Du 1 au 7 mars, trente personnalités de renommée internationale, parmi lesquelles, le rd-congolais Maître Alfred Liyolo, séjourneront à Séoul, Capitale de la Corée du Sud sur invitation de la Korea Foundation.
Créée en 1991, Korea Foundation œuvre pour le rapprochement du peuple coréen et ceux des autres nations du monde par l’échange de divers programmes de portée internationale. Pour ce faire,cette organisationréunit des sommités internationales qui ont distingués dans divers domaines professionnels afin de partager leurs expériences, travaux et connaissances. Pour la République Démocratique du Congo, le choix de la Korea Foundation a porté sur la personne du Professeur Emérite Alfred Liyolo, sculpteur rd-congolais dont les œuvres logent dans les musées les plus prestigieuses du monde.
Mais aussi, il faudra souligner que la renommée d’Alfred Liyolo a précédé son arrivée en Corée du Sud. Car, son œuvre nommée « La Détente », trône majestueusement au Parc Olympique créé à l’occasion de Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Très admiré des coréens et des touristes, ce beau monument de deux mètres fait la fierté du parc et de la capitale coréenne.
Maitre Alfred Liyolo que nous avons approché la veille de son départ, trouve dans cette rencontre très sélective une occasion de prospecter les opportunités d’ouverture culturelle pour la République Démocratique du Congo ; ouverture qu’il souhaite profitable pour la jeunesse congolaise. Ce formateur des jeunescongolais met au centre de ses préoccupations l’éducation, l’équipement et l’encadrement d’une jeunesse responsable comme gage du développement futur du pays.
Dans sa soixante-douzième année de vie, le Professeur Emérite Alfred Liyolo brasse une expérience de 52 ans d’art plastique contemporain et continue d’assumer fidèlement ses responsabilités de professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Des voix scientifiquement autorisées lui reconnaissent le mérite d’être à la base de la sculpture moderne du bronze en Rd-C. Jusqu’à ce jour le sculpteur Liyolo, continue à braver le feu pour en sortir les œuvres admirables qui font rayonner la sculpture congolaise à travers le monde. Sadernière œuvre mythique retravaillée nommée « Le Léopard » sortie des Ateliers Bronze Passion a été révélée au public le dimanche 15 février dernier, à sa « résidence-monument » située sur les flancs du Mont-Ngafula où l’homme façonne le bronze depuis plus de la moitié d’un siècle. Véritable maternité des œuvres Liyolo, signalons-le, ce havre de la paix a vu plusieurs personnalités d’hier et d’aujourd’hui tel que Akihito l’actuel Empereur du Japon et son épouse, le Président Mandela, Miriam Makeba, Manu Dibango, Lokwa Kanza, Papa Wemba etc.
Le célèbre sculpteur rd-congolais Me Alfred Liyolo. Ph.Oxygène Le célèbre sculpteur rd-congolais Me Alfred Liyolo. Ph.Oxygène
A travers les générations l’auteur de « L’Envie », « Les Demoiselles de AYAME », « Le Tir » et autres révèle et transmet aux admirateurs de ses œuvres la quête de l’excellence dans toute démarche artistique comme secret de la réussite d’une production artistique. Ses œuvres chargées d’un riche contenu philosophique sont le résultat d’un travail muri en amont par une inspiration qui recherche plus l’originalité et traduisent la force et la puissance dans l’exécution ; l’authenticité de l’artiste se révélant par des traits et des formes particuliers mêmes au milieu des milliers. Les regards avertis des observateurs de Liyolo ne manquent pas de souligner la force du caractère et la vigueur qu’il exprime dans l’élan de ses œuvres. « Le Taureau » en est bien la preuve. La magie de l’artiste surprend parfois par sa capacité de passer de la force à la tendresse et la finesse lorsqu’il s’agit de sortir la femme du bronze, comme « Moseka » et « Le Réveil ».
L’invitation du Professeur Liyolo en Corée du Sud est une preuve suffisante que la RDC regorge bien des potentialités qui peuvent faire parler d’elle et se faire respecter à travers le monde.
L’encadrement de artistes congolais dans tous les domaines et leur revalorisation par l’autorité publique à travers des mécanismes juridiques bien efficaces et une réelle politique culturelle, mais aussi une éducation du public et des consommateurs de l’art congolais sont là les clés de l’affirmation de l’art congolais dans le monde.
En cinquante-cinq ans d’existence en tant que pays souverain, pour ne pas citer que Liyolo, bien d’autres ont écrit et écrivent avec lui l’histoire de l’art plastique contemporain et méritent d’être cités sinon étudiés dans les académies d’arts en Rd-C.
CINARDO KIVUILA