Le Premier ministre Matata en passe de gagner le pari de l’autosuffisance alimentaire

Mercredi 29 juillet 2015 - 10:34

Bukangalonzo déverse déjà chaque semaine 350 tonnes de farine de maïs à Kinshasa
Image retirée.
Avec 350 tonnes de maïs déversées chaque semaine sur le marché de Kinshasa, le parc agro-industriel de Bukangalonzo est en passe de réussir le pari de la sécurité alimentaire, validant du même coup la stratégie du premier ministre Augustin Matata Ponyo en matière de souveraineté alimentaire. En effet chaque année la RDC importe pour plus de 1.5 Milliard USD de vivres. Pour finir avec ce gaspillage des devises et d’opportunités (travail pour les nationaux et création de la base industrielle notamment) le gouvernement a créé, sur fonds propres, Bukangalonzo, un immense projet agro-industriel qui commence déjà à porter ses fruits un an seulement après sa création. « Chaque semaine, le parc agro-industriel de Bukangalonzo déverse sur Kinshasa 350 tonnes de maïs et nous pouvons fournir encore plus en fonction des besoins du marché » a dit Ida Naserwa, directeur général de Bukangalonzo lors de la journée porte ouverte organisée à l’attention de la presse le 22 et 23 juillet dernier. Les sacs de maïs produits à Bukangalonzo sont de deux catégories : 25 kilos et 50 kilos. Le sac de 25 kilos est vendu à 13 000 CDF (Franc congolais) et celui de 50 kilos à 26 000 CDF a dit Naserwa. Cà ce sont les prix que Bukangalonzo pratiquent envers ses clients. A ne pas confondre avec le prix vendu au consommateur qui est légèrement impacté par la marge bénéficiaire a-t-elle aussitôt précisé. Mais qu’à cela ne tienne, le maïs de Bukangalonzo est celui qui offre le meilleur rapport qualité/prix confirme-t-elle. Selon Ida Naserwa, le prix bas de la farine de maïs de Bukangalonzo a contribué à faire baisser sensiblement le prix des denrées de première nécessité notamment la farine de maïs importée d’Angola par la célèbre localité de Lufu dans la Bas-Congo. Si le maïs est bel et bien produit à Bukanlonzo, faute d’énergie électrique, en cours d’installation, la minoterie du parc agro-industriel n’est pas encore fonctionnelle. Raison pour laquelle, le maïs de Bukangalonzo est moulu et emballé par l’entreprise CDI Bwamanda située sur l’avenue Poids Lourds dans la Commune de Limete. Cette solution provisoire fait bien les affaires de CDI Bwamanda qui reçoit chaque semaine plus de 350 tonnes de maïs de Bukangalonzo. L’usine a été aussi par la presse. Mais auparavant la presse a pu visiter Bukangalonzo. Et a de visu palpé le gigantisme de Bukangalonzo. Les journalistes présents ont vu comment notamment le maïs était produit sur place. A part la semence améliorée venue de l’Afrique du Sud, tout le processus de production du maïs de Bukangalonzo est endogène s’est réjouis le directeur général de Africom, entreprise sud-africaine partenaire du gouvernement dans ce projet. Les engrais notamment sont produits sur place. BukangaLonzo est en pleine ébulition. Tout bouge ! Par çi la construction de maisons de travailleurs par là une carrière qui produit des matériaux de construction (moellons et caillasses). Il y a presque tout à Bukangalonzo. Des champs à perte de vue. Des engins, notamment des tracteurs qui remuent la terre, et des avions en l’air. La presse a profité de cette visitée guidée par le staff de Bukangalonzo non seulement pour appréhender le gigantisme du parc agroindustriel mais aussi pour poser un certain nombre de questions. Il y aura à Bukangalonzo de la pisciculture, de l’élevage, de l’agriculture, de la transformation agro-industrielle avec notamment la minoterie, de la formation, de la recherche, des écoles et des hôpitaux ainsi que des logements sociaux. Un port sera aussi construit. Bukangalonzo était projet intégrateur.

Séance questions-réponses

Les journalistes ne pouvaient pas manquer de revenir notamment sur les allégations parues dans une certaine presse selon lesquelles le premier ministre aurait détourné 260 millions USD de Bukangalonzo. Dans sa réponse, le directeur général de Africom s’est dit abasourdi par de telles affirmations mensongères. Et de se demander, un peu agacé, si les gens savent ce que représente vraiment une somme comme 260 millions USD. « It’s crazzy » (c’est fou de dire cela) s’est-il ainsi exprimé pour clore ce débat. A la question de savoir comment se présentait l’actionnariat de Bukangalonzo, Ida Naserwa a dit que le gouvernement a désormais 70% contre 30% pour Africom qui a été séduit par la qualité du projet et qui a souhaité en faire partie durablement. Une autre question relative au rôle de l’Etat, celle d’être un régulateur, au lieu de s’engager dans le secteur marchand, Ida Naserwa a répondu en disant que le gouvernement en est bien conscient car l’Etat n’a pas vocation à faire l’agriculture mais nous avons dérogé à la règle dit-elle. Le projet Bukangalonzo est un projet modèle et déclencheur pour pousser les privés à le dupliquer ailleurs a-t-elle enchaîné. Elle s’est aussi défendu quand on a accusé Bukangalonzo d’étouffer les petits paysans. Ida Naserwa a dit : « au contraire Bukangaonzo les encadre en leur inculquant de nouvelles pratiques culturales ». Et de poursuivre en disant que Bukangalonzo a promis de ne pas leur faire concurrence sur leurs cultures, notamment certaines légumes. Bukangalonzo va plutôt les aider en rachetant leurs produits pour les écouler vers le marché international de Maluku construit à cet effet. Ida Naserwa, Dg de Bukangalonzo, a fait observer que le parc agro-industriel était presque vierge car aucune communauté ne s’y était installée. Mais tous les hameaux environnant le site ont fourni de la main d’œuvre a-t-elle précisé. Quant à une autre affabulation distillée dans une autre presse, selon laquelle le maïs de Bukanlonzo serait exporté, Ida Naserwa et le patron de Africom ont balayé d’un revers de la main ces allégations mensongères. Ida Naserwa prenant à témoin les journalistes présents en leur montrant plusieurs sacs de maïs en attente d’évacuation pour Kinshasa. La Dg de Bukangalonzo a dit même qu’elle consomme tous les jours le « fufu » (Farine de maïs) de Bukangalonzo car il est très bon. Et d’encourager les kinois à faire de même. Pour rappel Bukangalonzo c’est 70. 000 hectares compris entre la rivière Lonzo et Kwango. Le parc agro-industriel fait 60 km de long et de 30 km de large. Son réseau routier est de 35 km sera bientôt asphalté pour faciliter la circulation aux 100 camions qui feront chaque jour la navette Bukangalonzo-Kinshasa pour évacuer la production. Sur 5.000 hectares cultivés, la récolte a concerné 2300 seulement. Elle se poursuit sur les 2.700 hectares restants. Actuellement 510 personnes travaillent sur le site qui comptera à terme 10.000 travailleurs. Le seul obstacle, mais qui est entrain d’être surmonté, est l’énergie électrique qui sera effective sous peu car les travaux de soutirage de l’énergie électrique sont très avancés. Quoiqu’on dise le parc agro-industriel est la réponse appropriée du gouvernement face au défi de l’autosuffisance alimentaire. Après les échecs de la campagne agricole et de la distribution des tracteurs, le gouvernement Matata a trouvé la bonne formule : Bukangalonzo, pas une ferme mais un parc agro-industriel.

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