue politique est loin de faire l’unanimité. Au fil des jours, le cercle d’opposants à ce forum s’élargit inexorablement. Le parti Orange s’est ajouté sur la liste.

 

Avec la communication du chef de l’Etat aux parlementaires, par le biais des présidents de deux Chambres, la convocation du dialogue se précise. Et si beaucoup de partis politiques, notamment ceux de l’opposition, ont rejoint la majorité présidentielle sur cette voie, le parti politique Orange revient, une fois de plus, sur l’inopportunité d’un tel forum. C’est ce que son président national, Fiyou Ndondoboni, a redit dans un entretien exclusif avec Le Potentiel.

 

« Le parti Orange a trois raisons fondamentales qui le poussent à dire « non » au dialogue. Nous considérons que le devenir du Congo sera en Insécurité si ce dialogue s ‘organise », a-t-il dit, réaffirmant son opposition à la tenue de ce dialogue. Il pense que l’organisation de ce dialogue va fragiliser les institutions en place.

 

Dans son argumentaire, Fiyou Ndondoboni soutient qu’il existe des institutions mises en place et qui fonctionnent normalement. Mais avec l’organisation du dialogue, qui est un cadre non constitutionnel, cela va fragiliser ces institutions. Il est d’avis que ce cadre informel va prendre des résolutions qui vont s’appliquer aux institutions; remettant en cause l’ordre institutionnel en place depuis les premières élections libres et démocratiques de 2006. En d’autres, termes, il note qu’on va se retrouver avec un organe informel qui prendrait des résolutions qui vont interférer sur le fonctionnement ces organes formels. « C’est donc un non-sens», soutient-il.

 

En outre, il estime que les raisons qui poussent le chef de l’Etat à convoquer ce dialogue peuvent trouver des réponses dans ‘le cadre des institutions. Les questions du recensement, de l’enrôlement des nouveaux majeurs peuvent être résolues par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le financement des élections est du ressort du Parlement (autorité budgétaire) et du gouvernement qui fait des propositions. La question du découpage a été réglée par le gouvernement. Le problème du calendrier relève de la compétence de la Céni. Pour toutes ces raisons, il relève que l’organisation du dialogue, tel que le présente la majorité, n’est pas dans l’intérêt de la population. C’est juste, note-t-il, pour servir les politiciens qui cherchent à positionner et veulent obtenir parce dialogue un cadre élargi pour exercer leur pouvoir. Ce dialogue est une activité où les politiciens veulent se retrouver, fait remarquer le président national du parti Orange.

 

Enfin, le parti Orange remet en cause le dialogue dans la mesure où son organisation fera « reculer la démocratie congolaise de plusieurs années ». Cette « messe noire », sou- ligne le parti Orange, donnera lieu à un gouvernement ou légitimera certaines actions, notamment la prolongation du mandat de l’actuel chef de l’Etat. Le parti Orange est convaincu que ce dialogue prépare un glissement avec une transition qui remettra en cause tout ce que les Congolais ont bâti depuis 2006.

 

Et dans ces conditions, enchaîne Fiyou Ndondoboni, le parti Orange n’est pas prêt à assumer cette responsabilité parce que c’est une « médiocrité» à laquelle ce parti ne veut pas s’attacher. «Voilà pourquoi, nous disons « non » à ce dialogue qui est une complicité nationale. Même si toute la nation se mettait d’accord autour de cette idée, Orange n‘est pas partie prenante. Les générations Jugeront sévèrement toutes les personnes qui vont prendre part à ce dialogue », conclut-il à ce sujet.

F.K.